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APPENDICE

AU CHAPITRE VI.

De l'étiquette à observer dans les lettres écrites par des particuliers à des souverains ou à des membres de leur famille, ainsi qu'aux hauts dignitaires de l'Église et de l'État, et à diverses personnes

titrées.

Nous ne pouvons nous dispenser d'entrer dans de certains détails qu'on pourrait nous reprocher de passer sous silence. Tout fastidieux qu'ils sont, leur minutie ne dispense point de les connaître, puisqu'on s'exposerait à manquer aux convenances en manquant à ces graves riens.

Les lettres que les particuliers sont dans le cas d'adresser à des souverains ou à des membres de leur famille s'écrivent sur grand papier. L'étiquette veut, comme signe de respect profond, que la première page ne contienne que quatre lignes quand le haut destinataire est une tête couronnée, et six quand c'est un prince ou une princesse de sa maison. Quelle que soit la position sociale de la personne qui écrit, la lettre adressée au souverain doit se terminer par ces mots, qu'il est d'usage d'échelonner sur plusieurs Sire, lignes suffisamment espacées : « Je suis, de Votre Majesté (ou de Votre Altesse royale) - le trèshumble, très-obéissant et très-respectueux serviteur (et fidèle sujet... dans le cas où le signataire est un regnicole); ou bien, si la lettre est adressée à un prince ou une princesse de famille régnante: « Je suis avec un

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profond respect, Monseigneur,

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(Madame,) — de Votre Altesse impériale, - (royale,)- le très-humble et très-obéissant serviteur.

La même étiquette s'observe pour les impératrices et les reines.

En France, sous la monarchie, bien que les lettres adressées au souverain par des Français pussent être écrites en observant l'étiquette ordinaire, c'est-à-dire en employant les qualifications de sire et de majesté, l'usage de cour, qui avait prévalu, était d'écrire (et de parler) au monarque en remplaçant les mots votre (sa) majesté par cette expression le roi; exemple : Le Roi veut-il me permettre... Si le Roi l'ordonne... J'aurai l'honneur... je prends la liberté de faire observer au Roi... etc. La même locution respectueuse était d'usage en parlant ou en écrivant à la reine.

Lorsqu'on écrit aux souverains qui sont en possession de titres dits religieux, on se sert quelquefois de ces titres dans la suscription des lettres qui leur sont adressées (1)

Les lettres au pape portent pour suscription, de la part de ses sujets : A notre Saint-Père le Pape... (nom du souverain-pontife), à...; de la part des étrangers A Sa Sainteté le Pape...; plus rarement: Au très-haut et Très-Saint Père le Pape..., Chef du saint-siége de Rome et de l'Église apostolique-romaine (*).

(1) Exemples: Autriche : à Sa Majesté Impériale et Royale Apostolique, à...;- Espagne : à Sa Majesté Catholique, à ...;- Portu gal à Sa Majesté Très-Fidèle, .; — France (jadis) : à Sa Majesté

Très-Chrétienne.

...

(2) Voici la suscription à donner aux lettres adressées à quelques

uns des principaux souverains de l'Europe :

Les titres de Monseigneur et de Madame, d'Altesse impériale ou royale étant dus à tous les princes et princesses fils ou filles, frères ou sœurs, beaux-frères ou belles-sœurs, neveux ou nièces des empereurs et des rois, les lettres qui leur sont adressées portent : A son Altesse impériale, - royale, monseigneur,madame, - le grand-duc, — l'archiduc, — la grandeduchesse régnante ou douairière, l'archiduchesse, etc. (1).

Le titre d'Altesse royale se donne de droit aux grands-ducs régnants, et par courtoisie aux grandsducs héréditaires; celui d'Altesse sérénissime aux ducs et princes souverains; celui d'Altesse aux membres de leur famille (2).

Les cardinaux, archevêques et évêques ont droit au titre de Monseigneur : la qualification d'Altesse éminentissime est accordée à un cardinal de maison prin

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A Sa Majesté Impériale et Royale Apostolique l'empereur d'Autriche, roi de Hongrie et de Bohème, Sa Majesté le roi (la reine) du royaume uni de la Grande-Bretagne et d'Irlande..... ; - Sa Majesté l'empereur de toutes les Russies, roi de Pologne; Sa Majesté le roi (la reine) des royaumes de Portugal et des Algarves; Sa Majesté le roi (la reine) des Espagnes; - Sa Majesté le roi des Deux-Siciles.

