Madame DE LA VALLIERE donnant des leçons de piété à mademoiselle DE BLOIS, sa fille.
Tout l'éclat dont la gloire brille, Se réfléchit sur ton berceau ;
Quel en est le fruit, ô ma fille ?.... Un cloître sera mon tombeau.... Du palais qui vit ta naissance, Quand, vers moi, tu peux accourir, Ramène toujours l'innocence Dans l'asile du repentir.
A MADAME LEMIRE,
Auteur, du tableau sur le même sujet.
Au sein de l'austère demeure,
Où la guida le repentir,
Vous montrez la Vallière, avant sa dernière beure, Enseignant à sa fille un Dieu qu'il faut bénir;
A cet aspect on admire et l'on pleure: Pleurer ainsi, n'est-ce pas applaudir?
Par M. VIEILLARD.
SUR SON JOLI RÊVE ALLEGORIQUE DES FLEURS.
Envoi de mon Epitre sur l'heureuse destinée du poëto.
J'ai lu, relu vingt fois votre ouvrage charmant; Quel songe heureux ! quel tableau ravissant! Vous savez d'une main habile,
Nuancer avec art les tons et les couleurs Et tout l'éclat des plus brillantes fleurs Se réfléchit dans votre style.
Il faut, pour vous, louer, user de stratagême ; J'oubliais que vous avez pris.
La violette pour emblême,
Vous n'aimez donc que dans vos chants Les doux parfums de Flore et ses riches présens! Ah! je vous plains! car la moisson s'apprête Déjà l'essaim musqué de nos petits auteurs Verse à grands flots sur vous de suaves odeurs ; Guirlandes et festons pleuvent sur votre tête. L'un poliment vous présente la fleur
Que sous vos pas il trouve éclose, Et rajeunit en votre honneur La comparaison de la rose.
L'autre prend feu d'abord; amant tendre et coquet, De myrte et de jonquille il ose Vous tresser un galant bouquet.
Celui-ci gravement fait votre apothéose, Et vous allez recevoir de sa main Une couronne qu'il compose Et d'immortelle et de jasmin....
Ne vous éveillez point à ces belles fleurettes. Puisque dans le sommeil vous faites
Des rêves si jolis, créez-en de nouveaux ;
Vous offrent, comme moi, leurs vers ou des pavots. Par le plus dévoué et le plus respectueux de ses admirateurs, DE DESSEY DU LEYRÈS.
Réponse de l'Auteur du poëme de LA TABLE RONDE, PEpître que lui a adressée M. CHARLES MULLOT ( de la Gironde).
AIMABLE auteur, que je ne vis jamais Qui de bontés me comblez sans mesure J'ai lu vos vers, yos vers que j'ignorais Quand je les ai reçus par le Mercure.
L'éloge pur et non sollicité
Qui vient vers moi d'une rive lointaine, Ce doux tribut, il faut que j'en convienne,
Le secait trop, s'il était mérité.
En m'honorant, votre Epître m'étonne. Me voudrez-vous pardonner cet aveu ? Vos jolis vers ont passé la Garonne, Qui fait, dit-on, exagérer un peu.
Vous comparez l'écolier à son maître. A cet excès je ne puis m'oublier.
Mon maître est grand, et je sais me connaitre. Heureux encor d'être son écolier!
Nous qui fêtons l'aimable poésie, L'éloge est cher à nos cœurs éperdus. Oui : la louange est pour nous l'ambrosie; Mais nous devons en goûter tout au plus.
De trop l'aimer quand on fait la folie, Vient la Critique avec son ris cruel Pour réveiller l'orgueilleux qui s'oublie. Qui se croit Dieu, bientôt se sent mortel.
Je ne suis rien. D'autres ont le génie, Et l'éloquence, et ses mâles couleurs : Moi, dans le champ de la chevalerie En me jouant j'ai cueilli quelques fleurs.
Encor ce culte a de rians apôtres, Dont mieux que moi la voix le chanterait; Et quand je lis des vers tels que les vôtres, Je sens qu'il faut partager mon bouquet.
LECTEUR, je suis dans la musique Un petit poëme anarchique, Où jamais l'auteur ne se pique De suivre un ordre méthodique. Sans m'astreindre à telle rubrique, Tantôt, d'un ton mélancolique, Je raconte un fait dont j'explique, Dans un style très-emphatique, Quelle fut la suite tragique :
Tantôt laissant le pathétique. Et reprenant le ton comique, Sur des airs différens j'applique Et la louange et la critique. Pour finir mon panégyrique, Je suis en chanson, en cantique, L'arlequin du genre lyrique.
BARBARE, inexorable
Dans ma haine implacable,
Je fus jadis une reine exécrable;
Ma tête à bas, maintenant à Paris
Tons les jours sous le nom de l'amant de Cypris,
Par mon art admirable,
Je plais, je charme, je ravis.
Vous êtes mon premier, jeune et charmante Iris ; Chaque femme pourtant aujourd'hui ne l'est guère ; Mais par les qualités d'un cœur que je chéris, Vous n'êtes pas non plus une femme ordinaire.
En France mon second, d'un prince ou grand seigneur, Jadis, au tems des rois, devenait l'apanage.
Dans mon entier deux fois un des Bourbons, vainqueur A vu ses étendards renverser ceux du Tage.
FÉLIX MERCIER (de Rougemont ).
Mots de l'ENIGME, du LOGOGRIPHE et de la CHARADE insérés dans le dernier Numéro.
Le mot de l'Enigme est Ongles (les).
Celui du Logogriphe est Gastronome
Celui de la Charade est Brunehaut.
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