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des peaux, la couvrure des peaux, etc. Après avoir vu l'exposition de MM. Mame à Londres, j'ai voulu visiter leur belle usine à Tours, et si j'ai été frappé du bon ordre, de la tenue des ateliers, j'ai reconnu également que par la division du travail ils parvenaient à l'économie, à la régularité et même souvent à la perfection. La rapidité de la confection ne les empêche pas d'exécuter des reliures de luxe, d'une richesse et d'une élégance telles qu'elles peuvent certainement entrer en lutte avec les plus beaux modèles.

Il est encore un relieur dont je dois vous parler et qui mérite réellement d'être placé au nombre des meilleurs de Paris. M. Lenègre est essentiellement inventeur pratique, et son établissement est tout entier son œuvre. Ouvrier avant tout, ce relieur débuta en 1840, sans argent et sans crédit. Riche de ses outils et de quelques avances dues à la bienveillance de certains fournisseurs, il travailla pendant quelques années pour les bibliothèques publiques, et appliqua constamment ses soins à faire établir, d'après ses idées, des fers et autres outils qui, en simplifiant la fabrication, permettaient de donner plus de régularité et d'arriver à une plus grande économie.

Voyant ensuite que certaines personnes recherchaient les cartonnages anglais dans le genre de

ceux qu'exposent MM. Leighton et Hodge, M. Lenègre introduisit ce genre en France et l'appliqua aux livres de prix des maisons d'éducation, aux cadeaux de jour de l'an, et aussi à ces volumes d'illustrations destinés à l'amusement des salons. Non content de faire l'ornementation d'un seul coup à la mécanique, il a introduit encore de véritables améliorations et donné ainsi un autre caractère à cette industrie. Au lieu d'être, comme chez nos voisins une reliure provisoire où le volume n'est qu'ébarbé, M. Lenègre fait une reliure définitive, plus solide que les cartonnages anglais, dorée sur tranches et couverte d'enjolivements d'un dessin pur et souvent heu

reux.

Mais en s'occupant de ce genre de reliure à bon marché, M. Lenègre est loin d'avoir négligé la véritable reliure. I l'a au contraire perfectionnée de telle façon que je pourrais citer des livres sortis de ses ateliers en reliure pleine, et même en demi-reliure dignes de prendre place dans des bibliothèques choisies. Encouragé par le don d'une médaille d'argent en 1849, et par celui d'une médaille de première classe en 1855, cet habile ouvrier a appliqué son industrie à un nouveau mode de reliure, et c'est en grande partie à ses efforts persévérants que nous devons ces beaux et riches

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albums pour photographies si recherchés de nos jours.

Les albums, que j'ai examinés avec le plus grand soin, réunissent l'élégance à la solidité. Chaque carton double est attaché au dos par un ruban retenu lui-même par un autre ruban de fil, de telle sorte qu'il est impossible de détacher aucune partie du volume sans le déchirer. Rien de gracieux et de riche comme les couvertures avec dessins en relief ménagés dans le maroquin du Levant ou le cuir de Russie. Ce qui est impossible pour les livres est ici parfaitement applicable, et M. Lenègre l'a fait avec d'autant plus de goût que ses ornements et ses fermoirs sont sobres de dessin et pleins de goût. En résumé, le chef de cette maison, dont j'ai dit les modestes commencements, occupe environ deux cents ouvriers et fait annuellement pour 600,000 francs d'affaires. Voilà à quel résultat on arrive par un travail soutenu.

EUGÈNE D'AURIAC

DEUXIÈME PARTIE.

Miscellanées.

II. Souvenirs de l'année 1861-1862.

I. MISCELLANÉES.

I. Bibliothèques de Paris au dix-septième siècle. — II. La Biblio

thèque des frères Pithou. Faintises du monde.

liana.

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I. BIBLIOTHÈQUES DE PARIS AU XVII SIÈCLE.

LES BIBLIOTHÈQUES DE PARIS 1.

1.

Je dirai maintenant de nos bibliothèques
Le trésor précieux, qui des Grecs et Latins
Conservent les auteurs avecque leurs destins
Et les livres des arts et des langues avecques.

1. Nous publions dans son entier un extrait souvent cité par fragments du curieux ouvrage de M. de Marolles, intitulé: Paris, ou la description succincte et néantmoins assez ample de cette grande ville. Paris, 1677, in-40.

LA ROYALE.

2.

De toutes les premières est la grande Royale, Où d'autres ont fondu celle du grand Gaston, Si riche et si nombreuse, où tout était si bon; Ses médailles sans prix, de beauté sans égale.

3.

Là se trouvent encore avec la Puteane,
Celle du sieur du Fresne et de Pierre Gaulmin,
La Fouquette en partie où l'on prit en chemin
De l'ample Mazarine une histoire profane.

4.

Ses livres manuscrits, tous si considérables,
Et les livres encor, où tout était si bon,
Du médecin Mentel et du milord d'Opton,
Parmi d'autres choisis qu'on tenait admirables.

5.

Les recueils à la main du comte de Béthune, Où je pourrais encore prendre quelqu'intérêt, Pour l'avoir augmentée en manière de prêt Dont la commodité seconda sa fortune.

6.

A ces livres si beaux, tous les miens de figures, Au nombre de trois cents furent bientôt rendus Avec un choix exquis et grand marché vendus, Ne pouvant qu'admirer de si justes mesures.

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