puyer chaque jour par les mensonges. les plus odieux contre le monarque: lui-même ?

Le chemin du crime était ouvert. lorsque la convention se forma. Le roi était dans les fers, ses fidèles serviteurs avaient été massacrés, et les prêtres avaient vu terminer leur vie aux pieds des autels où naguères en-core ils offraient les saints sacrifices.. Le plus grand des crimes appartenait à cette assemblée : elle n'hésita point à le commettre. Plus de frein alors Fenfer habite la France, le sacrificede la famille royale est consommé; une seule victime est réservée comme par miracle, sans doute pouradoucir vingt-trois ans plus tard nos éternels regrets. Bientôt les échafauds se dressent, les villes combattent les villes, les provinces combattent les. provinces, l'Europe effrayée se lève,

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la guerre et la destruction deviennent

générales.

Cependant on voit sortir de tout ce désordre un fantôme de gouvernement; cinq directeurs s'emparent du timon des affaires. Cette autorité faible par essence, louvoyant sanscesse sur une mer remplie d'écueils, caressant tour-à-tour un parti pour écraser l'autre, ne pouvant ni ne sachant ranimer le crédit public, cette autorité, dis-je, devait être la proie du premier ambitieux : elle le devint et fut renversée par le même homme qui avait servi à l'établir.

Nous le verrons, cet homme, s'elevant presque du sein de la médiocrité, paraître sur la scène du monde, arriver pas à pas et comme furtivement jusqu'au trône des Français, remplir pendant quelques années l'Europe d'épouvante, et tout-à-coup

tomber sans force et sans courage. Nous le verrons abandonnant son exil, tenter de recouvrer sa puissance; obligé pour ressaisir son sceptre de se soumettre à la loi que lui imposait une faction long-temps et même encore alors son ennemie; nous le verrons, après avoir de nouveau terni sa réputation militaire, méprisé de tous les siens, aller lâchement demander la vie, et n'obtenir pour dernier asyle qu'un rocher perdu au milieu des

mers.

Napoléon Buonaparte naquit à Ajaccio, capitale de l'île de Corse, le 5 fevrier 1768 (1), de Charles Buonaparte, greffier à la cour royale de

(1) Nous rapporterons ici, pour prouver l'authenticité des noms de ce célébre personnage, la copie exacte de son acte de mariage, tel qu'il existe au dépôt des archives.

cette ville, et de Letzia Ramolini, Père de huit enfans, cinq garçons et trois filles, jamais M. Buonaparte n'eût pu élever dignement une aussi

de l'état civil du département de la Seine, au Palais de Justice, deuxième arrondissement, mariages de l'an 4, fol. 73, no 29.

« Acte de mariage de Napolione Bonaparte, « général en chef de l'armée de l'intérieur, âgé de vingt-huit ans, né à Ajaccio, dépar\ tement de la Corse, domicilié à Paris, rue Dantin, fils de Charles Bonaparte, rentier,

"

« et de Letzia Ramolini, son épouse; et de Marie-Joseph-Rose de Tascher, âgée de vingt-huit ans, née à l'ile Martinique, dans les îles du Vent, domiciliée à Paris, rue « Chantrène, fille de Joseph-Gaspard de Tascher, capitaine de dragons, et de Rose« Claire Desvergers Desanois, son épouse, moi, Charles-Théodore-François Leclercq, officier public de l'état civil du second arrondissement municipal de Paris, après avoir fait lecture, en présence des parties et témoins, 1° de l'acte de naissance de

מי

nombreuse famille, si M le comte de Marbeuf, gouverneur de l'île pour

Napolione Bonaparte, général, qui constate qu'il est né le 5 février 1768, de légi« time mariage de Charles Bonaparte et de "Letzia Ramolini; 2° l'acte de naissance de

"

Marie-Joseph-Rose de Tascher, qui cons--«tate qu'elle est née le 23 juin 1767, de légitime mariage de Joseph- Gaspard de Tas«cher et de Rose-Claire Desvergers; -un "extrait de décès d'Alexandre-François-Ma-rie Beauharnais, qui constate qu'il est dé-cédé le 5 thermidor an 2, marié à MarieJoseph-Rose de T'ascher: vu l'extrait des publications dudit mariage, duement affiché le temps prescrit par la loi, sans opposition, * et après aussi que Napolione Bonaparte et Marie-Joseph-Rose de Tascher ont eu déclaré à haute voix se prendre mutuellement pour époux, j'ai prononcé au nom de la loi aque Napolione Bonaparte et Marie-Joseph-« Rose de T'ascher sont unis en mariage, et «ce présence des témoins majeurs ci-après.