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tembre 1800). Ils la possèdent encore, et par-là ont porté un coup bien funeste à notre commerce dans le Levant.

Dès le 28 prairial ( 16 juin), Buonaparte avait commencé à faire sortir l'escadre, et deux jours après tous les bâtimens étaient à la voile, prêts à suivre leur destination. Le premier messidor (19 juin ), il rejoignit la flotte, et bientôt elle fut poussée à l'est dans la grande mer qui sépare Malte de Candie.

Le 4 messidor (22 juin), il fit distribuer sur tous les bâtimens une proclamation dont nous allons donner un extrait, et qui annonçait enfin à la troupe l'objet de l'expédition.

« Soldats, dit-il, vous allez entreprendre une conquête dont les effets << sur la civilisation et le commerce «< du monde sont incalculables. Nous

« ferons quelques marches fatigantes; << nous livrerons plusieurs combats; « nous réussirons dans toutes nos << entreprises les destins sont pour << nous... Les beys-mamlouks, quel«ques jours après notre arrivée, << n'existeront plus.

« Les peuples avec lesquels nous << allons vivre sont mahométans'; leur << premier article de foi est celui-ci : << Il n'y a d'autre dieu que Dieu, et << Mahomet est son prophète. Agissez << avec eux comme vous avez agi avec <<< les juifs et les Italiens; ayez la même << tolérance....

« Le pillage n'enrichit qu'un petit << nombre d'hommes; il nous désho<<< nore, il nous rend ennemis des

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peuples qu'il est de notre intérêt « d'avoir pour amis.

« La première ville que nous al«<lons rencontrer a été bâtie par

Alexandre; nous trouverons à cha« que pas de grands souvenirs dignes « d'exciter l'émulation des Français ».

En écrivant cette proclamation, il oubliait déjà que peu de jours avant il avait défendu à Malte d'obéir au pape, chassé les religieux de leurs couvens, et pillé lui-même l'église cathédrale.

Le 12 messidor (30 juin), la flotte arriva à la vue du cap Durazzo, et le 13, elle entra dans la rade d'Alexandrie.

CHAPITRE V.

Invasion de l'Égypte, bataille des Pyramides, bataille de Sediman, combat naval d'Aboukir, révolte du Kaire.

NELSON, chargé par l'amiral anglais

Saint-Vincent d'aller à la poursuite de l'escadre française, se présenta devant Toulon quinze jours après qu'elle en était partie. Il côtoya la rivière de Gênes et l'Italie jusqu'à Naples, où il prit des renseignemens sur les forces des Français: il sut aussi qu'ils étaient à Malte. Il passa le détroit de Messine presque à la suite de l'escadre, longea la côte de Barbarie, à travers les mers peu fréquentées de la Syrie, parvintà Alexan

drie trois jours avant l'arrivée des Français, et donna sur-le-champ avis au commandant turc.

Le gouvernement d'Alexandrie, prévenu par des bâtimens de commerce, craignit une surprise, et crut que c'était l'escadre française qui, pour le tromper, avait pris le pavillon anglais; il refusa eau, vivres et l'entrée du port. Nelson resta dans la rade jusqu'au 1er juillet, qu'il se dirigea sur Alexandrette, la veille même de l'arrivée des Français.

Buonaparte, apprenant l'apparition de l'escadre anglaise, craignant surtout de la voir reparaître, se hâta d'effectuer son débarquement. La frégate la Justice, venant de Malte, lui donna même, avant d'être reconnue, un moment d'inquiétude pendant que son canot le portait à terre, ce qui le fit s'écrier: Fortune m'abandonnerais

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