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il méprisait le patelinage de Leclerc, qui lui avait écrit: « Vous desirez « du repos, le repos vous est dû. « Quand on a supporté pendant plu«sieurs années le fardeau du gouver<<nement de Saint-Domingue, je con«< çois qu'on en ait besoin. Je vous « laisse le maître de vous retirer sur « celle des habitations qui vous con<< viendra le mieux; je compte assez « sur l'attachement que vous portez << à la colonie pour croire que vous << emploierez les momens de loisir «< que vous aurez dans votre retraite

à me communiquer vos vues sur les << moyens propres à faire refleurir dans « ce pays l'agriculture et le com«< merce ». Ces visites fréquentes des principaux Nègres, cet intérêt que l'on témoignait à Toussaint, furent signalés comme des menées sourdes de sa part pour ressaisir de nouveau l'au

torité on l'arrêta. Ses partisans se rallièrent, le désordre recommença, deux chefs furent fusillés, Toussaint fut embarqué, conduit à Brest, et de là dans la forteresse de Besançon, où il fut détenu et mourut empoisonné.

Comme toutes les expéditions de Buonaparte, celle de Saint-Domingue eut l'issue la plus funeste. Son beaufrère y périt, ainsi que les trois quarts des Français qu'on y avait envoyés, et la colonie finit par devenir la proie de Christophe et de Pétion, toujours en querelle pour s'emparer de la souveraineté de l'ile entière, et toujours unis pour se défendre contre les attaques de ceux qui tenteraient de s'en

emparer.

CHAPITRE XIII.

Buonaparte nommé consul à vie, médiation suisse, rupture du traité d'Amiens, voyages dans le département de l'Eure et en Belgique.

Le traité d'Amiens venait d'être signé. Si la paix paraissait universelle, elle ne semblait pas devoir être de longue durée. Buonaparte se hâta de mettre les instans à profit pour faire un pas de plus vers l'unique objet de

son ambition.

Le 16 floréal an 10 (6 mai 1802), le président du tribunat, Chabot, quitta le fauteuil et dit : « Chez tous «< les peuples, on a décerné des hon«neurs publics à ceux qui ont ho« noré et servi leur pays, ou qui l'ont

«< sauvé d'un grand danger. Quel homme eut jamais plus de droit à «la reconnaissance nationale que le « général Buonaparte ! qui plus que « lui, soit à la tête des armées, soit <«<< dans le gouvernement, honora le

plus sa patrie? Il nous sauva des «horreurs de l'anarchie et des fureurs « de la guerre. Le peuple lui doit une « grande récompense. Je demande que << nous soyons son organe en prenant « l'arrêté suivant :

« Le tribunat émet le vœu qu'il soit « donné un gage éclatant de la recon<< naissance nationale au général Buo<<< naparte ».

Le 17 (7 mai), une députation se rendit chez le consul pour lui annoncer la résolution qui avait été prise. Buonaparte répondit qu'il n'ambitionnait d'autre récompense que l'affection de ses concitoyens. « Heureux, ajouta

«t-il, s'ils sont bien convaincus que << les maux qu'ils pourraient éprouver << seront toujours pour moi les maux <«< les plus sensibles; que la vie ne « m'est chère que par les services que je puis rendre à la patrie; que la <«< mort même n'aura point d'amertume pour moi si mes derniers re

gards peuvent voir le bonheur de <«< la république aussi assuré que sa << gloire »>!

Le sénat-conservateur qui, le 16, avait reçu le vœu du tribunat, acheva le 18 le grand œuvre de la reconnaissance nationale; et «< considérant que << dans les circonstances où se trouve « la république, il est du devoir du << sénat-conservateur d'employer tous << les moyens que la constitution a « mis en son pouvoir pour donner << au gouvernement la stabilité qui « seule multiplie les ressources, ins

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