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AVIS.

$8630SNOUS Avons reconnu qu'il était presque impossible de consacrer

ASTOR, LENOX AND

dans le Mercure, un espace suffisant à la Littérature étrangère: notre TILDEN' FOUNDATIOention est donc de séparer cette partie, d'en composer une Feuille 1905 périodique entièrement distincte.

Ce nouveau Journal formera une espèce d'appendice du Mercure de France; il le complétera, en fera le Répertoire des Littératures de tous les pays. Il aura pour titre :

MERCURE ÉTRANGER, ou Annales de la Littérature étrangère.
Chaque numéro du Mercure étranger contiendra :

1o. Des Mélanges ou morceaux de poésie et de prose, traduits soit des langues espagnole, portugaise, italienne, russe, suédoise, hollandaise, anglaise, soit même de l'arabe, du persan, du grec moderne, enfin des langues orientales. Nous donnerons, parfois, le texte même de quelques morceaux écrits dans l'une ou l'autre des langues étrangères de l'Europe, avec la traduction en regard.

Nous aurons soin d'insérer fréquemment, peut-être même dans tous les numéros du Mercure étranger, la traduction de quelque Conte ou Nouvelle. On sait que les Allemands et les Anglais cultivent avec succès ce genre de littérature.

2o. De courtes Analyses des principaux Ouvrages qui paraissent dans les pays étrangers; le prix de ces Ouvrages, et les moyens de se les procurer.

3o. Une Gazette littéraire ou Extrait des Journaux étrangers, contenant des Notices biographiques, des Anecdotes, des Nouvelles dra~ matiques, les Séances des Académies, les Programmes des prix proposés, etc. etc. "

M. Langlès, membre de l'Institut, conservateur des manuscrits orientaux de la Bibliothèque impériale. a bien voulu se charger de la partie de littérature orientale que contiendra le Mercure étranger; MM. Vanderbourg, Sévelinges, Durdent, des traductions de l'allemaud, de l'anglais, etc.; M. Catteau-Calleville, de la littérature du Nord; M. Ginguené, membre de l'Institut, de la partie italienne. Il paraitra, à la fin de chaque mois, un numéro du Mercure étranger, composé de quatre feuilles d'impression, de même format que Mercure.

Quoique nous regardions le Mercure étranger comme un supplément presque nécessaire du Mercure de France, nos Abonnés ne sont point tenus de souscrire à ce nouveau Journal.

L'abonnement au Mercure de France continuera d'être de 48 francs par an; mais pour six mois, il sera de 25 fr.; pour trois mois de 13 fr. Les abonnés au Mercure de France qui voudront aussi souscrire au Mercure étranger, paieront. en sus, pour cette dernière souscription, 18 fr. pour un an et 10 fr. pour six mois.

Pour les personnes qui, sans s'abonner au Mercure de France, voudront souscrire au Mercure étranger, l'abonnement sera de 20 fr. pour l'année, et de 11 fr. pour six mois.

On souscrit tant pour le Mercure de France que pour le Mercure étranger, au Bureau du Mercure, rue Hautefeuille, no 23; et chez les principaux libraires de Paris, des départemens et de l'étranger, ainsi que chez tous les directeurs des postes.

Les Ouvrages que l'on voudra faire annoncer dans l'un ou l'autre de ces Journaux, et les Articles dout on désirera l'insertion, devront être adressés, francs de port, à M. la Directeur-Général du Mercure, à Paris.

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O toi dont les vertus honorent le talent,
Tersan, sage interprète et disciple savant
De cette antiquité sublime et révérée,
Profane pour les sots, pour les doctes sacrée ;
Combien j'aime à te voir, d'un noble zèle épris,
Recueillir ses trésors, rassembler ses débris ;
Sans cesse interroger la poussière éloquente
De ces âges fameux dont la gloire est vivante;
Révéler la splendeur de ces vieux monumens
De l'histoire et des arts augustes documens ;
Et t'abreuver enfin dans ces sources fécondes
En nobles souvenirs comme en leçons profondes !
Tu le sais, cher Tersan, sur nos frèles travaux
Le Tems impitoyable a promené sa faulx :
Les siècles dispersés attestent ses outrages.
Que de débris épars sur l'océan des âges!

JBL.

O combien de cités, de pompeux monumens
De ses gouffres sans fond alimentent les flancs!
La ville des Césars, veuve de leur génie,
Sous leurs palais détruits semble être ensevelie.
Son nom lui reste seul.... Vingt siècles entassés
Pèsent sur les lambeaux de ses murs dispersés.
La mort plane aujourd'hui sur ce colosse immense,
Mais sa dépouille encore atteste sa puissance.
Là, mon œil curieux cherche en vain ces tombeaux
Dont la poudre se mêle aux cendres des héros.
Où sont-ils ces tributs de la Grèce domptée,
Ces marbres qu'animait le feu de Prométlée,
Ces temples fastueux, l'orgueil des Dieux mortels
A qui Rome asservie élevait des autels?
Leurs dômes, dépouillés de leur splendeur première,
Comme ces dieux d'un jour, sont réduits en poussière.
A peine quelques mots, obscurs, presqu'effacés,
S'offrent à nos regards sur le marbre tracés.
La superstition, les Goths, leur fer impie,
Ont porté le chaos au sein de l'harmonie.
Ce qu'épargnaient du tems les jalouses fureurs,
Est tombé sous l'effort de leurs bras destructeurs.
O rage meurtrière! ô funeste délire!

