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DERNIÈRES PUBLICATIONS SYRIAQUES DE M. W. WRIGHT, professeur à l'Université de Cambridge.

1° Apocryphal acts of the Apostles, 2 vol. in-8°; vol. I, Syriac texts, XVIII-333 pages; vol. II, Translation, 298 pages.

2° Catalogue of syriac manuscripts in the British Museum, acquired since the year 1838, part. 1, 399 pages; part. 11, de 401 à 1037. London, in-4°, 1870, 1871.

3° Fragments of the syriac grammar of Jacob of Edessa, in-4o, IV6 pages. (Printed for private circulation.) London, 1871.

I.

M. Wright s'occupe depuis plusieurs années de la littérature apocryphe du Nouveau Testament, et en particulier des pièces contenues dans les manuscrits syriaques du British Museum. Ses publications relatives à la mort et à l'Assomption de la Vierge sont connues', et les savants qui s'intéressent à ces études, remises en vogue depuis quelque temps, ont apprécié, outre son exactitude comme éditeur, le discernement avec lequel il a distingué et choisi les écrits les plus importants parmi les nombreuses productions du genre de celles dont nous parlons'.

Dans l'ouvrage qui vient de paraître sur la même matière, M. Wright aborde un sujet plus étendu, quoiqu'il le soit beaucoup moins en réalité que ne l'indique le titre. Nous ne trouvons pas, en effet, dans ces volumes nouveaux, l'histoire légendaire de tous les apôtres, mais uniquement celle de quelques-uns d'entre eux, celle de saint Jean, celle de saint André et de saint Matthieu, de saint Philippe et de saint Thomas, entre lesquelles vient s'intercaler la vie de sainte Thècle, disciple de saint Paul.

1 Journal of sacred literature, 1865.

Contributions to the apocryphal li

terature of the New Testament. London, 1865.

2 Etudes religieuses des RR. PP. Jésuites, août 1866. Un article de M. Lehir reproduit dans ses Études bibliques, t. II, 158.

Ces documents, où le côté fabuleux l'emporte de beaucoup sur le côté historique, ne nous apprennent aujourd'hui rien d'absolument nouveau, car tout ce qu'ils renferment nous est connu depuis longtemps en tout ou en partie. Des auteurs anciens nous avaient fourni quelques renseignements sur ces récits apocryphes. On possédait même une traduction latine de l'histoire de saint Thomas, qui, à elle seule, forme près de la moitié des Apocryphal Acts1. Quant aux autres vies, M. Tichendorf les a publiées presque toutes dans le grec, de telle sorte que celle de l'apôtre saint Philippe est la seule qui soit de tous points inédite2.

Il serait possible de former une bibliothèque considérable avec les ouvrages apocryphes composés sur les origines du christianisme; mais ce serait sans grand profit pour la science et non pas sans peine et sans frais pour les éditeurs. Ce que les écrits de ce genre contiennent de faits positifs est le plus souvent nul; et quand il y a des données historiques, elles se trouvent fondues avec des circonstances tellement absurdes, remplies d'anachronismes si grossiers, ou mêlées à tant d'erreurs, qu'il devient impossible de savoir où s'arrête le faux et où commence le vrai. Il y a cependant quelquefois des épis à glaner au milieu de cette ivraic, et la dogmatique chrétienne pourrait recueillir plus d'un témoignage important dans les Actes des Apôtres que vient de publier M. Wright. On pourrait aussi s'en servir utilement pour étudier la version syriaque des Saintes Écritures, mais ce n'est pas ici

le lieu.

Nous ferons observer de préférence que cette nouvelle publication est surtout intéressante au point de vue linguistique, et l'éditeur a eu soin de signaler lui-même ce côté de son œuvre à l'attention des syrologues 3. On rencontre en effet plus de mots nouveaux ou à significations nouvelles

3

'Fabricius, Codex apocryphus Novi Testamenti, II.

2 Acta apostolorum apocrypha, 1851. Apocalypses apocrypha, 1856 Apocryphal Acts, I, XIV-XV.

dans ces vies, qu'il ne s'en présente habituellement dans les publications syriaques faites de nos jours; et tout le monde sait, cependant, qu'à mesure qu'on explore la littérature syrienne, on voit se reculer l'époque où nous posséderons enfin ce lexique complet qu'on nous promet toujours et qu'on ne nous donne jamais. C'est précisément en s'appuyant sur ce fait et sur quelques autres détails fournis accidentellement par les auteurs de ces vies, que M. Wright croit pouvoir rapporter la rédaction de plusieurs d'entre elles au Iva siècle. Nons arrivons à la même conclusion en nous appuyant sur un fait qui rentre dans le domaine de la théologie: la virginité de la Vierge, avant comme après la naissance du Sauveur, y est défendue avec tant d'insistance, qu'il paraît naturel de faire remonter ces actes à l'époque même où ce dogme était attaqué; et tout le monde sait que cela avait lieu dans la seconde moitié du Iv° siècle.

