Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

«<sages, ce qui arrive a été prévu, « et ce qui arrivera est également (( expliqué.

[ocr errors]

Que ceux que la crainte scule de « nos armes empêche de nous mau<< dire changent; car en faisant au ciel « des vœux contre nous, il sollicitent « leur condamnation : que les vrais croyans fassent des voeux pour la << prospérité de nos armes.

[ocr errors]

« Je pourrais demander à chacun a de vous compte des sentimens les plus secrets de son cœur, car je « sais tout, même ce que vous n'a«< vez dit à personne; mais un jour « viendra que tout le monde verra « avec évidence que je suis conduit « par des ordres supérieurs, et que « tous les efforts humains ne peuvent << rien contre moi. Heureux ceux qui, « de bonne foi, sont les premiers à se « mettre avec moi »>!

Buonaparte dut s'occuper de quelques perfectionnemens dans l'art militaire, qui lui furent suggérés par la nécessité locale et la tactique de ceux qu'il avait à combattre.

Les Arabes venaient souvent, jusque dans le centre du Kaire, piller les habitans, et s'enfuyaient aussitôt. Buonaparte choisit des hommes d'élite et en fit un corps monté des dromadaires. La docilité de ces animaux se prêta bientôt à toutes les manœuvres ; ils portaient deux hommes adossés, l'un regardant devant, l'autre derrière, ainsi que les vivres et munitions; et comme les dromadaires peuvent fournir une course de vingtquatre heures s'en s'arrêter, le corps atteignait toujours les Arabes. Buonaparte donna aussi à chaque soldat un pieu ferré par les deux bouts, qu'il plantait, incliné en avant,

qu'il lait avec celui de son voisin pour arrêter le premier choc du cheval assaillant.

L'institut jetait déjà les premiers fondemens de ce grand ouvrage, seul fruit de cette malheureuse expédition; il y préludait, par des discussions sages et approfondies, et les Français venaient y oublier les malheurs de la guerre. Buonaparte y voulait quelque fois dominer. Il s'agissait un jour d'une discussion chimique; le médecin en chef Desgenettes était son adversaire le plus opiniâtre. Je vois bien, dit Buonaparte impatienté, que vous vous tenez tous par la main. La chimie est la cuisine de la médecine, et celle-ci la science des assassins. Le médecin lui répartit, en le regardant fixement : Et comment nous définirez-vous celle des conquérans?

CHAPITRE VI.

Occupation de Suez, prise de Jaffa, siége de Saint-Jean-d'Acre.

DEPUIS long-temps on desirait reconnaître l'existence du canal de jonction de la mer Rouge à la Méditerranée; pour commencer les opérations, il fallait être maître de l'Isthme. Le 14 frimaire (4 décembre), les gćnéraux Bon et Eugène Beauharnais y furent envoyés. Buonaparte lui-même voulut vérifier ce point de géographie; il partit du Kaire pour Suez le 4 nivose (24 décembre), accompagné de Monge, Berthollet, Costaz et Lepère,

et

y arriva le 6. Comme il revenait

à Suez, après avoir reconnu les sour

ces de Moïse, situées de l'autre côté de la mer Rouge, il pensa être englouti, de même qu'autrefois le pharaon. Le flux remontait, et le flot allait l'atteindre, lorsqu'un guide le prit sur ses épaules, et, fuyant avec vitesse, le mit hors de danger.

Buonaparte voyait avec chagrin les préparatifs de guerre qui se faisaient en Syrie; ces préparatifs donnaient de l'audace aux Égyptiens; le firman du grand-seigneur, dans lequel il se plaignait hautement de la violation des traités, et protestait contre l'usurpation des Français, avait été répandu avec profusion dans tous les états musulmans. Pour sortir de cette position critique, il résolut de porter lui-même ses armes en Syrie, et d'attaquer Djezzar, pacha d'Acre, pour détruire les ressources que les armées ottomanes auraient pu trouver dans

« ZurückWeiter »