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arbitre entre le père et le fils. Voilà ce que disait le Moniteur. Et tout-à-coup cet arbitre devient possesseur de la couronne qui divisait les deux princes! Il ne s'agit plus alors de supposer, mais de croire qu'en effet les plus basses intrigues, les plus viles manœuvres avaient été employées pour amener les deux contendans à s'en rapporter à Buonaparte, afin de les mieux faire tomber dans le piége qu'il leur avait tendu.

Mais le temps des révélations est arrivé, le voile est entièrement déchiré; une foule de notes, prises en secret, ont vu le jour, on s'est communiqué les confidences dont on avait été dépositaire; d'excellens ouvrages écrits des témoins ocu

ont paru,

par

laires, par des témoins sans passions, qui n'ont agi que d'après leur conɛcience e pour éclairer leurs conci

publiés par

toyens ; d'autres, publiés

des mo

tifs plus intéressés, n'en renferment pås moins de précieux renseignemens. J'ai consulté ces divers ouvrages avec soin; l'ai-je fait avec fruit? le lecteur en jugera.

DE

N. BUONAPARTE.

CHAPITRE PREMIER.

Introduction, jeunesse de Buonaparte, siége de Toulon, 3 vendémiaire.

OUIS XV venait de mourir; son petit-fils monte sur le trône, et, rempli du desir de soulager ses peuples, il commence son règne par renoncer au droit de joyeux avènement. Bientôt il affranchit les serfs de ses domaines et supprime les corvées. Juste, mais bon, il adoucit la rigueur des

ordonnances contre les déserteurs et proscrit à jamais la question. Philosophe, mais philosophe religieux, il rend un état aux protestans et aux juifs de son royaume en même-temps qu'il essaie de convertir, par ses vertus et ses lumières, les nombreux athées qui s'élèvent de toutes parts. Enfin, touché des embarras de nos finances, il renonce sans peine, mais non sans imprudence, à cette maison militaire qui accompagnait et défendait depuis si long-temps la majesté de nos rois.

Cependant l'esprit de philosophisme faisait de rapides progrès; Louis XVI n'avait pu tout faire à-la-fois; de toutes parts on criait contre les abus, sans néanmoins s'entendre trop sur ce que l'on appelait ainsi. Les philosophes, maîtrisant par leurs insidieux écrits l'opinion publique, dirent qu'il fallait

tout changer. La France de bonne foi desirait sans doute une réforme ; chose terrible! elle obtint une révolution. Alors tout fut confoudu, les deux premiers ordres de l'état disparurent, et le peuple voulut être roi.

Les états-généraux, en se consti→ tuant assemblée nationale, donnèrent les premiers le signal de la révolte. Ils finirent par établir une véritable démocratie sous le nom de monarchie constitutionnelle. L'assemblée législative acheva de détruire tout ce que la précédente avait respecté, et le trône, miné de toutes parts, s'écroula sous les pieds du monarque.

Il est vrai de dire que dans ces deux assemblées la minorité, une minorité pleine d'énergie, lutta constamment contre les désorganisateurs; mais que pouvait-elle contre un plan dès longtemps arrêté et qu'on avait l'art d'ap

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