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La conspiration de Georges, Drake, etc. est

découverte le 16 Février. Deux jours après, les trois corps de l'état se rendent au palais du gouvernement, pour exprimer au premier Consul les sentimens, dont ils sont pénétrés. Le citoyen Bertholet porte la parole pour le sénat, le citoyen Fontanes pour le corps législatif, le citoyen Jaupour le tribunat. Le premier Consul répondit à ces discours en ces termes:

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DISCOURS.

»>Depuis le jour où je suis arrivé à la supréma magistrature, un grand nombre de complots ont été formés contre ma vie. Nourri dans les je n'ai jamais mis aucune importance à des

camps,

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dangers, qui ne m'inspirent aucune crainte. Mais je ne puis me défendre d'un sentiment profond et pénible, lorsque je songe dans quelle situation se trouveroit aujoud'hui ce grand peuple, si le dernier attentat auroit puréussir; car c'est principalement contre la gloire, la liberté, et les destinées du peuple François, qu'on a conspiré."

,,J'ai depuis long-temps renoncé aux douceurs de la condition privée. Tous mes momens, ma vie entière, sont employés à remplir les devoirs, que mes destinées et le peuple François m'out imposés. Le ciel veillera sur la France, et déjouera les complots des méchans. Les citoyens doivent être sans alarmes; ma vie durera tant qu'elle sera nécessaire à la nation. Mais ce que je veux, que le peuple françois sache bien, c'est, l'existence sans sa confiance et sans son amour, seroit pour moi sans consolation, et n'auroit plus

que

aucun but. "

2.

Le 19 Février la garde consulaire et les corps de la garnison sont également présentés au premier Consul. Le général de Brigade Berthier porte la parole, et exprime les sentimens des offieiers, soldats, et administrateurs de la première division militaire et de la Place de Paris. Le premier Consul, après avoir remercié des sentimens,

qui venoient d'être exprimés, continue de la ma

nière suivante:

DISCOURS.

>> Les soldats de la république, qui ont reçu du peuple françois l'honorable mission de le défendre contre ses ennemis

mission, dont les

armées se sont acquittées avec autant de gloire

que

de bonheur

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ont plus de droit que les autres citoyens, de s'indigner des trames, que notre plus cruel ennemi a formé jusqu'au sein de la capitale. Quels que soient les services rendus par des citoyens, ils n'en sont que plus coupables, lorsqu'ils oublient leurs devoirs envers leur patrie et qu'ils ourdissent contre elle des trames criminelles."

>> Les circonstances actuelles offriront à la postérité deux inconcevables exemples. J'ai été trois jours, sans pouvoir croire à des trames aussi noires, qu'insensées, mais j'ai été forcé de me rendre à l'évidence des faits, et de ne plus arrêter la marche de la justice. Jamais sous mon gouvernement, des hommes quels qu'ils soient, quels que soient les services, qu'ils aient rendus, ne fausseront leurs sermens, et ne pratiqueront impunément des liaisons avec les ennemis de la France. Mais dans les circonstances actuelles,

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l'union de tous les François est un spectacle con

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Ce n'est

pas eux, que

solant pour mon coeur. j'ai besoin de répéter, que ces attentats si souvent renouvelés contre ma personne, ne pourront rien, n'eus je autour de moi que le corps le moins nombreux de l'armée. <<<

3.

Dans la séance du corps législatif du 24 Mars, il fut résolu sur la proposition du citoyen Marcorelle, de placer le buste en marbre blanc de Bonaparte à l'ouverture de la session prochaine, dans le lieu des séances du corps législatif. Le 25 une députation de vingt-quatre membres se rendit auprès du premier Consul, pour lui communiquer cet arrêté. C'étoit le citoyen Fontanes, qui porta la parole et lui adressa un discours. Voici la réponse du premier Consul.

DISCOURS.

J'ai vu avec plaisir le bon esprit des François dans ces dernières circonstances. Les conspirateurs n'ont trouvé asyle que parmi cette espèce d'hommes, qui n'a point de patrie. Tous ceux qui mettent du prix à l'honneur, et qui ont des droits à la considération publique, soit par leurs habitudes anciennes, soit par la confiance actuel

le du gouvernement, se sont éloignés avec horreur des assassins. Nulle classe n'est coupable; quelques individus seront seuls frappés. Les opinions et les erreurs passés, de quelque nature qu'elles soient, ne pourront être recherchées par la justice nationale. Elle ne connoîtra que les délits actuels. Les puissances continentales de l'Europe forment le même voeu que le gouvernement françois; elles désirent avec lui, que les instrumens de trouble disparoissent à jamais."

4.

Le 18 Avril le premier Consul adressa au sénat le message suivant.

MESSAGE.

>> Sénateurs, le sénateur Joseph Bonaparte, grand officier de la légion d'honneur, m'a témoigné le désir de partager les périls de l'armée campée sur les côtes de Boulogne, afin d'avoir part sa gloire. J'ai cru qu'il étoit du bien de l'état, et que le sénat verroit avec plaisir, qu'après avoir rendu à la république d'importans services-soit par la solidité de ses conseils dans les circonstances les plus graves, soit par le savoir, P'habileté, la sagesse, qu'il a déployés dans les négociations successives du traité de Morfontaine, qui a

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