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bien de la patrie exigeoit, que pendant que je serai sur les frontières, le grand électeur restât au milieu de vous.

17.

Voici la lettre, que S. M. P'Empereur et Roi écrivit au chef magistrat de la république batave, au sujet de la guerre, qui venoit d'éclater entre la France et l'Autriche:

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LETTRE.

Très-cher et grand ami, j'ai été obligé de retirer mon armée de Hollande, pour faire face à une coalition impie, que l'or et les intrigues de l'Angleterre ont formée contre moi et contre, mes alliés. J'ai ordonné dans mon empire la formation des gardes nationales pour la défense de mes frontières. Vous sentirez, que dans la circonstance présente les amis de leur patrie doivent courir aux armes, pour repousser de son sein les hordes avides de pillage, que l'Angleterre voudroit y jeter. Cependant que les citoyens de Hollande soient sans inquiétude; mes réserves de Boulogne et de Mayence' sont plus que suffisantes, pour venir au secours des troupes, qui défendent leurs côtes, et empêcher de se réembarquer l'armée, qui violeroit le territoire batave.

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Je compte, très-cher et grand ami, sur votre zèle et sur votre patriotisme dans les circonsoù nous nous trouvons. Les soins de tellement mon attenpas guerre n'absorbent

tances,

la

tion, que je ne veille constamment sur les intérêts de la patrie batave.

Une armée pour

roit débarquer sans doute, mais soyez certain, qu'elle ne se réembarqueroit pas. Cependant

j'en appelle aux patriotes bataves, pour confondre la haine des tyrans des mers, et mettre cette portion du continent à l'abri des invasions des pirates. Sur ce, je prie Dieu etc. etc. Strasbourg le 29 Septembre.

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18.

A la veille de la journée décisive du 14 Octobre (Ulm) l'Empereur adressa à son armée la proclamation suivante,

PROCLAMATION.

Soldats, il y a un mois, que nous étions campés sur l'océan en face de l'Angleterre, mais une ligue impie nous a obligés de voler sur le Rhin. Il n'y a pas quinze jours, que nous l'avons passé, et les Alpes wurtember geoises, le Necker, le Danube, et le ¡Lech, barrières si célèbres de l'Allemagne, n'ont pas

retardé notre marche d'un jour, d'une heure, d'un instant. L'indignation contre un prince, que nous avons deux fois réassis sur son trône, quand il ne tenoit qu'à nous de l'en précipiter, nous a donné des ailes. L'armée ennemie trompée par nos manoeuvres, par la rapidité de nos mouvemens, est entièrement tournée. Elle-ne se bat que pour son salut, elle voudroit bien pouvoir échapper et et retourner chez elle; il

n'est plus temps. Les fortifications qu'elle a élevées à grands frais le long de l'Iller, nous attendant par le débouché de la forêt noire, lui deviennent inutiles, puisque nous arrivons par les plaines de la Bavière.

Soldats, sans cette armée, que vous savez devant vous, nous serions aujourd'hui à Londres, nous eussions vengé six siècles d'outrages et rendu la liberté aux mers. Mais souvenez-vous demain, que vous vous battez contre les alliés de l'Angleterre; que vous avez à vous venger des affronts d'un prince parjure, dont les propres lettres respiroient la paix, quand il faisoit marcher son armée contre notre allié; qui nous a supposés assez lâches pour croire, que nous verrions sans rien dire son passage de l'Inn, son entrée à Munich, et son agression contre l'Eleeteur de Bavière. Il nous croyoit occupés

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ailleurs; qu'il apprenne pour la troisième et dernière fois, que nous savons être partout, où la patrie a des ennemis, à combattre. Soldats, la journée de demain sera cent fois plus célèbre que celle de Marengo: J'ai placé l'ennemi dans la même position. Souvenez-vous, que la postérité la plus reculée tiendra note de ce que chacun de vous fera dans cette mémorable journée; vos neveux, même d'ici à cinq cents ans, qui viendront se ranger sous ces aigles qui vous rallient, sauront en détail tout ce que votre corps aura fait demain, et de quelle manière votre courage les aura à jamais illustrés. Cé sera l'objet perpétuel de leur entretien, et vous serez cités d'âge en âge à l'admiration des générations futures,

Soldats, si je n'avois voulu que vaincre l'ennemi, je n'aurois pas cru devoir faire un appel à votre courage et à votre amour pour la patrie et pour moi; mais, le vaincre ce n'est rien. faire d'assez digne de vous, ni de votre Empe reur. Il faut que pas un homme de l'armée autrichienne n'échappe, que ce gouvernement qui a trahi tous ses devoirs, n'apprenne sa catastrophe que par votre arrivée sous les murs de Vienne, et qu'à cette funeste nouvelle, s'il écoute le cri de la conscience, elle lui dise qu'il a trahi et les

sermens de la paix, et les premiers devoirs, que lui avoient légués ses ancêtres, avec le pouvoir d'être le boulevard de l'Europe contre les irruptions des Cosaques. Soldats qui avez donné aux combats de Wertingen et de Günzbourg, j'ai été content de votre conduite. Tous les corps feront comme vous, et je pourrai dire à mon peuple: votre Empereur et votre armée ont fait leur devoir; faites le vôtre! et les deux cent mille conscrits, que j'ai appelés, courront à marches forcées, pour renforcer notre deuxième ligue.

19:

Voici une lettre de l'Empereur aux préfets et maires de la ville de Paris,

LETTRE.

Messieurs les préfets et maires de notre bonne ville de Paris, nos troupes ayant, au combat de Wertingen, défait douze bataillons de grenadiers, l'élite de l'armée autrichienne; toute son artillerie étant restée en notre pouvoir, ainsi qu'un grand nombre de prisonniers et huit drapeaux; nous avons résolu de faire présent des drapeaux à notre bonne ville de Paris, et de deux pièces de canon, pour rester à l'hôtel de ville. Nous désirons, que notre bonne ville de Paris

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