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comme on l'a dit, a été rétabli l'équilibre européen et qui est devenu, en même temps que le gage de notre sécurité, la plus solide garantie de la paix du monde.

5 février 1894.

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I. Le premier envoyé de France en Russie. - Voyage de
Pierre le Grand à Paris. La mission de Campredon.
Celle du marquis de Ia Chétardie. L'impératrice
Elisabeth. Imprévoyance du gouvernement français.
II. Catherine et la Révolution. - Rapidité avec laquelle la
Russie s'assimile à la France. Bonaparte et Paul Ier.

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Tilsitt et l'alliance franco-russe.

Le tsar Alexandre Ier

à Paris. « Il faut que la France soit grande et forte ».

III.

La Restauration et la Russie. Une lettre d'Alexandre au duc de Richelieu.

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Rapport de M. de Villèle.

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volution de 1830 et ses effets.

-

Sympathie des Russes pour la France sous la monarchie de Juillet et sous l'em

pire.

Faute de Napoléon III. Regrets tardifs.

La Russie contre nous pendant la guerre.

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En parcourant les archives de la diplomatie française, c'est à partir de 1719 que pour la première fois, on voit apparaître l'idée d'une alliance entre la Russie et la France.

Précédemment, en l'an 1015, Henri Ie, roi de France, avait épousé Anne, fille de Jaroslaw, second grand duc de Moscovie, de laquelle il avait eu un fils qui lui succéda sous le nom de Philippe Ier. Mais ce mariage, dont les origines restent assez obscures, n'eut aucun résultat politique.

De même, en 1629, une tentative avait été faite à Moscou, auprès du tsar moscovite Michel Romanof, par l'ambassadeur extraordinaire de Louis XIII, Duguay-Cormenin. « Il faut, avait dit ce dernier, que le Tsar ne fasse

qu'un avec le roi de France. » Mais, en dépit de ce que la démarche avait de positif et de pressant, les Russes nous avaient fait attendre leur réponse pendant près d'un siècle.

C'est Pierre le Grand lui-même, qui l'apporte à Paris en 1719. A cette époque, il s'est déjà, par ses victoires, frayé un chemin vers l'Europe. Il veut entrer dans le concert diplomatique des puissances; il cherche à cet effet des alliances. Il ne les a trouvées telles qu'il les souhaitait ni en Prusse ni dans les États secondaires de l'Allemagne, pas davantage en Autriche, en Angleterre, ni en Espagne. C'est alors qu'il a songé à la France, à laquelle il rêve de s'unir étroitement en mariant sa fille Élisabeth au jeune roi Louis XV et, à défaut de lui, à un prince français.

La France, de son côté, est, à cette heure, dans la nécessité de changer son système politique. Pendant la guerre de Trente ans, Richelieu, très habilement, a jeté la Suède contre l'Autriche; plus tard, Louis XIV s'est allié à la Turquie. La Turquie, la Pologne et la Suède ont été entre

nos mains, durant ces périodes, un instrument d'affaiblissement pour nos ennemis.

Mais, en 1719, ces trois puissances, pour des causes diverses, ne peuvent nous servir avec la même efficacité. La visite en France de Pierre le Grand coïncide avec l'obligation qui s'impose à nous de remplacer dans le Nord les alliés dont la décadence ne nous permet plus de compter sur eux. Les offres de ce prince arrivent donc en un moment singulièrement propice. Il est entré dans Paris avec, dit SaintSimon, «la passion extrême de s'unir à la France. »

Par malheur, il n'est encore, pour les Parisiens, en dépit de ce que sa physionomie, son langage, ses allures, trahissent de génial en lui que le souverain un peu excentrique de hordes sauvages, dont on ne connaît ni les coutumes, ni l'histoire, et dont on ne parle que comme nous parlons aujourd'hui des populations de la Perse, du Siam ou du Cambodge. Il est reçu avec une curiosité défiante. On n'attend pas grand'chose de lui; c'est plutôt par courtoisie

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