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» Dans le courant de février, une réserve de » trois cent mille hommes, formée sur l'Oder, » sur l'Elbe, sur le Rhin et sur le Mein, vien

dra se réunir à la grande armée, et la cam>>pagne prochaine s'ouvrira avec des forces dou»bles de celles qui ont combattu la campagne » dernière.

» En même temps l'armée d'Espagne sera maintenue à trois cent mille hommes. Trente >> mille conscrits sont en marche pour la complé>>ter. Le maréchal Soult retournera en Andalou» sie; et, si l'armée anglaise s'affaiblit, le Portugal sera occupé. »

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CHAPITRE IV.

NÉGOCIATIONS.

(Commencement de 1813.)

Jamais Napoléon n'a mis d'empressement à traiter quand il n'était pas en état de vaincre. Maintenant qu'il tient dans ses mains les moyens de continuer la guerre avec avantage, il n'hésite plus à faire les démarches les plus actives pour obtenir la paix 1.

De toutes les interventions qui peuvent nous procurer un arrangement, celle de l'Autriche doit être la plus franche et la plus efficace. Le cabinet autrichien n'est pas seulement notre allié; des liens plus étroits unissent les deux couronnes, et le premier mouvement de Napoléon a été de se confier à son beau-père.

Cependant les dépêches reçues de Vienne, à

1 Le vainqueur peut traiter, le vaincu doit combattre.

(Régulus, d'Arnault fils.)

son arrivée aux Tuileries, sont loin d'être de nature à nourrir les espérances que l'idée d'une intervention autrichienne avait fait concevoir.

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« A la première nouvelle de nos désastres en Russie, lord Walpole s'est montré dans la haute » société, et un parti ennemi de la France s'est >> empressé de circonvenir le cabinet de Vienne » par tous les moyens que peuvent suggérer l'intrigue et la corruption. On a fait à l'Autriche les » offres les plus brillantes; non-seulement la ré>>> trocession des provinces Illyriennes, et la suprématie en Allemagne, mais l'Italie, l'Italie » toute entière sans doute, et dix millions sterling de subsides. On promet tout; on assure que » l'Allemagne est prête à se soulever contre la >> France; on n'hésite pas à dire que la France elle» même est à la veille d'une grande révolution. »

>>

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La politique autrichienne prête une oreille complaisante et sourit à ces propositions, qui flattent ses désirs les plus chers et réveillent ses antiques prétentions. « Elle semble nous faire

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grâce encore en hésitant à prendre les armes >> contre nous 2. >>

I Voir les dépêches de M. Otto, de la fin de décembre et des premiers jours de janvier, dans le supplément consacré aux pièces historiques.

2 Ibid.

Napoléon ne s'étonne pas que la première nouvelle de nos malheurs ait produit cette convulsion éphémère dans la vieille cour de Vienne; mais il a placé plus haut sa confiance : les sentimens personnels de son beau-père doivent dominer cette cour. De nouvelles dépêches ne tardent pas à le confirmer dans cette espérance. Les démonstrations peu amicales auxquelles on s'était livré à Vienne n'étaient qu'un premier mouvement dont on n'avait pas été maître. On avait cru Napoléon encore enfermé dans Wilna ou acculé sur le Niémen; mais son arrivée à Paris a tout à coup dissipé les illusions dont on s'était bercé trop promptement. Les ressources qu'un homme comme Napoléon va tirer d'une puissance comme la France paraissent encore incalculables; on craint d'en avoir trop dit un peu de modération succède à ce vertige; la politique autrichienne a repris son masque, ses lenteurs et ses lourdes balances.

Le résultat des réflexions nouvelles de la cour de Vienne est le départ du général Bubna pour Paris. Ce choix ne peut qu'être agréable à Napoléon. La franchise et la loyauté du général sont connues, et ceux qui l'envoient ont sans doute calculé que ses qualités personnelles pourraient au besoin couvrir ce que l'intrigue la plus déliée ne saurait long-temps nous cacher.

La mission du général Bubna a pour objet de complimenter l'empereur Napoléon sur son retour. Il arrive à Paris dans les derniers jours de décembre, et les assurances solennelles qu'il ajoute à ses complimens sont de nature à ne laisser aucun doute sur les dispositions de l'Autriche.

« Le cabinet de Vienne, dit-il, veut rester in» ébranlable dans son système. L'alliance est fon» dée sur les intérêts les plus naturels, les plus » permanens, les plus essentiellement salutaires. » Elle doit être éternelle comme les motifs qui » l'ont fait naître. N'est-ce pas le cabinet autri>> chien lui-même qui l'a recherchée? Si elle était » à refaire, il la voudrait telle qu'elle est.

» Ce n'est pas la France, ajoute le général Bub» na, c'est la Russie que nous craignons; et si » les Russes se refusaient à des propositions mo» dérées, nous emploierons contre eux non-seu»lement le corps auxiliaire stipulé par l'alliance, >> mais toutes les forces de la monarchie. Nous >> nous engageons à n'agir que comme il convien» dra à l'empereur Napoléon, à ne point faire à son insu 1. »

» un pas

Le caractère de Napoléon perdrait de sa grandeur s'il était assez méfiant pour ne pas ajouter

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