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des blockhaus que les Prussiens y avaient construites: ils avaient brûlé le pont.

Toute la rive de l'Eibe est libre de l'ennemi.

S. M. l'empereur est arrivé à Dresde le 8, à une heure après-midi. L'empereur, en faisant le tour de la ville, s'est porté sur le champ au chantier de construction à la porte de Pirna, et de là au village de Prielsnitz, où S. M. a ordonné qu'on jetât un pont. S. M. est revenue à sept heures du soir de sa reconnaissance, au palais où elle est logée.

La vieille garde a fait son entrée à Dresde à huit heures. du soir.

Le 9, à trois heures du matin, l'empereur a fait placer lui-même sur un des bastions qui domine la rive droite, une batterie qui a chassé l'ennemi de la position qu'il occupait de

ce côté.

Le prince de la Moskwa marche sur Torgau.

La relation que l'ennemi a faite de la bataille de Lutzen n'est qu'une série de faussetés. On assure ici que l'ordre avait été donné de chanter un Te Deum, mais que des gens du pays qui leur étaient affidés ont fait sentir que ce serait ridicule; que ce qui pouvait être bon en Russie, serait par trop absurde en Allemagne.

L'empereur de Russie a quitté Dresde hier matin.

Le fameux Stein est l'objet du mépris de tous les honnêtes gens. Il voulait révolter la canaille contre les propriétaires. On ne revenait pas de surprise de voir des souverains comme le roi de Prusse, et surtout comme l'empereur Alexandre, que la nature a doués de belles qualités, prêter l'appui de leurs noms à des menées aussi criminelles qu'atroces.

Indépendamment des canons et des bagages pris à la poursuite de l'ennemi, nous avons fait à la bataille cinq mille prisonniers, et pris dix pièces de canon. L'ennemi ne nous a pris aucun canon; mais il a fait cent onze prisonniers.

Y.

Le général en chef Koutouzow est mort à Bautzen, de la fièvre nerveuse, il y a quinze jours. Il a été remplacé dans le commandement en chef par le général Wittgenstein, qui a débuté par la perte de la bataille de Lutzen.

Le 10 mai au soir.

AS. M. l'impératrice-reine et régente.

Le 9, le colonel Lasalle, directeur des équipages de pont, a commencé à faire établir des radeaux pour le pont qu'on jette au village de Prielnitz. On y a établi également un vaet-vient. Trois cents voltigeurs ont été jetés sur la rive droite, sous la protection de vingt pièces de canon placées sur une hauteur.

A dix heures du matin, l'ennemi s'est avancé pour culbuter ces tirailleurs dans l'eau. Il a pensé qu'une batterie de douze pièces serait suffisante pour faire taire les nôtres; la canonnade s'est engagée : les pièces de l'ennemi ont été démontées; trois bataillons qu'il avait fait avancer en tirailleurs ont été écrasés sous notre mitraille : l'empereur s'y est porté ; le général Dulauloi s'est placé avec le général Devaux et dix-huit pièces d'artillerie légère sur la gauche du village de Prielnitz, position qui prend à revers toute la plaine de la rive droite le général Drouot s'est porté avec seize pièces sur la droite l'ennemi a fait avancer quarante pièces de canon; nous en avons mis jusqu'à quatre-vingts en batterie.

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Pendant ce temps, on traçait un boyau sur la rive droite, en forme de tête de pont, où nos tirailleurs s'établissaient à couvert. Après avoir eu douze à quinze pièces démontées, et quinze à dix-huit cents hommes tués ou blessés, l'ennemi comprit la folie de son entreprise, et à trois heures de l'après-midi il s'éloigna.

On a travaillé toute la nuit au pont; mais l'Elbe a crû;

quelques ancres ont dérivé; le pont ne sera terminé que ce

soir.

Aujourd'hui 10, l'empereur a fait passer dans la ville neuve, en profitant du pont de Dresde, la division Charpentier. Ce soir, ce pont se trouve rétabli; toute l'armée y passe pour se porter sur la rive droite. Il paraît que l'ennemi se retire sur l'Oder.

Le prince de la Moskwa est à Wittemberg; le général Lauriston est à Torgau ; le général Reynier a repris le commandement du septième corps, composé du contingent saxon et de la division Durutte.

