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I. Dispositions générales des Français et des autres peuples d'Europe au moment où se déclara la guerre d'Espagne. II. Naissance des troubles d'Espagne. Guerre de 1793. Paix de Bâle. Guerre de Bonaparte contre le Portugal. III. Charles IV abdique la couronne. Arrivée de Bonaparte, du roi d'Espagne et du prince des Asturies à Bayonne; ces princes cèdent la couronne d'Espagne à Joseph Bonaparte et sont conduits dans l'intérieur de la France. IV. Nouvelle constitution espagnole. Insurrection générale en Espagne. Joseph Bonaparte vient en Espagne. Les Français évacuent le Portugal. Napoléon prend le commandement de son armée auprès de Madrid; il revient à Paris. V. Campagne d'Espagne en 1809. Siège de Sarragosse. Les Français pénètrent en Portugal, et sont forcés d'en sortir. VI. Guerre d'Allemagne. Batailles d'Eckmühl et de Wagram. Traité de Vienne. VII. Invasion de la Zélande par les Anglais. VIII. Intérieur de la France en 1809 et 1810. Commerce. Conscription. Agriculture. Le Pape est conduit à Savone et ensuite à Fontainebleau. Mariage de Bonaparte avec l'archiduchesse Marie-Louise. IX. Campagne d'Espagne en 1810. Siège de Cadix. X. Campagne d'Espagne en 1811.

I. JE touche aux bornes de la carrière que je m'étais proposé de parcourir; mon ouvrage s'est Tome V1.

I

étendu sous ma plume; je ne pouvais le resserrer davantage, sans passer sous silence une partie des événemens dont l'ensemble forme la chaîne de la révolution française. Les chaînons en sont fortement liés ensemble; une omission importante, rompant la connexion entre toutes les parties, laisserait sous les yeux du lecteur des faits importans dont il lui serait impossible de démêler les

causes.

Depuis 1787, les évènemens se sont pressés autour de nous avec une rapidité étonnante; plusieurs ne laissèrent dans notre mémoire que des traces fugitives, bientôt effacées par d'autres, plongées à leur tour dans l'oubli par des circonstances nouvelles. Témoins de tant de révolutions qui changent la face de l'Europe, les choses moins extraordinaires font peu d'impression sur des hommes accoutumés aux résultats imprévus. Cependant le récit des particularités qui se lient à des faits importans doit avoir à nos yeux un intérêt plus vif que les autres monumens historiques élevés par les plus grands maîtres.

C'est notre histoire qu'on nous raconte; chaque fait présenté par l'écrivain nous rappelle nos sensations au moment où ce fait venait surprendre ou troubler notre imagination. Nos émotions douces ou pénibles, nos liaisons avec tant d'hommes moissonnés par la serpe révolutionnaire, nos espérances trompées, nos habitudes confondues, nos fortunes bouleversées, nos opinions prenant mal

gré nous une tendance nouvelle, mille sentimens contradictoires occasionnés par une série de prodiges, prêtent un charme aux phrases de l'historien quand il nous ramène dans les sentiers que nous avons parcourus.

Je ne saurais me flatter d'approcher de la per fection en crayonnant cet immense tableau. J'en broyais les couleurs au sein des convulsions sans cesse renaissantes, dans un temps où l'ivresse, produite par le mouvement d'une grande révolution, l'influence des circonstances infiniment dif ficiles et la discordance des lois se réunissaient avec la profonde perversité de quelques monstres, pour entraîner dans l'abîme creusé par de viles passions des hommes trompés par une ardeur démesurée du bien public, une franchise indiscrète et un enthousiasme dont ils ne calculaient pas les résultats.

J'ai peint les hommes comme je les ai vus, et les' événemens comme ils se sont succédés sous mes yeux, sans chercher à les atténuer et sans leur prêter une consistance qu'ils n'avaient pas. D'autres écrivains, dans les temps futurs, pourront employer les résultats de nos dissensions révolution– naires comme un régulateur pour symétriser des événemens aussi peu synchronistes que la gerbe' de feu et de pierres lancée par le volcan dù mont Vésuve; ils prouveront peut-être un jour que ce qui est arrivé devait arriver nécessairement, par la combinaison mécanique entre la pente naturelle

des choses et les dispositions de ceux qui les con-duisaient.

Vaines allégations; les armées françaises s'élancèrent avec constance, avec énergie, vers le but auquel la France voulait atteindre; mais au-dedans les chefs révolutionnaires, perpétuellement entraînés par leurs intérêts, n'avaient peut-être pas eux-mêmes une idée bien nette des évènemens qu'ils prétendaient diriger, ou du moins leur seul but était de conserver et d'augmenter leurs avantages, ou de recouvrer les avantages qu'ils avaient perdus.

Machiavel, dans son Histoire de Florence, sem-. ble peindre les convulsions interminables dans lesquelles nous avons été enveloppés durant vingtcinq ans, « L'ordre social n'étant pas solidement, assis, nous dit cet écrivain, on ne voyait dans les querelles civiles aucun point fixe, distinct, immuable. Les partis s'acharnaient les uns contre les autres; personne ne connaissait les vues de ses. ennemis; peu de gens connaissaient leurs propres vues; mais précisément parce qu'on n'avait aucun plan arrêté, on se prêtait réciproquement des projets; c'étaient toujours les plus noirs, les plus criminels envers la république. Des partis succé daient perpétuellement à des partis; ils se divi-, saient et se subdivisaient; aucune union ne se, trouvait donc entre les membres d'une même faction. On n'apercevait que des individus rôdant les uns à côté des autres, avec une férocité mêlée de

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