de palmier sur lesquelles les manuscrits sont tracés, et sentant tous les jours sa santé et ses forces décliner, sa grande préoccupation fut de préserver ces légers feuillets de la destruction qui les menace tôt ou tard. Voilà d'où vient qu'il tenait tant et avant tout à la publication des textes, et il faut lui pardonner la ténacité prudente qu'il apportait à ce projet. Quant au choix et à l'ordre qu'il avait adopté pour ces soûtras, il ne faut pas oublier que M. Grimblot devait avant tout songer à son auditoire. Ces textes présentant plus ou moins de difficulté, il était sage de choisir ceux qui étaient les plus propres à être expliqués, et si M. Grimblot a été devancé dans la publication par M. Childers, il ne faut l'attribuer qu'à un profond et entier découragement dont M. Grimblot avait été saisi. Par suite de diverses causes, l'impression avait été fort lente; les épreuves avaient été gardées près d'un an, et lorsque M. Grimblot les reçut, il était occupé d'une tout autre espèce de travail et à la veille de son départ pour l'Italie. Il avait lui-même autorisé M. Childers (qu'il connaissait depuis son séjour à Ceylan) à publier les deux soûtras, lorsque M. Childers lui en avait parlé et qu'il lui avait demandé son autorisation; d'ailleurs, M. Childers avait les moyens de se faire imprimer, et ces moyens faisaient entièrement défaut à M. Grimblot. On a dit : « le commentaire donné par M. Grimblot renfermait des phrases qui ne se trouvent pas dans le manuscrit. » J'avoue que ceci m'étonne, et je crains bien qu'on n'ait pas été assez minutieux ou persévérant dans cette recherche; car M. Grimblot était trop exact et trop scrupuleux en fait de science pour se permettre le moindre changement dans les textes. Je puis attester qu'une simple voyelle longue au lieu d'être brève, une lettre mal indiquée, lui causaient une vive inquiétude; il consultait alors différents exemplaires de ses manuscrits, les collationnant, les comparant; et ce n'est qu'à force de travail et de patience qu'il parvenait à obtenir des textes aussi corrects qu'il les désirait. Quant à la correc tion des épreuves, c'est M. Feer qui a bien voulu s'en charger, et j'indiquerai plus loin quelques-unes des corrections. qui ont été omises. Je les relève dans l'intérêt de la grammaire pâlie, dont la connaissance est à cette heure encore si peu avancée. Voilà, Monsieur, les quelques observations que je voulais vous soumettre. Quant aux documents que je puis vous fournir, ce sont les traductions de quelques soûtras par M. Gogerly. On pourra, si l'on veut, comparer ces traductions anglaises avec celles de M. Léon Feer, en français. M. Grimblot, dès son arrivée à Ceylan, s'était lié avec M. Gogerly. C'était un vieillard très-vénérable, simple, cordial et obligeant; il passait sa vie avec les Pandits, il parlait et entendait le singalais comme sa langue maternelle; il avait fait traduire sous ses yeux un grand nombre de textes palis en singalais, pour les rendre accessibles aux laïques, qui ne les comprenaient en pâli que peu ou pas du tout. Il se servait de préférence de ces traductions singalaises, et il les traduisait à son tour littéralement en anglais. Non-seulement il était aimé et estimé de tous ses compatriotes, mais il était adoré et vénéré par tous les indigènes. C'est de son amitié et de son obligeance que M. Grimblot a tenu une foule de traductions, et entre autres celles que je reproduis ici et qui n'ont été jamais publiées en Europe. Enfin, M. le rédacteur, je vous demande de joindre à tout ce qui précède quelques rectifications dont je puis vous garantir la parfaite exactitude. Ces variantes de diverses espèces ont été relevées par moi avec le plus grand soin sur les manuscrits de mon mari, qui sont restés en ma possession. VARIANTES. Page 228, ligne 2, au lieu de jahati, lisez gahati. ligne 8, au lieu de dhâto, lisez dhâtv. ligne 13, au lieu de arabbhâ, lisez ârabbhâ. ligne 17, au lieu de sabba-ññû, lisez sabba-ññuno. - Page 229, ligne 5, après « Verocano,» ajoutez « Mandalî » 'ti. ligne 5, au lieu de nivâso... sîhala-dipam..... lisez nivâso..... Pubbe 'ti purâ, atitâsu jâtîsu. «kata-puññatâ » 'ti