Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

faut de plus les étiquetter; et si ce travail n'est pas ou achevé ou fort avancé avant la fin des vacances, il exigera ensuite un temps considérable.

6o Nous importunerions moins souvent le gouvernement, s'il existait pour les besoins de la Bibliothèque un fonds fixe et annuel seulement de 5 ou 600 francs, duquel nous rendrions compte à la direction de l'instruction publique. Nous sommes déjà en avance d'environ 60 livres pour d'indispensables dépenses depuis huit à dix mois. Nous ne pouvons rien faire relier, rien réparer, ni acheter aucun ouvrage nouveau, ni souscrire pour aucun journal littéraire, ni continuer les collections académiques, etc.... Il me paraît impossible qu'une bibliothèque telle que celle-ci subsiste sans un revenu quelconque; elle avait sous l'ancien régime un revenu de 1,300 fr.; c'était une fondation particulière, tout à fait distincte des revenus de l'abbaye de Sainte-Geneviève; il serait bien juste de les remplacer par une somme annuelle de 500 fr. au moins. Déjà les toits, les boiseries, les grilles et les serrures se détériorent; et en ne faisant point aujourd'hui des réparations qui seraient infiniment peu dispendieuses, on se met dans la nécessité d'en faire de très-considérables dans quelques années.

Salut et fraternité.

DAUNOU.

P. S. J'ai oublié un article urgent; nous n'avons pu, malgré votre autorisation du 24 thermidor, faire depuis ce temps aucune recherche dans le dépôt des Cordeliers. On nous a opposé l'obstacle résultant, dit-on, du travail nécessaire pour réunir à ce dépôt les restes de ceux de la rue de Lille et de la rue Saint-Marc. J'observe: 1° qu'il est étonnant que cet obstacle subsiste encore depuis le 24 thermidor; 2° que ce n'est point dans les livres provenant des deux dépôts supprimés que nous avons des recherches à faire, mais dans ceux du dépôt même des Cordeliers, qui en est tout à fait séparé et qui exisie dans les deux étages supérieurs du bâtiment, tandis que les livres nouvellement déposés sont au bas et y doivent rester. Veuillez donc nous donner une autorisation spéciale qui puisse lever cet obstacle avant la fin de nos va

[merged small][ocr errors]

V. BIBLIOPHILIANA.

I. NOTE INÉDITE D'UN CORRESPONDANT DE MERCIER DE SAINT-LÉGER,

SUR UNE ÉDITION DES ŒUVRES DE SAINT-MAXIME 1.

La dernière édition des OEuvres de saint Maxime, évêque de Turin (Novissima et omnium integrior editio operum S. Maximi, Taurinensis, prodiit Romæ jussu Pie VI, pontif. max., anno 1784, in-folio, typis congregat. de Propaganda fide) a été donnée par le père Bruni, des écoles Pies. Il y en a un exemplaire à Saint-Germain des Prés. M. Millo, chanoine de la cathédrale de Turin, prétend que, dans cette édition, le père Bruni n'a pas donné tous les ouvrages de saint Maxime, et que quelques-uns, que l'éditeur a rejetés comme appartenant à saint Cẻsaire d'Arles, sont réellement de saint Maxime.

Saint-Jean-Baptiste de Turin, qui est la cathédrale, est en confraternité avec notre cathédrale de Reims. Depuis longtemps un chanoine de Reims, à Turin, assiste au chœur et reçoit les rétributions comme les recevait, à Reims, un cha

1. Cette note est tirée des excellents Commentaires mss. de Mercier sur Fabricius (Bibliotheca latina.) Elle porte le no 307 et se trouve à la page 63 du tome V.

noine de la cathédrale de Turin. Le chapitre de Turin a envoyé, en signe de confraternité, la dernière édition des œuvres de saint Maxime à celui de Reims, qui, par retour, a donné à ses confrères de Turin le livre du sacre de Louis XVI et le portail gravé de la cathédrale de Reims.

Il est bon de savoir que le père Bruni a un oncle chanoine de la cathédrale de Turin, qui a de fréquentes disputes avec son confrère Millo, mécontent de l'édition romaine de saint Maxime. D'ailleurs cette édition étant décorée d'un bref du pape qui en a poursuivi l'exécution, et de plus dédiée au roi de Sardaigne, Victor-Amédée, ces deux noms arrêtent la critique et s'opposeraient à une nouvelle édition qui contrarierait l'autre; cependant M. l'archevêque de Turin favorise le chanoine Millo et ses travaux sur saint Maxime.

9

II. LE LENDIT DE LA FOIRE AU PARCHEMIN.

(1789.)

Vers le milieu de juin, le recteur de l'Université annonçait aux écoliers, par un mandement, le congé de lendit en foire Saint-Denis. Cette foire, instituée par Charlemagne à Aix la Chapelle, fut transférée à Saint-Denis en 876, par Charles le Chauve. Elle s'appelait lendit par corruption de l'indict, parce que indicebatur on la publiait, et la

place où elle se tenait s'appelait indictum, ou platea indicti, et de là indictales nundina, la Foire du lendit. Une des denrées les plus considérables qui se débitaient cette foire était le parchemin. On sait de quel usage il était avant la découverte de l'imprimerie. Toutes les cours de justice y allaient pour se fournir de celui dont elles avaient besoin pour l'administration de la justice, et de là elles ont conservé l'usage de vaquer un des jours du mois de juin pour le lendit. L'Université de Paris en faisait une consommation prodigieuse pour copier les livres dont les écoliers se servaient. C'était le recteur qui faisait visiter tous les parchemins, et il lui était payé un droit sur chaque botte de cette denrée qui se trouvait à la foire. Pour cet effet, il se rendait à Saint-Denis avec toute la pompe et la magnificence possibles. Tous les régents et écoliers se trouvaient ordinairement sur la place de SainteGeneviève, à cheval, et très-bien équipés, d'où ils marchaient par compagnies, deux à deux, avec fifres, trompettes et tambours, et enseignes déployées; mais de telles fêtes sont toujours tumultueuses. Quand ces jeunes gens avaient bien dîné, souvent ils se querellaient et en venaient aux mains. Ces considérations, jointes à ce que depuis la découverte de l'imprimerie l'usage des parchemins était moins étendu, ont fait défendre ces ca

« ZurückWeiter »