La plupart des pièces publiées par M. Wright, et peut-être même toutes, se trouvent dans les manuscrits syriaques de la Bibliothèque Nationale de Paris. Quelques-unes existent en double. Ainsi, on trouve les actes de saint Jean en entier dans le n° 28 du supplément, et en partie dans le no 144 de l'ancien fonds. Ceux de saint Matthieu et de saint André figurent dans le n° 143 de l'ancien fonds, et ceux de saint Philippe dans le n° 144. Parlons un peu de cette dernière vie, puisqu'elle est le seul document nouveau qui figure dans la collection de M. Wright, le seul même pour lequel il n'a eu le secours d'aucun autre texte que le syriaque. Un mot d'abord du manuscrit qui le renferme.

C'est un in-folio de 341 feuillets, écrit dans le caractère occidental et rédigé par une seule et même main, à l'exception peut-être des feuillets 337-341. Ce vaste recueil contient des vies de saints orientaux, au nombre de trente-quatre, dont quelques-unes ont été publiées par M. Land, par exemple celle de Jacques Baradée et des sept dormants. Toutes les autres sont inédites, à l'exception de celle d'Abraham Quidounoïo, dont on possède le texte grec dans le tome se

cond des œuvres de saint Éphrem'. Quelques-unes présentent des caractères d'une très-haute antiquité. Ainsi on appelle Édesse la ville des Parthes (fol. 14, a, 1; 19, a, ,1), Nisibe la ville des frontières ou, plus simplement, la ville frontière, et l'on ajoute qu'elle n'avait pas encore été prise par les Perses2. Il n'y a évidemment qu'un auteur contemporain ou à peu près de la prise de Nisibe qui ait pu s'exprimer de la sorte.

Le manuscrit de Paris est mutilé. Il manque deux fascicules et une partie du troisième qui contenaient les actes de saint Jean. Ceux de saint Philippe occupent les feuillets 55, b, 1; 60, b, 2. Il y a, entre le 56° et le 57°, une lacune qui s'étend depuis la page 78, ligne 16 de l'imprimé, jusqu'à la page 85, ligne 10. Ce document est inscrit sous le n° 9. En voici le titre Histoire de l'apôtre saint Philippe, qui enseigna dans la ville de Carthage. C'est bien le même texte que celui des Apocryphal Acts, mais avec des variantes extrêmement nombreuses, sinon toujours très-importantes. Nous devons renoncer pour ce motif à les signaler. En comparant les deux textes, on reconnaît que celui de Paris est plus ancien que celui de Londres. Le manuscrit est, du reste, daté de l'an 1292 de Jésus-Christ. On ne trouve point dans notre rédaction les mots qui figurent dans celle de M. Wright au commencement, D'hî bâzotos, et qui sont évidemment une explication des termes précédents ajoutée par un scribe moderne. D'ailleurs, au lieu de lire Bâzotos, nous lirions Berîtos ou Byzantos; ce qui s'accorderait mieux avec ce que nous savons de la prédication de saint Philippe.

Si jamais on donnait une nouvelle édition de la vie de cet apôtre, il serait indispensable de collationner le manuscrit de la Bibliothèque Nationale.

Nous nous proposons de publier ce texte avec les autres écrits de saint Éphrem encore inédits. 2 LóÚ

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L. Ces détails figurent dans une vie de saint Éphrem un peu

diffé

rente de celle qu'a publiée Assemani. (Voir Bickell, Conspectus rei Syrorum

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II.

On se doutait bien que la collection des manuscrits syriaques acquise par le Gouvernement Britannique contenait des écrits de premier ordre, et on en avait déjà vu sortir des documents fort précieux pour la connaissance des origines chrétiennes. On ignorait cependant encore exactement tout ce qu'il était permis d'en attendre; mais dorénavant, grâce au catalogue de M. Wright, dont le troisième et dernier volume, actuellement sous presse, ne tardera pas à paraître, les savants pourront apprécier à leur juste valeur les manuscrits de Nitrie, et sauront d'avance dans quel volume, à quelle page et presque à quelle ligne ils devront chercher leurs renseignements.

Les manuscrits décrits dans les deux premiers volumes proviennent presque tous de la collection dite de Nitrie, du monastère où ils semblaient destinés à devenir la proie des vers, si l'Angleterre n'avait eu la bonne fortune de les soustraire à une perte imminente. Ils sont anciens, très-anciens pour la plupart, et dans un état de conservation qui laisse souvent à désirer. Ils contiennent les principaux monuments littéraires de l'Église jacobite et un nombre important de traductions des principaux Pères grecs. Il n'y a presque aucun manuscrit nestorien, de telle sorte que, si les montagnes du Kourdistan ou de la Perse ne nous ménagent pas quelque surprise comme les déserts de l'Égypte, il faut renoncer définitivement à l'espoir de retrouver une partie de la littérature nestorienne.

Il n'est, du reste, pas étonnant que la plupart des manuscrits de Nitrie soient d'origine jacobite, puisque ce monastère était habité par des religieux appartenant à cette secte chrétienne. On le savait depuis longtemps, et ce fait aurait dû suffire, à lui tout seul, pour nous empêcher d'attendre de la bibliothèque de ce couvent autre chose que des ouvrages monophysites. Mais ce qu'on ignorail ou ce qui était moins

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