A l'aspect des tombeaux l'ambition soupire....
Craignant de voir encor ses plus chers monumens
Renversés sous les coups d'un barbare ou du tems,
De ses vastes projets elle borne l'enceinte ;
Le bronze qui reçoit une durable empreinte,
En médaille frappé, transmet à l'avenir

Des grands noms des hauts faits l'éternel souvenir.
A l'ombre d'un palmier la plaintive Judée (1)

De ses enfans captifs pleure la destinée.

De l'Euphrate dompté je distingue le cours,

Une ligne légère en trace les contours:

Le fleuve s'élançant de ses grottes profondes,

Roule aux pieds des vainqueurs le tribut de ses ondes,
Tandis que sur ses bords l'aigle des légions

Proclame du vaincu la honte et les affronts.

(1) Judæa capta. Médailles de Vespasien et de Titus. V. Vaillant, 'Hinery.

O modèle touchant d'amitié fraternelle (2),

Je vous vois réunis, Vérus et Marc-Aurèle ;

La Concorde, garant du bonheur des humains,

Sur le bronze, à mes yeux, joint encor vos deux mains.
Par le Tems renversé, quand cet Empire immense,
Chef-d'œuvre de génie autant que de puissance,
Un jour n'offrira plus aux siècles à venir,

Que de grandes leçons et qu'un grand souvenir;
Quand veuve de sa gloire, une cité superbe,,
Paris, comme Ilion, se courbera sous l'herbe,
L'airain conservateur, du héros des Français
Chez nos derniers peveux fera vivre les traits;
Et d'un âge fameux occupant leur mémoire,
Du grand Napoléon leur redira l'histoire.

O Marengo, ton nom triomphera des ans (3) !
Le Consul a parlé: Souvenez-vous, enfans,
Que toujours je couchai sur le champ de bataille.
Ce discours belliqueux, protégeant ta médaille,
Dans la postérité recommande à jamais
La vertu du héros, la gaîté du Français.

Le prince généreux que la gloire environne (4),
Qui des lauriers d'Auguste a formé sa couronne,
Enlevé dans les airs sur l'antique pavois,
Du Peuple et du Sénat attestera le choix.

Vois-tu dans l'avenir ce savant antiquaire (5),
Fier du trésor caché qu'il ravit à la terre?
O bonheur, de Louise et de Napoléon,
Il contemple à-la-fois, et l'image, et le nom,
Et voit ces deux époux sur l'autel d'Hyménée
Unir de leurs destins la trame fortunée!

(2) Concordia fratrum. Médailles de Marc-Aurèle et de Lucius Vérus.

(3) Médaille de la bataille de Marengo. Enfans, rappelez-vous que mon habitude est de coucher sur le champ de bataille, au revers.

(4) Médaille du couronnement. L'Empereur élevé sur le pavois par deux personnages allégoriques représentant le Sénat et le Peuple. (5) Médaille du mariage de l'Empereur et de l'archiduchesse Marie-Louise.

Mais quel enfant.divin, comme un astre nouveau (6),
Aux yeux de l'univers brille dans son berceau?
De Mars et de Vénus, par un doux assemblage,
Les traits nobles et fiers composent son visage.
O toi qui dois un jour, digne fils d'un héros,
De l'Alcide français égaler les travaux,
Salut, noble César, prince de la jeunesse (7),
Des camps et des cités l'amour et l'allégresse!
Rome, au sein des débris, levant son front altier,
En toi, d'un autre Auguste, invoque l'héritier,
Et voit ce demi-dieu qu'une docte sibylle (8),

En des vers inspirés, révélait à Virgile.

Oui, l'oracle a parlé, tu dois nous rendre encor,

Et le règne d'Astrée, et l'antique âge d'or;

Et par leur charme heureux, dans une paix profonde,

Tes lois, auguste enfant, te soumettront le monde.

Tel est l'arrêt des Dieux.... ; mais avant qu'aux humains

La céleste faveur accorde ces destins,

Contre les ennemis de ton illustre père

La victoire armera ton audace guerrière.
Argonautes nouveaux, près d'un second Tiphys (9),
Tes guerriers braveront l'empire de Téthis;
Achille renaissant, sous une autre Pergame
Íra porter encore et le fer et la flamme;

Et sous un bras d'airain crouleront ses remparts.

Ainsi, sœur de l'histoire, et fille des beaux arts,
La médaille, fidèle au génie, à la gloire,

Des plus grands souvenirs occupe ma mémoire ;

(6) Médaille frappée à l'occasion du baptême du roi de Rome. (7) Les médailles et les monumens du Bas-Empire donnent aux Empereurs et aux Césars le titre Nobilis Cæsar. Princeps juventutis, titre accordé pour la première fois aux petits-Els d'Auguste, Caius et Lucius Cæsar, et qui servit depuis à désigner les successeurs à l'Empire, les enfans des Césars.

(8) Ce vers et les suivans rappellent la quatrième Eglogue de Virgile, Sicelides Musæ, etc.

(9) Alter erit tum Tiphys, et altera qua vehat argo

Delectos heroas: erunt etiam altera bella,

Atque iterum ad Trojam magnus mittetur Achilles.
VIRG., Ecl. IV.

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