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Mots de l'ENIGME, du LOGOGRIPHE et de la CHARADE insérés dans le dernier Numéro.

Le mot de l'Enigme est Iris.

Celui du Logogriphe est Papier, dans lequel on trouve : Api, pape, pie, air, are, Rap, pair, rape.

Celui de la Charade est Poupin.

SCIENCES ET ARTS.

DES MALADIES AIGUES DES FEMMES EN COUCHE; par RÉNÉGEORGES GASTELLIER, docteur-médecin licencié en droit, membre d'un grand nombre de Sociétés savantes. A Paris, chez Crapart, libraire, rue du Jardinet, no 10; et chez Lenormant, libraire, rue de Seine, no 8.

L'oy a souvent dit et chacun se plaît à répéter jusqu'à la nausée, que la médecine n'a point suivi les progrès des diverses sciences physiques; que les médecins des siècles modernes n'ont rien fait pour elle, rien ajouté aux sublimes travaux du grand Hippocrate. On veut que ce prince de la médecine ait tout dit, tout connu; que dans ses œuvres se trouvent les germes de toutes les connaissances médicales, de toutes les découvertes des siècles modernes. Les fauteurs de cette opinion déjà suJannée, poussent même leur réprobation contre tout ce qui sort de la plume de nos nouveaux Esculapes, jusqu'à penser qu'on ferait un acte méritoire en livrant tous leurs écrits à l'oubli ou même aux flammes. Cette singulière partialité ne peut être que le résultat de l'ignorance où se trouvent quelques personnes relativement aux travaux de la médecine de nos jours, peut-être même encore un effet de la prévention, de cette vieille habitude attachée à l'espèce humaine, et qui ne voit rien de bien que dans le passé. Laudator temporis acti.

Hippocrate était sans doute un génie du premier ordre. Il pouvait dire de ses œuvres ce qu'Horace disait de ses écrits:

Exegi monumentum ære perennius.

Aucun médecin ne conteste ceci. Tous avouent même qu'on ne saurait faire de bonnes études médicales, sans

se pénétrer intimement des grands préceptes transmis par lui. Rien n'égale peut-être dans cette science le traité De aëre, locis et aquis; celui intitulé Aphorismi; ses Liber primus et tertius epidemicorum. Ces écrits sont des mines inépuisables, où l'on peut acquérir des connaissances profondes sur les objets qui y sont traités. C'est, en un mot, le bréviaire des médecins. Mais gardons-nous bien de vouer à ces ouvrages un respect trop exclusif. Combien de grands hommes qui, s'ils marchent après lui, n'en sont pas moins regardés comme les oracles de l'art! Ressemblent-ils aux médecins de Molière, ces Galien, ces Arétée, Boerhaave, Sydenham, Baglivi, Sthall, Hoffmann, Morgagni, etc...., qui tour-à-tour ont fait retentir le monde de leur savoir, et dont les immortels écrits sont des flambeaux sans lesquels on ne trouverait en médecine qu'erreurs et obscurité? Il est d'autres hommes formés à l'école de ces grands mo'dèles qui, s'ils n'ont pas leur célébrité, ont cependant 'encore de grands droits à la reconnaissance publique. Guidés par le désir d'être utiles à l'humanité, mus par une noble émulation, ils notent en silence les observations qui leur sont particulières; ils observent, épient Ja nature, et surprennent quelques-uns des secrets qu'elle cherche à dérober à leur attention. Animés toujours du même esprit, ils rassemblent les fruits de leur pénible travail, les comparent avec ceux de leurs devanciers ou de leurs contemporains, et en renversant de vieilles erreurs, ils donnent à la science un degré de certitude 'qu'elle n'avait point avant. De grands avantages résultent de ces travaux. Qui ne sait d'ailleurs que

Du choc des sentimens et des opinions,
La vérité jaillit et s'échappe en rayons?