upacita-kusalatâ. «Attâ» 'ti cittam vuccati sakalo vâ atta-bhâvo. «Sammâ-panidbi» 'ti tassa attano, sammâ-panidhânam, niyuñjanam, thapanan, 'ti vuttam hoti. « Sîhala-dipam...... Page 235, ligne 3, au lieu de nâyante, lisez ñâyante. ligne 25, au lieu de Padakkiņa, lisez Padakkhina. Page 236, ligne 21, après majjhimassa vâ, ajoutez therassa vâ. Page 238, ligne 16, au lieu de Anuṭṭhâtâ, lisez Anuṭṭhânâ. Page 239, ligne 10, au lieu de sa-bhogano, lisez sa-bhojano. ligne 11, au lieu de sâdhûni, fişez sâdûni. ligne 17, au lieu de jâti-tthaddo, lisez jâti-tthaddho. Page 241, ligne 14, au lieu de cakkavâle, lisez cakkavale. ligne 17, au lieu de Parâbhavapañham, lisez Parâbhavapañham. ligne 30, après gottena Bhagavantam, ajoutez âlapati, ligne 31, au lieu de cakkavâlâ, lisez cakkavalâ. Page 242, ligne 1, après brûhi, la phrase qui commence par ligne 11, au lieu de purissa, lisez purisassa. Page 243, ligne 6, au lieu de uâ, lisez vâ. ligne 15, au lieu de anuṭṭhâtâ, lisez anuṭṭhânâ. Bha Page 243, ligne 22, au lieu de pitê, lisez pitâ. ligne 22, au lieu de jiññakam, lisez jinnakam. Page 244, ligne 1, au lieu de sâdhûnî, lisez sâdûnî. Page 245, ligne 16, au lieu de yodha-âjîv, lisez yodh-âjîv'. ligne 22, au lieu de ettha, lisez atthe. - ligne 23, au lieu de vippațisâri, lisez vippațisârî. ligne 28, au lieu de samavekkiyâ, lisez samavekkhiyâ. Page 246, ligne 26, au lieu de babulî-kaiâya, lisez bahulî-katâya. Page 247, ligne 4, au lieu de vijjati, lisez mijjati. ligne 22, après icchitabhâ, la phrase incluse ne se trouve pas dans le manuscrit. Page 249, ligne 20, au lieu de dûbhâti, lisez dûbhati. ligne 23, au lieu de nâ, lisez na. -- Page 250, ligne 10, au lieu de ghațitacitto, lisez ghațita-citto. ligne 17, au lieu de atimâni, lisez atimânî. Page 253, ligne 7, au lieu de tâsâ, lisez tasâ. ligne 22, au lieu de anukâ, lisez anûkâ. Page 254, ligne 7, au lieu de brâhmañam̃, lisez brâhmaṇam. ligne 11, au lieu de sañña, lisez saññâ. ligne 12, au lieu de gathâ, lisez yathâ. ligne 24, au lieu de satt'-ârammaña, lisez satt'-ârammaṇa. ligne 32, au lieu de aparimâñam, lisez aparimâṇam. Page 255, ligne 11, avant mettam, ajoutez aparimânam. ligne 20, au lieu de brahman, lisez brahmam. Il me reste, Monsieur le rédacteur, à vous offrir mes sincères remercîments, et j'espère que les lecteurs du Journal asiatique auront pour moi quelque indulgence, et qu'ils me pardonneront cette lettre en faveur du sentiment qui me l'a inspirée. Agréez, Monsieur le rédacteur, l'assurance de ma considération la plus distinguée. A. GRIMBLOT. TRADUCTIONS DE GOGERLY. : PARABHAVA-SUTTA. Thus I heard when Buddha was once residing at Jetavana the vihara of Anathapindika, in the vicinity of the city of Sâvatthi, a certain deva possessed of pleasing appearance, approached Buddha, after the expiration of the first ten hours of the night (in the middle of the night) illuminating the whole Jetavana with his splendour, and having worshipped him, stood on one side of him (at a respectful distance) and spoke to him in this stanza : 1. « Who is the person that declines (in prosperity)? Lord Buddha of the family of Gotama, we have come to you for the purpose of proposing the question: what is the cause that leads to the decline of prosperity ? » 2. The person who advances in prosperity may be easily known, and so is the person who declines. He who delights (in the performance of the) ten meritorious acts1 will attain to prosperity, while he that entertains an aversion thereto will decline in prosperity.» 3. « We know that this is the first cause which leads men to decline in prosperity. O Bhagavâ! please declare the second cause which leads to that result. » 4. « If any individual takes delight in wicked men and has an aversion towards the righteous, and delights in the doings of wicked men, that will be a cause to bring about his decline in prosperity. » 5. We know that this is the second cause which leads to the decline of prosperity. O Bhagavâ! please declare the third cause. What is it that leads to the decline of prosperity ? » 1 «Dasa-puñña-kiriya. Vide Clough, Dict. vol. II, p. 262, for the different significations of this word. 1 |