Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

affamés se précipitent sur les quartiers que nous abandonnons et profitent des ressources de tous genres que leur offre cette riche partie de l'Allemagne 1.

Napoléon peut calculer alors ses revers dans toute leur étendue.

De grandes mesures deviennent nécessaires : ce qui suffisait hier ne suffit plus aujourd'hui. Des conjonctures imprévues commandent des sacrifices qu'on avait cru pouvoir éviter. L'inso

Murat, sans la défection d'Yorck, aurait pu réunir derrière le Niémen ou la Pregel, à l'époque du 5 janvier, Le corps de Macdonald,

[ocr errors]

La division Heudelet, réduite à.

26,000 hommes.

6,000

[blocks in formation]

Indépendamment de ces quarante-deux mille hommes, Murat aurait formé une réserve avec ce qu'on aurait pu réunir de la garde et des deuxième, troisième, quatrième et neuvième corps. Ainsi, il aurait disposé de forces plus nombreuses que celles de Tchitchagof et Wittgenstein réunis, qui ne s'élevaient qu'à quarante mille hommes. (Histoire de l'expédition de Russie, par M. t. II, de la page 398.)

***

note

lence des vainqueurs de Louis XIV, et la honte des traités de Louis XV, semblent nous menacer encore. C'est du retour de ces temps ignominieux 1 qu'il s'agit de préserver la France; et l'empereur s'adresse avec confiance au patriotisme de la nation. Ses orateurs demandent :

100,000 hommes sur les cohortes,

100,000 sur les conscriptions des quatre dernières années,

et 150,000 sur la conscription de 1814.

350,000.

Ce qui, avec la conscription de 1813, déjà en marche, procurera à notre armée de Russie un renfort d'un demi-million de soldats.

A peine les paroles de détresse ont-elles été entendues, que les levées demandées sont votées par le sénat, et que toutes les villes s'empressent encore d'y ajouter des offres volontaires d'hommes et de chevaux pour remonter la cavalerie. << Tout l'empire, dit le conseil général de » Paris, s'empresse de pousser un cri de guerre >> unanime.... Sire, votre bonne ville de Paris fe» rait trop peu si elle n'obéissait qu'au devoir; » elle vous supplie d'agréer l'offre d'un régi

Discours de M. Regnault de Saint-Jean-d'Angely..

» ment de cinq cents hommes de cavalerie 1. » L'adresse de Lyon n'est pas moins remarquable. Les Lyonnais offrent cent vingt hommes de cavalerie, et ils ajoutent : « Né dans nos murs, >> l'escadron lyonnais s'honorera de porter dans >> les camps comme dans les cités cet amour pour » la personne de votre majesté, cette fidélité, ce » dévouement dont nous sommes glorieux d'avoir >> les premiers donné l'exemple aux Français.... >>>> Tout est libre et pur dans cet hommage. Dans >> d'autres contrées, ce sont des sujets qui par» lent à leur roi; en France, et surtout dans vo» tre bonne ville de Lyon, ce sont des enfans qui parlent à leur père; oui, sire, à leur père. Les » citoyens de Lyon s'enorgueillissent de tout de>> voir aux bienfaits de votre majesté.... Pourquoi n'adopterait-elle pas cent mille cœurs qui >> ne respirent que pour sa prospérité, sa puis»sance, son bonheur et sa gloire 2? »

[ocr errors]

>>

I

Signé, Bricogne, Daligre, Barthélemy, Lamoignon, etc.

2

Signé, le baron de Vauxonne, président; Casenove, adjoint; Laurencin, Bernard Charpieux, Champan le jeune, le baron Vouty de La Tour, Morel, Aynard aîné, Falsan aîné, Charasson le jeune, Guillaume Surijeau, le chevalier Morande, de Huolz, Masson Mongir, le baron Ram baud, Desprès, Bodin aîné, Varax, de Satellier, J. Guerre, Dassier Lachassagne, P. Arlès et Bernat. )

TOME I.

4

[ocr errors]

Secondé par un tel dévouement, l'empereur n'a plus qu'une chose à désirer : c'est que l'ennemi lui laisse le temps d'organiser ses nouvelles armées.

Les premiers avis qu'on reçoit de Berlin permettent de croire que le roi de Prusse est étranà la défection de ses troupes. Ce monarque ger s'est montré indigné de la trahison de son général ; il a ordonné aussitôt l'arrestation d'Yorck et son remplacement par le général Kleist : c'est son propre aide-de-camp, le général Natzner, qui est porteur de ses ordres. Enfin, désirant donner à l'empereur Napoléon toute la satisfaction convenable, il a nommé le prince d'Hatsfeldt pour se rendre à Paris. Bien loin de renoncer à l'alliance, il proteste qu'il y est attaché plus que jamais; il veut remplacer les troupes que son général Yorck a emmenées chez l'ennemi; il veut même augmenter son contingent, et le porter à trente mille hommes. Il fait plus encore; il met en avant l'idée de resserrer l'alliance politique par une alliance de famille, et c'est M. de Hatsfeldt qui est chargé de la confidence 2.

Les premiers mots du roi de Prusse ont été : Il y a là de quoi prendre une attaque d'apoplexie. (Voir dans les Pièces historiques la lettre de M. de Saint-Marsan, en date du 5 janvier.)

2 Voir, dans les Pièces historiques, la lettre confidentielle de M. de Saint-Marsan, du 12 janvier.

Ce langage atténue les craintes que la défection des troupes prussiennes avait fait concevoir. Si vingt mille Prussiens viennent renforcer l'armée française, nul doute que les Russes ne soient arrêtés derrière la Vistule. Le roi de Prusse a dans la Silésie et sur le bas Oder des troupes en plus grand nombre qu'il n'en faut pour tenir ses promesses. D'ailleurs, le maréchal Augereau est à Berlin avec le onzième corps, qui est intact. Le général Grenier arrive sur l'Oder avec ses troupes qu'il amène d'Italie. Le général Bourcier trouve des ressources dans ses dépôts de cavalerie. Toutes ces troupes, en se portant au secours de la grande armée, peuvent rétablir les affaires. On a donc encore l'espoir que les Russes ne passeront pas la Vistule, et qu'au pis aller les portes de l'Allemagne leur seront du moins fermées sur l'Oder.

i

« ZurückWeiter »