Bataille de Rivoli (14-16 Janvier) L'armée autrichienne est anéantie.

dant le

En atten

pape n'avoit pas cessé d'armer, il avoit même entamé des négociations hostiles contre la France avec la cour de Vienne.

Bona

parte se met en marche, pour le forcer à la Voici quelques pièces relatives à cette

paix. expédition.

LETTRE.

Le général en chef au Cardinal Mathei.Les étrangers qui dominent à la cour de Rome, ont voulu perdre ce beau pays. Les paroles de paix, que je vous avois chargé de porter au Saint-Père, ont été repoussées par la passion de ces hommes, pour qui Rome n'est rien; en tierement vendus comme ils le sont aux cours, qui les emploient. Voilà donc enfin cette ridicule comédie, sur le point d'être terminée. Vous pouvez rendre témoignage du prix, que je mettois à la paix, et de mon désir, que la guerre Les lettres ci-incluses, que je lieu. pas vous transmets, et dont j'ai les originaux dans les mains, vous démontreront encore plus clairement la perfidie et l'aveuglement de ceux, qui dirigent actuellement la cour de Rome.

n'eût

Quelque chose qui puisse maintenant arriver, je vous prie, Monsieur le Cardinal, d'assurer S. S. qu'elle peut rester à Rome, sans aucune espèce d'inquiétude. Premier ministre de la religion, elle trouvera à ce titre, protection pour Elle et pour l'église. Assurez également tous les habitans de Rome, qu'ils trouveront dans l'armée françoise, des amis qui ne mettront de prix à la victoire, qu'autant qu' elle pourra améliorer le sort du peuple, et tirer enfin l'Italie de cet état de dégradation et de nullité, auquel le règne des étrangers l'a réduite, sans apporter jamais aucun changement à la religion de nos pères. Je vous prie de croire, Monsieur le Cardinal, qu'en mon particulier, je vous donnerai, dans toutes les circonstances, les preuves de l'estime, et de la considération distinguée, avec lesquelles je suis etc. De Verone le 20 Janvier.

PROCLAMATION.

b.

L'armée françoise va entrer sur le territoire du Pape; elle sera fidelle aux maximes, qu'elle professe, et protégera la religion et le peuple. Le soldat françois porte d'une main la bayonnette, sûr garant de la victoire, et offre de l'autre, aux différentes villes et villages, paix, protection et

sûreté. Malheur à ceux, qui dédaigneront cette offre, et qui, séduits par des hommes profondément hypocrites et scélérats, attireront sur leurs maisons la guerre et ses désastres, et la vengeance. d'une armée, qui en six mois a fait cent mille prisonniers des meilleures troupes de l'Empereur, pris 400 canons et 110 drapeaux, et détruit cinq armées.

Art. I. Tout village ou ville, qui à l'approche de l'armée françoise, sonnera le tocsin, sera à l'instant brûlé, et les magistrats seront fusillés.

II. La commune, sur le territoire de laquelle, un françois sera assassiné, sera immédiatement déclarée en état de guerre; il y sera envoyé une colonne mobile; on y levera des ôtages, et il lui sera imposé une contribution extraordinaire. III. Les prêtres et ministres de la religion, sous quelque dénomination que ce soit, seront protégés et conservés dans leur état actuel, s'ils se conduisent d'après les principes de l'Evangile; mais s'ils sont les premiers à les transgresser, ils seront traités militairement, et punis plus sevèrement, que les autres citoyens. De Bologne, le 31 Janvier.

PROCLAMATION.

C.

La loi de la convention nationale sur la dé

portation défend aux prêtres réfractaires de ren

trer sur le territoire de la république françoise,

mais

non pas de rester sur le territoire conquis par les armées françoises. La loi laisse au gouvernement françois la faculté de prendre, sur cet objet, les mesures que les circonstances peuvent exiger. Le général en chef, satisfait de la conduite des prêtres réfractaires, réfugiés en Italie, ordonne: Art. I. Les prêtres réfractaires sont autorisés à rester dans les états du Pape, conquis par l'armée françoise. II. Il est défendu, sous les peines

IV.

les plus sévères, aux individus de l'armée, aux habitans, prêtres, ou religieux du pays, de molester, sous quelque titre que ce soit, les prêtres réfractaires. III. Les prêtres réfractaires seront mis en subsistance dans les différens couvens, où il leur sera accordé par les supérieurs le logement, la nourriture, la lumière et le feu. Les supérieurs des couvens donneront à chaque prêtre refractaire, 15 livres de France par mois, pour leur habillement et entretien, sur lesquelles les prêtres réfractaires devront compter la valeur de leurs messes. V. Le supérieur de chaque Couvent devra remettre au commandant de la place, le nom, l'âge, et le pays des prêtres réfractaires, qui sont en subsistance dans son couvent. Les prêtres réfractaires prêteront serment d'obéissance à la république françoise, entre les

mains du commandant de la place. VI. Les administrations centrales, la municipalité, les généraux commandant les différens arrondissemens, les commandans de la place, sont spécia lement chargés de l'exécution du présent ordre. — VII. Le général en chef verra avec plaisir, ce que les évêques et autres prêtres charitables feront, pour améliorer le sort des prêtres déportés. Bologne, 1 Février.

PROCLAMATION.

d.

Soldats, je ne suis pas content de vous. L'armée d'Italie a vaincu jusqu'à ce moment, les armées belliqueuses de l'Empereur, par son courage, et son intrépidité. Sa discipline et son humanité ont triomphé de la calomnie, et de la malveillance. Partout, où elle est passée, elle a été proclamée l'amie des peuples vaincus. Une bonne conduite dans l'expédition, entreprise dans ce moment, est l'unique gloire, que vous ayiez à acquérir; en agissant d'une autre manière, nous perdrons le fruit de notre conquête. Je crois donc convenable d'ordonner les dispositions suivantes : Tout soldat convaincu d'avoir maraudé, ou attenté en la moindre chose, soit aux personnes, soit aux propriétés du peuple vaincu,