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En quittant Erfurth, l'empereur passe par Weymar pour y saluer la duchesse régnante. C'est la seconde fois qu'il se présente à cette princesse, entouré d'une armée; en 1806 il descendait du champ de bataille d'Iéna, aujourd'hui il y re

monte 1.

Après cette visite, l'empereur monte à cheval, et fait sa première marche militaire à la tête des escadrons de service de la garde. Il a peine à se faire jour au milieu des colonnes de toutes armes qui couvrent la route. Nos conscrits accourent sur son passage; la plupart le voient pour la première fois, et tous le contemplent avec admiration. Les chefs de sa maison et de l'armée sont près de sa personne. On distingue à ses côtés le prince de Neufchâtel, les maréchaux de

1 Le même jour 28, l'empereur Alexandre allait de Dresde à Toeplitz rendre visite à l'autre duchesse de Weymar (la princesse héréditaire, sa sœur).

la garde; le duc de Frioul, grand-maréchal du palais; le duc de Vicence, grand-écuyer; le comte Daru, ministre secrétaire d'état. Viennent ensuite ses aides de camp, presque tous généraux, revêtus des marques distinctives de leur grade, et les douze officiers d'ordonnance, dont l'uniforme bleu d'azur est relevé par une élégante broderie d'argent.

Plusieurs officiers de la maison impériale se sont joints à ce groupe militaire, et l'état major de l'armée vient augmenter encore le brillant cortége qui environne l'empereur.

De nombreux chevaux de main, une foule de piqueurs et de gens de livrée ferment la marche du quartier-général. Les pertes de la dernière campagne sont réparées ; chacun a renouvelé ses équipages; harnachement, uniforme et livrée, tout est neuf; les chevaux sont frais et

1 Maison de l'empereur à l'ouverture de la campagne de 1813.

Le duc de Frioul, grand maréchal du palais.

Le duc de Vicence, grand écuyer.

Les généraux: Lebrun, duc de Plaisance.

Mouton, comte de Lobau.

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Plus tard, quand l'armée polonaise eut rejoint la grande armée, les géné

fringans. Cette première journée est employée à se reconnaître; chacun prend sa place et son

raux Kosakouski et Paç vinrent reprendre leur service d'aides de camp polonais auprès de l'empereur.

Suite de l'état de la maison de l'empereur.

Le colonel Gourgaud, premier officier d'ordonnance.

Les capitaines: barons Athalin,

De Mortemart,
Lauriston,

Desaix

Chevalier Béranger.
Baron Laplace.

Chevaliers Pretet,

Lamezan,

Pailhou.

Baron Caraman.

Chevalier De Saint-Marsan.

'Officiers d'ordonnance.

M. d'Aremberg, douzième officier d'ordonnance, était renfermé dans Dantzick.

Le comte de Turenne, premier chambellan, maître de la garde-robe.
Le baron de Beausset, préfet du palais.

Le baron de Canouville, maréchal des logis du palais.

Les barons de Mesgrigny,

Van Lenneps,

et Montaran.

Le baron Fain,

Le baron Mounier.

Le chevalier Prevost,

Le chevalier Jouanne.

} Écuyers.

Secrétaires du cabinet.

} premiers Commis du cabinet.

Le chevalier Lelorgne-Dideville, secrétaire interprète.

Le capitaine Wonzowitch, polonais interprète.

Le baron Bacler d'Albe, directeur du bureau topographique.

Les capitaines: Lameau,

Duvivier.

} Ingénieurs géographes.

Les pages: Devienne, Saint-Perne, Mortarieu et Ferreri.

Le sieur Peyrusse, payeur des voyages.

État-major du prince de Neufchátel.

Le général de division Bailly de Monthion; les colonels Galbois, Mondreville, Fontenille et Stoffel, etc.; l'ordonnateur Joinville; les inspecteurs aux revues Denniée, Dufresne et Leduc, et le capitaine Salamon.

rang. L'ordre de route s'établit, et l'on ne voit sur toutes les figures que le sourire du courage et de la confiance.

Le duc de Weymar, qui était venu au-devant de l'empereur à sa sortie d'Erfurth, a voulu l'accompagner jusqu'à Eckartsberg; il y est retenu à dîner, et ne se retire que le soir.

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L'empereur est logé militairement sur la place du bourg: il y occupe deux chambres sa suite remplit le palier et les degrés de l'escalier *.

Sur une grande place qu'environnent les camps, les parcs militaires et les bivouacs: au milieu de quatorze à quinze cents voitures qui se croisent, se mêlent et s'embarrassent, défilent lentement des régimens d'infanterie, de cavalerie, des convois, des trains d'artillerie, fourgons et caissons; des troupeaux de bœufs, des cantinières, des vivandières sur leurs frêles charrettes, qui se brisent au moindre chọc, se renversent et obstruent les passages. Dans les intervalles circulent avec peine les maraudeurs qui rapportent du fourrage, les courriers, les ordonnances et les paysans qui conduisent forcément les équipages. On se heurte, on jure, on se fâche, on s'apaise. Les chevaux ruent ou hennissent; les soldats boivent et chantent; le tambour bat; la trompette sonne ; la musique des régimens a peine à couvrir le cliquetis des armes, et les cris de la cohue; tout le monde piétine dans une bouè épaisse, ou se couvre de poussière. Les habitans de la ville tremblent et se renferment; mais les portes sont forcées, les caves enfoncées, les greniers envahis. Là, s'établissent les

Comme en peu d'heures tout a changé d'aspect autour de nous ! l'état de paix a disparu, et l'imminence de la guerre se fait reconnaître aux cris des soldats, à l'encombrement des équipages, au tumulte de cette multitude armée, et surtout à la lueur des bivouacs qui éclaire la plaine.

Le 29 avril, l'armée du prince de la Moscowa, la garde impériale, et l'armée du maréchal Marmont s'avancent sur la route de Hambourg et

commissaires des guerres ; ici la poste, les munitionnaires, les ambulances. La maison de ville est remarquable par la foule qui entre et qui sort Les baillis, les municipaux, les commandans de place désignent tant bien que mal les gites. Quatre cents individus demandent à la fois la même chose. Les uns parlent allemand, d'autres français, d'autres italien, personne ne s'entend; l'humeur et le mécontentement sont sur toutes les figures. Les gens à épaulettes rudoient ceux que ne distingue aucun grade. Ici de l'or, là des haillons. Les habits brodés se pavanent dans l'antichambre ou devant la porte du prince qui commande. Ce grand capitaine, tranquille et silencieux au milieu de ce brouhaha, médite ses opérations militaires, trace sur la carte la marche et la disposition de ses troupes, donne ses ordres, et part pour assurer une nouvelle victoire ! voilà ce qu'on appelle un quartier-général. (Voyage en Moravie, par Cadet Gassicourt, page 59.)

Et non le 28, comme il a été imprimé par erreur dans le bulletin officiel.

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