Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

sur Heiligenstadt pour menacer Cassel : tout cela s'est reployé avec précipitation, en laissant des malades, des blessés, et des traînards qui ont été faits prisonniers. Depuis les hauteurs d'Ebersdorf jusqu'à l'embouchure de la Saale, il n'y a plus d'ennemis sur la rive gauche.

La jonction entre l'armée de l'Elbe et l'armée du Mein doit s'opérer le 27 entre Naumbourg et Mersebourg.

Le 28 avril 1813.

A S. M. l'impératrice-reine et régente.

Le quartier-général de l'empereur était le 28 à Naumbourg : le prince de la Moskwa avait passé la Saale. Le général Souham avait culbuté une avant-garde de deux mille hommes qui avait voulu s'opposer au passage de la rivière. Tout le corps du prince de la Moskwa était en bataille audelà de Naumbourg.

Le général Bertrand occupait Jéna et avait son corps rangé sur le fameux champ de bataille d'Jéna.

Le duc de Reggio, avec le douzième corps, arrivait à Saalfeld.

Le vice-roi débouchait par Halle et Mersebourg.

Le général Sébastiani s'était porté, le 24, sur Velzen : il avait culbuté un corps de quatre mille aventuriers, commandés par le général russe Czernicheff: il avait dispersé son infanterie ; il avait pris une partie de ses bagages et de son artillerie, et le poursuivait l'épée dans les reins sur Lunebourg.

Le 30 avril 1813.

A S. M. l'impératrice-reine et régente.

Le 29, l'empereur avait porté son-quartier général à Naumbourg.

Le prince de la Moskwa s'était porté sur Weissenfels. Son avant-garde, commandée par le général Souham, arriva près de cette ville à deux heures après midi, et se trouva en présence du général russe Lanskoi, commandant une division de six à sept mille hommes de cavalerie, d'infanterie et d'artillerie. Le général Souham n'avait pas de cavalerie; mais, sans en attendre, il marcha à l'ennemi et le culbuta de ses différentes positions, L'ennemi démasqua douze pièces de canon ; le général Souham en fit mettre un pareil nombre en batterie. La canonnade devint vive et fit des ravages dans les rangs russes qui étaient à cheval et à découvert, tandis que nos pièces étaient soutenues par des tirailleurs placés dans des ravins et dans des villages. Le général de brigade Chemineau s'est fait remarquer. L'ennemi essaya plusieurs charges de cavalerie: notre infanterie le reçut en carré et par un feu de file qui couvrit le champ de bataille de cadavres russes et de chevaux. Le prince de la Moskwa dit qu'il n'a jamais vu à la fois plus d'enthousiasme et de sang-froid dans l'infanterie. Nous entrâmes dans Weissenfels; mais voyant que l'ennemi voulait tenir près de la ville, l'infanterie marcha à lui au pas de charge, les schakos au bout des fusils et aux cris de vive l'empereur! La division ennemie se mit en retraite. Notre perte en tués et blessés a été d'une centaine d'hommes.

Le 27, le comte Lauriston s'était porté sur Wettin, ой l'ennemi avait un pont. Le général Maison fit placer une batterie qui obligea l'ennemi à brûler le pont, et il s'empara de la tête de pont que l'ennemi avait construite.

Le 28, le comte Lauriston se porta vis-à-vis Hall, où un corps prussien occupait une tête de pout, culbuta l'ennemi et l'obligea d'évacuer cette tête de pont et de couper le pont. Une canonnade très-vive s'en était suivie d'une rive à l'autre. Notre perte a été de soixante-sept hommes ; celle de l'ennemi a été bien plus considérable.

Le vice-roi avait ordonné au maréchal duc de Tarente de se porter sur Mersebourg. Le 29, à quatre heures après midi, ce maréchal arriva devant cette ville; il y trouva deux mille Prussiens qui voulurent s'y défendre; ces Prussiens étaient du corps d'Yorck, de ceux mêmes que le maréchal commandait en chef et qui l'avaient abandonné sur le Niémen. Le maréchal entra de vive force, leur tua du monde, leur fit deux cents prisonniers, parmi lesquels se trouve un major, et s'empara de la ville et du pont.

Le comte Bertrand avait, le 29, son quartier-général à Dornburg, sur la Saale, occupant par une de ses divisions le pont d'Jena.

Le duc de Raguse avait son quartier-général à Kosen sur la Saale; le duc de Reggio avait son quartier-général à Saalfeld sur la Saale.

