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me un jury de famille. Chaque conseiller est invité à donner individuellement son avis. Tous déclarent que leur collègue n'a pas montré la présence d'esprit que ses devoirs envers le prince impérial exigeaient, et ce n'est qu'alors que l'empereur se décide à se priver des services de cet ancien administrateur.

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Le comte Frochot est remplacé par le comte Chabrol, préfet de Savone, en ce moment à Paris. Qu'importe la vie, dit aussitôt le nouveau préfet en se présentant devant le trône; qu'im» porte la vie devant les immenses intérêts qui >> reposent sur la tête sacrée de l'héritier de l'em» pire? Pour moi, qu'un regard inattendu de vo> tre majesté vient d'appeler de si loin à tant de >> confiance, ce que je chéris le plus de vos bien>> faits, sire, c'est l'honneur et le droit de donner >> le premier l'exemple de ce noble dévouement. >>

Tous les orateurs s'empressent de développer la nouvelle doctrine. On ne parle plus que de droits légitimes, on ne professe plus que la religion de l'hérédité : c'est le thème obligé de tous les discours 1.

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« Le bon sens, dit M. le comte de Fontanes, s'arrête avec respect devant le mystère du pouvoir et de l'obéis»sance; il l'abandonne à la religion qui rendit le prince » sacré en le faisant l'image de Dieu même. C'est lui qui

Sur la demande expresse du sénat, le roi de Rome sera couronné. Un serment solennel unira d'avance la France à l'héritier du trône. L'impératrice sera également couronnée, et déjà les maîtres des cérémonies font les préparatifs nécessaires pour ces grandes solennités.

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» terrasse l'anarchie et les factions en proclamant l'hérédité » du trône; c'est lui qui fit de cette loi un dogme français, et, si je puis parler ainsi, un article fondamental de la loi de nos pères : La nature ordonne en vain que les rois se succèdent, le bon sens veut que la royauté soit immortelle..... » Permettez donc, sire, que l'université détourne un mo>>ment les yeux du trône que vous remplissez de tant de » gloire, vers cet auguste berceau où repose l'héritier de » votre grandeur. Nous le confondons avec votre majesté » dans le même respect, et dans le même amour. Nous lui jurons d'avance un dévouement sans bornes comme à » vous-même. » ( Discours du 25 décembre 1812.)

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« Sire, dit M. Séguier, président de la cour de Paris, » l'autorité impériale n'aura jamais de plus fermes appuis » que les magistrats..... Nos pères ont affronté les périls >> pour maintenir l'hérédité de la couronne; leur esprit » vit encore parmi nous nous sommes prêts à tout sacri» fier pour votre personne ́sacrée, et pour la perpétuité » de votre dynastie. Veuillez, sire, recevoir ce nouveau, >> serment, nous y serons fidèles jusqu'à la mort. » ( Discours du 27 décembre 1812.)

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Les courriers qui arrivent d'heure en heure aux Tuileries ont bientôt rappelé l'attention de l'empereur sur le grand théâtre de l'Europe. Il faut conduire de front les affaires du dehors et celles du dedans; mais plus les embarras se multiplient, plus la force de sa tête donne de ressort à ses pensées et de suite à ses tra

vaux.

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Les conseils durent des journées entières, et il y appelle les hommes qu'il a le plus éprouvés. Sur les questions politiques, il délibère avec le prince archichancelier (Cambacérès), le prince architrésorier (Lebrun), le prince de Bénévent (Talleyrand), le duc de Cadore (Champagny), le duc de Bassano (Maret), le duc de Vicence (Caulincourt), auxquels il adjoint les conseillers d'é

tat d'Hauterive et la Besnardière; pour les affaires de haute administration et de finances, il s'entoure des ministres Montalivet, Mollien et Colin de Sussy, des conseillers d'état Regnault de Saint-Jean-d'Angely, Pasquier, Molé, et des sénateurs Chaptal, Lacépède et Garnier; pour les opérations de la guerre, du génie et de l'artillerie, c'est principalement avec le ministre de la guerre, duc de Feltre (Clarke), avec le ministre secrétaire d'état Daru, et le ministre de l'administration de la guerre, Lacuée de Cessac, avec le conseiller d'état Gassendi, le maître des requêtes Allent, et les chefs de bureau, Évain, de l'artillerie, et Decaux, du génie, qu'il travaille le plus assidûment.

Le public, assemblé aux grilles du Carrousel, se plaît à compter les voitures qui se succèdent pendant la journée autour du péristyle impérial. Le soir, jusqu'à minuit, le même concours de ministres et de conseillers d'état se fait remarquer aux abords du palais; et enfin, lorsque toutes les lumières des appartemens sont éteintes, si quelques bougies brûlent encore du côté du jardin, ce sont celles du cabinet qui trahissent les veilles de Napoléon.

Ainsi, chaque instant du jour et de la nuit le trouve occupé de ce qui lui reste à faire, soit pour la guerre, soit pour la paix pour : la paix,

s'il est possible que la haine des cabinets se laisse enfin désarmer par les succès qu'elle vient d'obtenir; pour la guerre, si, comme il n'en a eu que trop l'expérience pendant toute sa vie, ce n'est que la force des armes qui puisse amener de pareils ennemis à traiter.

L'armée de Russie, les affaires d'Espagne, les dispositions incertaines de nos alliés, sont l'objet principal de ses soins et de ses méditations les plus sérieuses; la situation générale des affaires achève de se développer à ses regards.

En quittant l'armée, l'empereur avait emporté l'espoir que le roi de Naples pourrait la rallier à Wilna; mais, à peine arrivé à Paris, il n'a pas tardé d'apprendre que son lieutenant se montrait au-dessous de la tâche qui lui était imposée 1. On a laissé se fondre en quarante-huit heures le corps d'armée du maréchal Saint-Cyr, et la division du général Loison, qui devaient suffire dans les pre

I

Lettre de l'empereur Napoléon

Mon cousin,

Au major général.

Paris, 18 décembre 1812.

Je vois avec peine que vous ne vous soyez pas arrêté à Wilna sept à huit jours, afin de profiter des effets d'habillement et de rallier un peu l'armée ; j'espère que vous aurez pris position sur la Pregel. Nulle part il n'est possible

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