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frir des douleurs aiguës; mais on était parvenu à la rappeler aux pieds, et le prince était en meilleur état; que le corps prussien se reformait entre Stettin et Posen; que le roi de Prusse, accompagné de M. de Saint-Marsan, ministre de France, et du ministre d'Autriche, s'était rendu à Breslau; que les ordres avaient été expédiés pour former une forte avant-garde française, et composée de plus de 40,000 hommes de troupes fraîches; que toutes les places, Stettin, Custrin, Glogau étaient approvisionnées pour un an, et en bon état.

Le 28 janvier, à deux heures, Sa Majesté a tenu le conseil ordinaire des ministres, et à quatre heures le conseil des travaux de l'intérieur. Elle a daigné y appeler le ministre de l'intérieur; le comte Regnaud de Saint-Jeand'Angély, ministre d'Etat; le comte Molé, directeur-général des ponts et chaussées, et le baron de Chabrol, préfet du département de la Seine. Sa Majesté a entendu dans ce conseil, M. Girard, ingénieur en chef et directeur des travaux du canal de l'Ourcq et des eaux de Paris; M. Deschamp, inspecteur divisionnaire chargé de la constraction du pont de Bordeaux; MM. Tarbé, inspecteurgénéral, et Bonessel, inspecteur divisionnaire, qui ont présenté le projet de canal de Caen à la mer, lequel a été adopté par Sa Majesté; M. Saint-Fard, ingénieur en chef du Mont-Tonnerre, chargé du projet du pont de Mayence; et M. Roussigné, inspecteur-général, chargé de terminer la route de Wesel à Hambourg.

Le projet sur le canal de la mer Baltique au Rhin a été soumis à S. M. et approuvé par elle.

Le 2 février, Sa Majesté a tenu un conseil des finances, dans lequel elle a décidé que les créances pour fournitures faites à Saint-Domingue, qui ont été liquidées à une somme de 7 millions 100 mille fr., seraient payées par le trésor en rentes à 5 pour 100, provenant des recouvremens faits par le trésor en cette nature de valeur, et qui sont entrés dans ses recettes. Ce paiement sera effectué en mars, avril

et mai.

Le Moniteur continue à se rendre le dépositaire fidèle de l'expression des vœux et des hommages qui de tous les points de l'Empire, des grandes cités, des plus petites villes, des garnisons et des campagnes parviennent à l'Empereur. Toutes les cohortes de gardes nationales ont demandé à marcher les bataillons de dépôt des régimens de ligne ont aussi hâté par leurs vœux le moment de rejoindre leurs ca

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marades au champ d'honneur d'autres dépôts ont ajouté l'offre de cavaliers pris parmi les hommes qui les composent, et quant aux dons de chevaux montés et équipés, l'exemple de Paris a été si rapidement transmis aux extré mites de l'Empire, que les offrandes des peuples du Tibre et de ceux de l'Elbe sont venues se confondre aux pieds du trône presqu'aussitôt que celles de la Loire et du Rhin. Rome a offert 250 chevaux à l'Empereur, et a ainsi noblement conquis le droit de lui dire dans son adresse que pour les sentimens de dévouement et de fidélité qui l'auiment elle ne pouvait consentir à n'avoir que le second rang parmi les cités de l'Empire: le royaume d'Italie le dispute à la France, ses offrandes aussi sont multipliées, et son dévouement exprimé dans les termes les plus énergiques.

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ANNONCES.

Histoire de la Guerre de l'Indépendance des Etats-Unis d'Amérique; par M. Charles Botta, chevalier de l'ordre Impérial de la Réunion membre du Corps-Législatif; traduite de l'italien par M. L. de Sevelinges, et précédée d'une introduction par le traducteur. Quatre vol. in-8° de 2600 pages, imprimés sur papier fin, ornés de cartes, plans de batailles, et du portrait de Washington. Prix, 30 fr. Il y a quelques exemplaires papier vélin, prix double. On publie aujourd'hui les deux premiers volumes, 15 fr. Il faut ajouter 8 fr. pour recevoir franc de port. Chez J. G. Dentu, imp.libraire, rue du Pont-de-Lodi, no 3; et au Palais-Royal, galeries de bois, nos 265 et 266.

Le MERCURE DE FRANCE parait le Samedi de chaque semaine, par cahier de trois feuilles. Le prix de la souscription est de 48 francs pour l'année, de 25 francs pour six mois, et de 13 francs pour un trimestre.