Ce combat de Weissenfels est remarquable parce que c'est une lutte d'infanterie et de cavalerie en égal nombre et en rase plaine, et que l'avantage y est resté à notre infanterie. On a vu de jeunes bataillons se comporter avec autant de sangfroid et d'impétuosité que les vieilles troupes.

Ainsi, pour le début de cette campagne, l'ennemi est chassé de tout ce qu'il occupait sur la rive gauche de la Saale; nous sommes maîtres de tous les débouchés de cette rivière; la jonction entre les armées de l'Elbe et du Mein est opérée, et les villes importantes de Naumbourg, de Weissenfels et de Mersebourg ont été occupées de vive force.

Veymar, le 30 avril 1813.

S. M. l'empereur et roi a passé ici le 28 à deux heures après midi. Le duc de Weymar et le prince Bernard avaient été à sa rencontre jusqu'aux limites du territoire. S. M. est descendue au palais et s'est entretenue près de deux heures avec

la duchesse; après quoi S. M. est montée à cheval pour se rendre à six lieues d'ici, à Eckarsberg, où était son quartiergénéral. Les princes ayant reconduit S. M. jusque-là, ont eu l'honneur d'y dîner le soir avec elle à son quartier-général.

La quantité de troupes qui passe ici est innombrable. Jamais on n'a vu de plus beaux trains d'artillerie ni de convois d'équipages militaires en meilleur état.

A S. M. l'impératrice-reine et régente.

SITUATION DES ARMÉES FRANÇAISES DANS LE NORD,

PREMIER MAI.

AU

L'empereur avait porté son quartier-général à Weissenfels; le vice-roi avait porté le sien à Mersebourg; le général Maison était entré à Halle; le duc de Raguse avait son quartiergénéral à Naumbourg; le comte Bertrand était à Stohssen; le duc de Reggio avait son quartier-général à Jéna.

Il a beaucoup plu dans la journée du 30 : le premier mai, le temps était meilleur.

Trois ponts avaient été jetés sur la Saale, à Weissenfels : des ouvrages de campagne avaient été commencés à Naumbourg, et trois pont jetés sur la Saale.

Quinze grenadiers du treizième de ligne se trouvant entre Saalfeld et Jéna, furent entourés par quatre-vingt-quinze hussards prussiens. Le commandant, qui était un colonel, s'avança en disant: Français, rendez-vous ! Le sergent l'ajusta et le jeta par terre roide mort. Les autres grenadiers se pelotonnèrent, tuèrent sept Prussiens, et les hussards s'en allèrent plus vite qu'ils n'étaient venus.

Les différens partis de la vieille garde se sont réunis à Weissenfels; le général de division Roguet les commande.

L'empereur a visité tous les avant-postes : malgré le mau⇒ S. M. jouit d'une très-bonne santé.

vais temps,

Le premier coup de sabre qui a été donné à ce renouvellement de campagne, a coupé l'oreille au fils du général Blucher, général-major. C'est par un maréchal-des-logis du dixième de hussards que ce coup de sabre a été donné. Les habitans de Weymar ont remarqué que le premier coup de sabre donné dans la campagne de 1806 à Saalfeld, et qui a tué le prince Louis de Prusse, a été donné aussi par un maréchal-des-logis de ce même régiment.

Le 2 mai, à neuf heures du matin.

A. S. l'impératrice-reine et régente.

Le premier mai, l'empereur monta à cheval à neuf heures du matin, avec le prince de la Moskwa et le général Souham. La division Souham se mit en mouvement vers la belle plaine qui commence sur les hauteurs de Weissenfels et s'étend jusqu'à l'Elbe. Cette division se forma en quatre carrés de quatre bataillons chacun, chaque carré à cinq cents toises l'un de l'autre, et ayant quatre pièces de canon. Derrière les carrés se plaça la brigade de cavalerie du général Laboissière, sous les ordres du comte de Valmy qui venait d'arriver. Les divisions Gérard et Marchand venaient d'arriver en échelons et formées de la même manière que la division Souham. Le maréchal duc d'Istrie tenait la droite avec toute la cavalerie de la garde.

A onze heures, ces dispositions faites, le prince de la Moskwa, en présence d'une nuée de cavalerie ennemie qui couvrait la plaine, se mit en mouvement sur le défilé de Poserna. On s'empara de différens villages sans coup férir. L'ennemi occupait, sur les hauteurs du défilé, une de plus belles

« ZurückWeiter »