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C'est ainsi, Créticus, qu'on pourrait te confondre,
Lorsqu'aux yeux des romains, prêts pour elle à répondre,
Tu viens, vêtu de soie, accuser Fabulla 13.

Son désordre est public. Hé bien condamne la:
Condamne, si tu veux, Pollinée avec elle;
Mais sache, en l'accablant d'une honte éternelle,
Que malgré ta sentence et son déréglement,
Fabulla rougirait d'un pareil vêtement.

Il fait chaud. Plaide nud, j'y vois moins de folie.
Qu'eussent dit, aux beaux jours de l'antique Italie,
Ces enfans généreux de Mars et de Cérès,
Tantôt pour le forum désertant leurs guérêts,
Tantôt, couverts de sang, au sortir des batailles,
Les palmes à la main, rentrant dans leurs murailles,
Si d'un habit semblable, en public revêtu,

Un censeur eût osé leur parler de vertu?

Qu'un juge, un témoin même adoptât cet usage,
Toi même, réponds moi, quel serait ton langage?
Et c'est toi cependant, sévère Créticus,

C'est toi qu'on voit porter ces indignes tissus!
Le luxe t'infecta. Rome qui te contemple,
Bientôt prendra de toi ce détestable exemple,
Ainsi que trop souvent, d'un immonde pourceau,
Le mal contagieux gâte tout un troupeau;

Tu ne t'en tiendras à ces molles parures.

pas

Ce luxe doit conduire à des mœurs plus impures.

Nemo repente fuit turpissimus. Accipient te
Paulatim, qui longa domi redimicula sumunt
Frontibus, et toto posuere monilia collo,
Atque Bonam teneræ placant abdomine porca
Et magno cratere Deam; sed more sinistro
Exagitata procul non intrat femina limen.
Solis ara Deæ maribus patet. Ite profanæ,
Clamatur; nullo gemit hic tibicina cornu.
Talia secreta coluerunt Orgia tæda,
Cecropiam soliti Baptæ lassare Cotytto.
Ille supercilium madida fuligine tactum
Obliqua producit acu, pingitque trementes
Attollens oculos: vitreo bibit ille Priapo,
Reticulumque comis auratum ingentibus implet
Cærulea indutus scutulata, aut galbana rasa,

Le crime a ses dégrés je crois te voir déjà
Initié dans l'ombre aux rits du mont Ida.
Je crois te voir admis, au sein de la mollesse,
Parmi ces Sectateurs de la Bonne Déesse 14,
Qui, parés de festons, de colliers précieux,
Dans de longs réseaux d'or enferment leurs cheveux,
Et pensent, par le sang d'un animal immonde,
Par le vin épanché d'une coupe profonde,

De la mere des dieux, s'attirer la faveur.

Car de nos jours, dans Rome, un culte plein d'horreur,
Des temples de Cybèle a profané l'enceinte.
Les femmes n'osent plus invoquer Bérécinthe.
Profanes, loin d'ici, leur crie, à haute voix,
Le prêtre usurpateur qui s'arrogea leurs droits,
Loin d'ici; ce n'est plus à vos flûtes légères
Qu'il convient désormais de chanter nos mystères.
Ainsi dans les remparts que Cécrops a bâtis,
Les Baptes autrefois honoraient leur Cotys 15,
Et parmi les festins, la débauche et l'ivresse,
De leurs plaisirs impurs fatiguaient la Déesse.
L'un, avec des pinceaux légèrement noircis 16,
Se frotte, en clignotant, les yeux et les sourcils,
Remplit d'un pur nectar un priape de verre,
Et des mille couleurs d'une robe légère,
Étale avec fierté les mobiles reflets,

Tandis qu'à ses côtés, formant des vœux secrets,

Et per Junonem domini jurante ministro.
Ille tenet speculum pathici gestamen Othonis,
ACTORIS ARUNCI SPOLIUM, quo se ille videbat
Armatum, quum jam tolli vexilla juberet.
Res memoranda novis annalibus atque recenti
Historia, speculum civilis sarcina belli.
Nimirum summi Ducis est occidere Galbam,

Et curare cutem summi constantia civis ;

Bedriaci in campo spolium affectare Palatî,

Et pressum in faciem digitis extendere panem; Quod nec in Assyrio pharetrata Semiramis orbe, Mæsta nec Actiaca fecit Cleopatra carina.

Hic nullus verbis pudor aut reverentia mensæ : Hic turpis Cybeles, et fracta voce loquendi Libertas; et crine senex fanaticus albo

L'esclave complaisant qui lui sert de modèle,
A ce rit féminin, non moins que lui fidèle,
Invoque le pouvoir et l'appui de Junon.

L'autre tient le miroir de l'impudique Othon,

Ce miroir qu'il portait comme, aux champs de Laurente,
Turnus portait d'Aruns la dépouille sanglante 17,
Et dans lequel, tout prêt à livrer combat,

Lui-même il s'admirait sous l'habit de soldat.
Un miroir, juste ciel! comme une armure utile,
Entrer dans l'attirail d'une guerre civile !
Certes, un pareil trait, dans nos fastes cité,
Mérite de passer à la postérité.

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Le grand homme en effet! le héros indomptable!
Galba tombe égorgé sous son bras redoutable 18
Et lorsqu'un seul combat va, du peuple romain
Mettre dans Bedriac, la dépouille en sa main,
Il n'abandonne pas, même au sein du carnage,
Le soin, le noble soin d'empâter son visage!
Est-ce ainsi qu'autrefois on vit Sémiramis,
Voler, l'arc à la main, dans les rangs ennemis ?
Est-ce ainsi que l'on vit Cléopâtre indignée,
D'Actium, sur son bord, déplorer la journée?

Dans l'ombre du mystère, un réduit clandestin,
A l'infâme assemblée, offre un impur festin.
Là regnent les horreurs des fêtes de Cybèle;
Là, de ces débauchés le maître et le modèle,

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