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auroit pu obtenir pour elle-même; mais elle a été forcée de s'arrêter au point, où toute négociatiou devenoit impossible. Ses alliés épuisés ne lui offroient plus de ressources pour la continuation de la guerre, et les objets, dont la restitution leur étoit refusée par l'Angleterre, ne balançoient pas pour eux les chances d'une nouvelle campagne, et toutes les calamités, dont elle pouvoit les accabler. Ainsi dans toutes les parties du monde, la république n'a plus que des amis, ou des alliés, et partout son commerce et son industrie rentrent dans leurs canaux accoutumés. Dans tout le cours de la négociation, le ministère actuel de l'Angleterre a montré une volonté franche, de mettre un terme aux malheurs de la guerre; le peuple anglois a embrassé la paix avec enthousiasme; les haines de la rivalité sont éteintes; il ne restera que l'émulation des grandes actions et des entreprises utiles. Le gouvernement avoit mis son ambition à replacer la France dans ses rapports naturels avec toutes les nations'; il mettra sa gloire à maintenir son ouvrage, et à perpétuer une paix, qui fera son bonheur, comme celui de l'humanité.

VII.

DISCOURS.

prononcé par le Cit. Barthélemy, président du sénat lors de la présentation solennelle du sénatus - consulte, qui constate l'inamobilité de la magistrature du premier Consul: ( 3 Août. ),

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Citoyen premier Consul, le peuple françois. reconnoissant des immenses services, que vous lui avez rendus, veut que la première magistrature de l'état soit inamovible entre vos mains. En s'emparant ainsi de votre vie toute entière, il n'a fait qu'exprimer la pensée du sénat, déposée dans son sénatus - consulte du 18 Floréal. 'La na-. tion, par cet acte solennel de gratitude, vous donne la mission de consolider nos institutions. Une nouvelle carrière commence pour le premier Consul. Après des prodiges de valeur et de talens militaires, il a terminé la guerre, et obtenu partout les conditions de paix les plus honorables. Les François sous ses auspices ont pris l'attitude et le caractère de la véritable grandeur. Il est le pacificateur des nations, et le restaurateur de la France. Son nom seul est une grande puissance. Déjà une administration de moins de trois années a presque fait oublier cette époque d'anarchie et de calamités, qui sem

bloit avoir tari les sources de la prospérité publi que. Mais il reste des maux à guérir, et des inquiétudes à dissiper.

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Les François, après avoir étonné le monde par des exploits guerriers, attendent de vous, citoyen premier Consul, tous les bienfaits de la paix, que vous leur avez procurée. S'il existoit encore des semences de discorde, la proclamation du consulat perpétuel de Bonaparte, les fera disparoître. Tout est maintenant rallié autour de lui. Son puissant génie saura tout maintenir, et tout conserver. Il ne respire que pour la prospérité et le bonheur des François. Il ne leur donnera jamais que l'élan de la gloire, et le sentiment de la grandeur nationale. En effet, quelle nation mé rite mieux, le bonheur? Et de quel peuple plus éclairé et plus sensible pourroit-on désirer l'estime et l'attachement? Le sénat-conservateur s'associera à toutes les pensées généreuses du gou→ vernement. Il' secondera de ses moyens toutes les améliorations, qui auront pour but de prévenir le retour des maux, qui nous ont affligés si long-temps, d'étendre et de consolider les biens, que vous avez ramenés parmi nous. C'est un devoir pour lui, de concourir ainsi à l'accomplissement des voeux du peuple, qui vient de manifester d'une manière si éclatante son zèle et son dis

cernement.

Le sénatus - consulte, que le sénat en corps vient vous remettre, citoyen premier Consul, contient l'expression de sa reconnoissance particulière. Organe de la volonté souveraine, il a cru devoir, pour mieux remplir les intentions du peuple françois, appeler les arts *) à perpétuer le souvenir de ce mémorable évé➡

nement.

VIII.

EXPOSÉ

de la situation de la république, présenté au corps législatif le 22 Février 1803.

Les événemens n'ont point trompé les voeux et l'attente du gouvernement. Le corps - législatif, au moment où il reprend ses travaux, retrouve la république plus forte de l'union des citoyens, plus active dans son industrie, plus confiante dans sa prospérité. L'exécution du concordat,sur laquelle des ennemis de l'ordre public avoient encore fondé de coupables espérances, a donné presque

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*) Allusion au second article du sénatus – consulte, en verta, duquel seroit élevée une statue de la paix, tenant d'une main le laurier de la victoire, et de l'autre le décret du sénat,

partout les résultats les plus heureux. Les prin cipes d'une religion éclairée, la voix du souve rain pontife, la constance du gouvernement, ont triomphe de tous les obstacles; des sacrifices mutuels ont réuni les, ministres du culte. L'église - gallicane renaît par les lumières et par la concorde, et déjà un changement heureux se fait sentir dans les moeurs publiques. Les opinions et les coeurs. se rapprochent; l'enfance redevient plus docile à la voix de ses parens; la jeunesse plus soumise à l'autorité des magistrats; la conscription s'exé cute aux lieux, où le nom seul de la conscription soulevait les esprits, et servir la patrie, est une partie de la religion.

Dans les départemens, qu'a visités le premier Consul, il a recueilli partout le témoignage de ce retour aux principes, qui font la force et le bonheur de la société. Dans l'Eure, dans la Seine-Inférieure, dans l'Oise, on est fier de la gloire nationale; on sent dans toute leur étendue les avantages de l'égalité, on bénit le retour de la paix, on bénit le rétablissement du culte public. C'est pas tous ces lieus, que les coeurs ont été rattachés à l'état et à la constitution. Le devoir du gouvernement est de nourrir, et d'éclairer ces heureuses dispositions. Les autres cultes s'organisent, et des consistoires se composent de cito

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