Le MERCURE ÉTRANGER parait à la fin de chaque mois. par cahier de quatre feuilles. Le prix de la souscription est de 20 francs pour l'année, et de 11 francs pour six mois. (Les abonnés au Mercure de France, ne paient que 18 fr. pour l'année, et 10 fr. pour six mois de souscription au Mercure Etranger.)

On souscrit tant pour le Mercure de France que pour le Mercure Étranger, au Bureau du Mercure, rue Hautefeuille, no 23; et chez les principaux libraires de Paris, des départemens et de l'étranger, ainsi que chez tous les directeurs des postes.

Les Ouvrages que l'on voudra faire annoncer dans l'un ou l'autre de ces Journaux, et les Articles dont on désirera l'insertion, devront être adressés, francs de port, à M. le Directeur-Général du Mercure, à Paris.

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Je ne sais trop si quelque journaliste
Qu'un fin souris n'a jamais déridé,
De tes écarts dressant la longue liste,
Ne t'a d'abord sur ton plan bien grondé ;
Si, d'un œil froid te suivant à la piste,
Dans plus d'un vers il n'a pas gourmandé
Plus d'une rime un peu trop moliniste :
Mais au beau sexe, aimable casuiste",
L'ouvrage a plu; c'est un point décidé.
Quand de ta muse, une critique obscure
Eût alourdi ta gentille parure,

Grace à Boufflers, chevalier-troubadour,
Dont le goût pur fait taire la censure,
N'irais-tu pas, sur l'aile de Mercure,
Du champ d'honneur au boudoir de l'Amour?

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Oui, comme toi, j'admire l'Iliade;
Mais pour ma vue Homère est trop altier
Je crains Pégase et sa fière ruade :
Sur Chevillard, ce docile coursier,
Qui ne saurait punir mon incartade,
Je te suis donc, apprentif cavalier.
D'ailleurs, depuis la mort du Méonide,
Ton Apollon, espiègle et jovial,
Dans son vol leste, incertain ou rapide,
Est préférable au poëte banal
Se promenant des Enfers dans le vide
D'un ciel vulgaire, ennuyeux, glacial,
Où l'ambroisie est assez insipide.
Lorsqu'en fuyant cet Olympe vieilli,
De nos aïeux tu recherches les traces,
Il nous suffit que, dans un triste oubli,
Couvert d'acier, l'Amour, frère des Grâces,
N'ait point des Dieux partagé les disgrâces,
Et que ton art l'ait vraiment ennobli.

S'ils lisent bien, nos auteurs homériques,
Tes chants naïfs, puisés dans nos chroniques,
Tableaux des mœurs des siècles d'autrefois,
Ils conviendront qu'un mépris discourtois
Dédaiguait trop nos sourcés poétiques.

Qui n'aime à voir à la table d'Artus
L'honneur loyal, compagnon des vertus,
Prendre l'épée, escalibor antique,
Et de la pointe en graver les statuts ?
Qui ne se plaît à revoir suspendus
Casques, brassards, des lances, des écus,
Autour des murs de ce salon gothique ?
Qu'avec plaisir chacun relit encor
Sur les écus les devises fidèles

De ces héros, fiers défenseurs des belles !
On croit ouïr, d'une voix de Stentor,
Ces mots tonnans: Silence à Sacrémor.
Là, Palamède a peint ainsi son ame:
Prêt à mourir pour son prince et sa dame.
A Lancelot Galléhaul dévoué
Montre à nos yeux la Gloire et l'Amitié.
Là, surmonté d'une triple couronne,
Brille l'écu du vieil et grand Artus ;
On lit au bas : Encor plus de vertus.
Là, contemplant le soleil qui rayonne,
L'aigle d'un preux vole et rien ne l'étonne.
Tristan fait voir un lion, mais autour
Il est inscrit : Désarmé par l'Amour.
Regardez peuple, est la noble devise
De Lyonnel, ce roi juste qu'on prise.
Sur un champ d'or, la foudre, en un seul mot
D'un trait de feu grave; c'est Lancelot.... (1)
Arrêtons-nous; ma voix pourrait s'éteindre
En dénombrant ces valeureux guerriers ;
Toi seul, Lesser, as le droit de les peindre ;
Ma main, sans art, ternirait leurs lauriers.

Mais quelle était, dans l'Europe et la France,
Le véhicule ardent dont la puissance

Multipliait d'héroïques exploits ?

C'était l'Amour : l'Amour tendre et fidèle,

Du sexe alors reconnaissait les lois ;

(1) Voyez les statuts de la Table Ronde, dans le Ve chant du poëme, et les devises des chevaliers dans le chant XVIII•.

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