(1) Les titre et qualification de Monseigneur et d'Altesse royale sont dus également à l'électeur de Hesse, au duc souverain de Modène et à l'infant duc de Parme, Plaisance et Guastalla. Comme archiduc d'Autriche, le grand-duc de Toscane reçoit l'Altesse impériale et royale.

(2) Le titre d'Altesse sérénissime appartient aux souverains dont les noms suivent :

Le duc régnant de Brunswick-Lunebourg; le duc et prince souverain de Nassau; les ducs régnants de Saxe-Meiningen - Hildbourghausen, de Saxe-Altenbourg, de Saxe-Cobourg-Gotha; les

cière; celle d'Éminence (1) aux autres cardinaux, et celle de Grandeur aux archevêques et évêques.

En Allemagne, les personnes qui portent les titres de duc et de prince, sans appartenir à des maisons souveraines, sont qualifiées Altesse (Durchlaucht). [Voy. p. 27.] Il a été parlé au T. I, § 45, du titre d'Excellence; nous y renvoyons.

Sauf ce qui a été dit plus haut (T. II, p. 27) de la qualification d'Erlaucht accordée par la diète germa

nique aux anciennes familles comtales d'Allemagne, les autres titres nobiliaires, marquis, comte, vicomte, baron et chevalier, ne donnent lieu, si ce n'est en Angleterre, à aucune formule particulière de courtoisie dans la correspondance (2).

ducs et princes souverains d'Anhalt-Dessau et d'Anhalt-Bernbourg; le prince règnant de Schaumbourg-Lippe; les princes régnants de Schwarzbourg-Sondershausen et de Schwarzbourg - Rudolstadt; le landgrave et prince souverain de Hesse-Hombourg; le prince souverain de Hohenzollern-Hechingen; le prince souverain de Hohenzollern-Sigmaringen, le prince souverain de Lippe-Detmold; les princes souverains des trois branches de Reuss (Greitz, Schleitz et Ebersdorff); le prince régnant de Lichtenstein; enfin, le vice-roi pacha d'Égypte.

Dans divers traités conclus avec les puissances chrétiennes, nommément ceux de l'année 1816, le bey de Tunis et l'ancien dey d'Alger reçurent la qualification d'Altesse. Le traité signé en 1830 entre la France et la régence de Tripoli ne donne au chef de cette province barbaresque d'autre titre que : Son Excellence le Pacha-Bey de Tripoli.

(1) Le titre d'Éminence, réservé par une bulle du pape Urbain VIII, de 1630, aux cardinaux, était donné également, par les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, au grand maître de l'Ordré de Malte, que les souverains qualifiaient d'Altesse éminentissime.

(2) Le titre de Vidame, qu'avait d'abord porté le commandant des hommes d'armes d'un évêque, et qui était devenu plus tard

La qualification de seigneurie appartient aux lords; elle se donnait également aux pairs de France.

Les titres de haut, ou très-haut et très-puissant seigneur, ou prince, très-haute et très-puissante princesse, ne sont plus en usage que dans les actes de l'état civil et dans les contrats de mariage des princes et princesses de maison souveraine. Dans les vieilles chartes, ces titres étaient donnés également aux membres des familles d'ancienne et puissante noblesse. Ils n'ont, d'ailleurs, jamais été employés dans le style épistolaire; tout au plus figuraient-ils dans la suscription des lettres.

En Angleterre, on donne aux ducs et aux duchesses la qualification de grâce; votre grâce, en parlant; sa grâce, en écrivant (en anglais, your, his ou her grace). Le marquis est qualifié lord (mylord), et dans la suscription des lettres qu'on lui adresse, les mots the most-noble the marquis précèdent son nom. Les femmes et filles de marquis ont le titre de lady; on y joint le most-honorable en leur écrivant, en faisant précéder cette qualification du prénom quand on écrit à leurs filles non mariées. Les comtes, vicomtes et barons (earl ou count, viscount et baron) sont lords. On les qualifie right-honorables en leur écrivant. Leurs femmes sont ladies, avec la qualification de right-honorables; leurs filles non mariées également pour cellesci, le prénom doit précéder le nom de famille.

Le fils aîné du duc, ainsi que le fils de toute personne

un titre nobiliaire héréditaire, n'existe plus aujourd'hui, non plus que celui de Captal. La qualification de Messire est également tombée en désuétude.

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