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L'usurpateur s'est en vain efforcé de semer entre eux la désunion et de désarmer par une fausse modération leur juste ressentiment. Sa vie entière lui a ôté à jamais le pouvoir d'en imposer à la bonne foi. Désespérant du succès de ses artifices, il a voulu, pour la seconde fois, précipiter avec lui dans l'abîme la nation sur laquelle il fait régner la terreur. Il renouvelle toutes les administrations, afin de n'y placer que des hommes vendus à ses projets tyranniques; il désorganise la garde nationale dont il a le dessein de prodiguer le sang dans une guerre sacrilége; il feint d'abolir des droits qui depuis long-temps ont été détruits; il convoque un prétendu Champ-de-Mai pour multiplier les complices de son usurpation; il se promet d'y proclamer, au milieu des baïonnettes, une imitation dérisoire de cette constitution qui, pour la première fois après vingt-cinq années de troubles et de calamités, avoit posé sur des bases solides la liberté et le bonheur de la France. Il a enfin consommé le plus grand de tous les crimes envers nos sujets, en voulant les séparer de leur souverain, les arracher à notre famille, dont l'existence identifiée depuis tant de siècles à celle de la nation elle-même, peut seule encore aujourd'hui garantir la sta

bilité de la légitimité du gouvernement, les droits et la liberté du peuple, les intérêts mutuels de la France et de l'Europe.

Dans de semblables circonstances, nous comptons avec une entière confiance sur les sentimens de nos sujets, qui ne peuvent manquer d'apercevoir les périls et les malheurs auxquels un homme que l'Europe assemblée a voué à la vindicte publique les expose. Toutes les puissances connoissent les dispositions de la France. Nous nous sommes assurés de leurs vues amicales et de leur appui.

François, saisissez les moyens de délivrance offerts à votre courage; ralliez-vous à votre Roi, à votre père, au défenseur de tous vos droits; accourez à lui pour l'aider à vous sauver, pour mettre fin à une révolte dont la ¡durée pourroit devenir fatale à notre patrie, et >pour accélérer par la punition de l'auteur de tant de maux, l'époque d'une réconciliation ¡ générale.

Donné à Gand le deuxième jour de mai, et de notre règne le vingtième.

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LOUIS.

No XXXIV.

Extrait du discours prononcé par lord Castlereagh dans la séance de la chambre des communes de la Grande-Bretagne, du 2 mai 1815.

La chambre doit naturellement penser que je suis impatient d'entrer en explication sur la question qui lui est soumise; c'est pour cela que j'ai, en quelque sorte, forcé l'honorable membre à ne point différer sa motion. Il a répondu à mon appel; il a abordé son sujet avec la franchise, le talent et la fermeté qui l'ont toujours caractérisé. Il l'a placé sous le véritable point de vue, et la chambre sera en état de former, avec sûreté et en connoissance de cause, son jugement sur toutes les circonstances dont la question se compose. Il sera nécessaire, comme l'honorable membre l'a fait "observer, de suivre les dates avec soin, parce que c'est le pivot sur lequel roule la discussion. Je laisserai de côté, pour le moment, le moment, les considérations accessoires que l'honorable membre a présentées, et je commencerai par celles qui constituent l'intérêt et l'importance du sujet.

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La chambre voudra bien se rappeler que jamais, lorsque d'autres ont amené cette question, je n'ai allégué rélativement aux engagemens pris avec Murat, la différence purement diplomatique qu'il y a entre les termes d'une simple dépêche officielle et les stipulations d'un traité revêtu de toutes les formalités qui le rendent obligatoire. Je répète encore, avant d'entrer en matière, que je ne me prévaudrai point de cette différence.

Je suis d'accord avec l'honorable membre sur la double question qui se présente, savoir: à quel point notre foi et notre honneur étoient engagés envers le gouvernement napolitain ; ensuite, si en supposant, comme il est vrai, qu'il n'y eût point d'engagement de cette nature, nous avons dû, en bonne politique, suivre à son égard la ligne de conduite qui peut-être l'a déterminé à commencer les hostilités.

Il est vrai, comme l'a dit l'honorable membre, que les transactions entre Murat et le gouvernement britannique ont eu lieu en conséquence d'une instruction que j'adressai à lord W. Bentinck, en date du 22 janvier 1814. Cette instruction fut donnée par suite d'un traité de paix conclu entre l'Autriche et Murat.

Elle portoit qu'eu égard à ce traité, toute hostilité de notre part envers le dernier devoit être suspendue. Cependant, avant que cet ordre ne fût parvenu à lord W. Bentinck, un agent autorisé par lui avoit conclu un armistice, le 5. février 1814; c'est cette pièce que l'honorable. membre a citée dans le discours qu'il vient de prononcer.

Je passe à un autre document qui est le second en date de la négociation, et je donnerai à la chambre lecture d'une lettre qui, en jetant du jour sur la question, en écartera les principales difficultés. Cette lettre est datée de Châtillon, du 21 févrer 1814, et adressée à lord. Bentinck. Elle porte en substance que, «< sans approuver le parti adopté par l'Autriche de faire la paix avec Naples, le gouvernement de la Grande-Bretagne, considérant que l'engagement est sans retour, y accédera sous deux conditions; la première, que la coopération de Murat avec les alliés contre l'ennemi commun, sera sincère et effective; la seconde, que l'on conviendra d'une indemnité pour le roi de Sicile; car on ne pouvoit dire d'un équivalent. »

On se souviendra que quand le traité de Paris fut soumis à la Chambre, un honorable

TOME. V

II

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