C'est à M. Gastellier, l'un de ces habiles observateurs, l'un des praticiens les plus distingués de la capitale, que la médecine est redevable de l'excellent ouvrage que nous annonçons. Le sujet qu'il a choisi est un de ceux, sur lequel les anciens ont laissé les notions les plus vagues. Il était réservé aux médecins du siècle passé et du nôtre

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de nous laisser sur cet important article les écrits les plus remarquables. Parmi ceux-ci on distingue sur-tout ceux de Doucet, Doublet, White, Stoll, Johnson, Walter, Bichat, MM. Pinel, Chaussier, Gastellier, Laennec, etc.; plusieurs cependant y noient les faits dans toutes les subtilités d'un raisonnement alambiqué dans des hypothèses qui déparent leurs ouvrages. Quelques autres prennent l'effet pour la cause, et vice versa; d'où résultent aussi des opinions erronées, et une pratique timide et quelquefois mal assurée. M. Gastellier a voulu, au milieu de ces ténèbres, rechercher la vérité et la tirer tout-à-fait du cahos, où la retenaient tous les écarts de l'imagination déréglée de quelques-uns de ses confrères. Un excellent esprit, une pratique de quarante années', soit particulière, soit dans les hôpitaux, une instruction très-étendue, voilà les moyens dont il s'est servi pour arriver à ce but. Il discute avec une rare sagacité plusieurs points de la doctrine médicale sur les maladies des femmes en couche, et sur lesquels il règne encore beaucoup de dissidence parmi les médecins. M. Gastellier établit ces diverses questions: Existe-t-il une fièvre puerpérale sui generis ?

N'a-t-on pas confondu sous cette expression plusieurs maladies des femmes en couche, quelques fièvres déjà très-connues, mais seulement modifiées par le nouvel état où se trouvent alors toutes les femmes, ou par quelques autres circonstances?

Les altérations, diverses déviations du lait ne sont-elles pas les causes de toutes ces affections, loin d'en être le résultat?

M. Gastellier répond à la première question par la négative. Sur ce point tous les bons esprits sont d'accord avec lui.

La seule fièvre de lait paraît suivant lui réclamer ce titre. Ecoutons-le : « La fièvre improprement dite puerpérale, est suivant nous la fièvre de lait; cette fièvre » une fois prolongée, ou dégénérée par une infinité de >> causes physiques et morales, perd son nom; elle prend >> celui de son caractère particulier prononcé par la na»ture des symptômes; en effet l'ascension du lait dans

» les mamelles, qui est une crise, salutaire déterminée » par la nature en faveur des mères qui nourrissent leurs » enfans, est souvent un dépôt ou un abcès laiteux » pour celles qui ne nourrissent pas. Ce n'est point ce>> pendant que les femmes qui nourrissent soient entiè»rement exemptes de ces sortes de dépôts, parce que, » comme les autres, elles sont exposées aux mêmes in»fluences physiques et morales; mais elles y sont infi»niment moins sujettes lorsqu'il ne leur survient pas » d'accidens qui y donnent lieu.

» La fièvre de lait, renfermée dans ses justes bornes, » est un moyen d'élaboration, une véritable crise que » la nature emploie pour porter les sucs nutritifs aux » vaisseaux mammaires, qui se dilatent pour les recevoir; » mais cette fièvre de lait prolongée et dégénérée sus»pend toutes les excrétions, la laiteuse comme les » autres, et cette suppression donne à son tour de l'in»tensité à la fièvre de lait, qui alors change de caractère » pour prendre celui de telle ou telle maladie; d'où il » résulte qu'une substance, qu'une liqueur naguères » douce, bienfaisante et nutritive, devient tout-à-coup » une matière morbifique, un délétère qui, après avoir » porté le trouble dans toutes les fonctions, finit par » aller se déposer sur des organes plus ou moins essen» tiels à la vie. »

Les médecins applaudiront encore à la seconde proposition de M. Gastellier. Elle est d'ailleurs démontrée par l'expérience et l'observation. Peut-être cependant lui reprochera-t-on de ne point admettre que l'inflammation du péritoine est une maladie fort fréquente à la suite des couches, et souvent une cause qui enlève une femme chérie à son époux, une bonne mère à ses enfans. Il ne l'a pas vue, dit-il, mais combien d'autres médecins ont eu le malheur de voir succomber des femmes nouvellement accouchées, par suite de l'influence de cette funeste maladie !

Les déviations du lait sont-elles Peffet ou la cause des diverses maladies qui sévissent contre les femmes accouchées depuis peų?

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