Les quatrième, sixième, onzième et douzième corps passeront sur le pont de Dresde demain à la pointe du jour. La garde, jeune et vieille, est autour de Dresde. La deuxième division de la garde, commandée par le général Barrois, arrive aujourd'hui à Altenbourg.

Le roi de Saxe, qui s'était dirigé sur Prague, pour être plus près de sa capitale, sera rendu à Dresde dans la journée de demain. L'empereur a envoyé une escorte de cinq cents hommes de sa garde, avec son aide-de-camp le général Flahaut, pour le recevoir et l'accompagner.

Deux mille hommes de cavalerie ennemie ont été coupés de l'Elbe, ainsi qu'un grand nombre de bagages, de patrouilles de troupes légères et de cosaques. Il paraît qu'ils se sont réfugiés en Bohême.

Le 11 mai au soir.

A S. M. l'impératrice-reine et régente.

Le vice-roi s'était porté, avec le onzième corps, à Bischoffswerda; le général Bertrand, avec le quatrième corps, à Koenigsbruck; le duc de Raguse, avec le sixième corps,

Reichenbach; le duc de Reggio, à Dresde; la jeune et la vieille garde, à Dresde.

Le prince de la Moskwa est entré le 11 au matin à Torgau, et a pris position sur la rive droite, à une journée de cette place; le général Lauriston est arrivé le même jour à Torgau avec son corps, à trois heures de l'après-midi.

Le duc de Bellune, avec le deuxième corps, s'est mis en marche sur Wittemberg, ainsi que le corps de cavalerie du général Sébastiani.

Le corps de cavalerie commandé par le général LatourMaubourg a passé le 11 sur le pont de Dresde, à trois heures après-midi.

Le roi de Saxe a couché à Sedlitz. Toute la cavalerie saxonne doit rejoindre dans la journée du 13 à Dresde. Le général Reynier a repris le commandement du septième corps à Torgau ce corps est composé de deux divisions saxonnes, formant douze mille hommes.

S. M. a passé toute la journée sur le pont, à voir défiler ses troupes.

Le colonel du génie Bernard, aide-de-camp de l'empereur, a mis une grande activité dans la réparation du pont de Dresde.

Le général Rogniat, commandant en chef le génie de l'armée, a tracé les ouvrages qui vont couvrir la ville neuve, et servir de tête de pont.

On a intercepté un courrier du comte de Stackelberg, exambassadeur de Russie à Vienne, au comte de Nesselrode, secrétaire d'état, accompagnant l'empereur de Russie à Dresde. On a aussi intercepté plusieurs estafettes venaut de Berlin et de Prague.

Le 12 mai au soir.

A S. M. l'impératrice-reine et régente.

Le 12, à dix heures du matin, la garde impériale a pris les armes, et s'est mise en bataille sur le chemin de Pirnal jusqu'au Gross-Garten. L'empereur en a passé la revue. Le roi de Saxe, qui avait couché la veille à Sedlitz, est arrivé à midi. Les deux souverains sont descendus de cheval, et se sont embrassés, et ensuite sont entrés à la tête de la garde, dans Dresde, aux acclamations d'une immense population. Cela formait un très-beau spectacle.

A trois heures, l'empereur a passé la revue de la division de cavalerie du général Fresia, composée de trois mille chevaux, venant d'Italie. S. M. a été extrêmement satisfaite de cette cavalerie, dont la bonne tenue est due aux soins et à l'activité du ministre de la guerre du royaume d'Italie, Fontanelli, qui n'a rien épargné pour la mettre en bon état.

L'empereur a donné ordre au vice-roi de se rendre à Milan pour y remplir une mission spéciale. S. M. a été extrêmement satisfaite de la conduite que ce prince a tenue pendant toute la campagne : cette conduite a acquis au vice-roi un nouveau titre à la confiance de l'empereur.

Proclamation de l'empereur à l'armée.

<< Soldats,

» Je suis content de vous! vous avez rempli mon attente! vous avez suppléé à tout par votre bonne volonté et par votre bravoure. Vous avez, dans la célèbre journée du 2 mai, défait et mis en déroute l'armée russe et prussienne commandée par l'empereur Alexandre et le roi de Prusse. Vous avez ajouté un nouveau lustre à la gloire de mes aigles; vous avez

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