Histoire de la langue et de la littérature française des origines à 1900, Band 7Louis Petit de Julleville Armand Colin & cie, 1899 |
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Seite 343 - C'est sous Louis treize... Et je crois voir s'étendre Un coteau vert que le couchant jaunit, Puis un château de brique à coins de pierre, Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs, Ceint de grands parcs, avec une rivière Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs.
Seite 265 - Voyez-vous, nos enfants nous sont bien nécessaires, Seigneur ; quand on a vu dans sa vie, un matin, Au milieu des ennuis, des peines, des misères, Et de l'ombre que fait sur nous notre destin, Apparaître un enfant, tête chère et sacrée, Petit être joyeux, Si beau, qu'on a cru voir s'ouvrir à son entrée Une porte des cieux...
Seite 35 - ... du Temple dont il ne reste pas pierre sur pierre , ils demeurent dans leur déplorable aveuglement. Les Perses, les Grecs , les Romains ont disparu de la terre; et un petit peuple, dont l'origine précéda celle de ces grands peuples , existe encore sans mélange dans les décombres de sa patrie. Si quelque chose, parmi les nations, porte le caractère du miracle , nous pensons que ce caractère est ici.
Seite 250 - S'il me plaît de cacher l'amour et la douleur Dans le coin d'un roman ironique et railleur; Si j'ébranle la scène avec ma fantaisie, Si j'entre-choque aux yeux d'une foule choisie D'autres hommes comme eux, vivant tous à la fois De mon souffle et parlant au peuple avec ma voix; CE SIECLE AVAIT DEUX ANS...
Seite 203 - Mais la nature est là qui t'invite et qui t'aime; Plonge-toi dans son sein qu'elle t'ouvre toujours: Quand tout change pour toi, la nature est la même, Et le même soleil se lève sur tes jours.
Seite 202 - Peu à peu je sentis augmenter la mélancolie dont j'étais accablé. Un ciel serein , la fraîcheur de l'air, les doux rayons de la lune , le frémissement argenté dont l'eau brillait autour de nous, le concours des plus agréables sensations , la présence même de cet objet chéri, rien ne put détourner de mon cœur mille réflexions douloureuses.
Seite 253 - Le haut Cenis, dont l'aigle aime les rocs lointains, Entendit, de son antre où l'avalanche gronde, Ses vieux glaçons crier sous mes pas enfantins. Vers l'Adige et l'Arno je vins des bords du Rhône. Je vis de l'Occident l'auguste Babylone, Rome, toujours vivante au fond de ses tombeaux, Reine du monde encor sur un débris de trône, Avec une pourpre en lambeaux. Puis Turin, puis Florence aux plaisirs toujours prête, Naple, aux bords embaumés, où le printemps s'arrête Et que Vésuve en feu couvre...
Seite 203 - Lorsque du Créateur la parole féconde, Dans une heure fatale, eut enfanté le monde Des germes du chaos, De son œuvre imparfaite il détourna sa face, Et d'un pied dédaigneux le lançant dans l'espace, Rentra dans son repos. Va, dit-il, je te livre à ta propre misère; Trop indigne à mes yeux d'amour ou de colère, Tu n'es rien devant moi. Roule au gré du hasard dans les déserts du vide; Qu'à jamais loin de moi le destin soit ton guide, Et le Malheur ton roi.
Seite 377 - Tu me crois peut-être Un homme comme sont tous les autres, un être Intelligent, qui court droit au but qu'il rêva. Détrompe-toi. Je suis une force qui va ! Agent aveugle et sourd de mystères funèbres ! Une âme de malheur faite avec des ténèbres ! Où vais-je ? je ne sais. Mais je me sens poussé D'un souffle impétueux, d'un destin insensé. Je descends, je descends, et jamais ne m'arrête.
Seite 327 - Sachez-le, — c'est le cœur qui parle et qui soupire Lorsque la main écrit, — c'est le cœur qui se fond ; C'est le cœur qui s'étend, se découvre et respire, Comme un gai pèlerin sur le sommet d'un mont. Et puissiez-vous trouver, quand vous en voudrez rire, A dépecer nos vers le plaisir qu'ils nous font...