Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

librement dans son système depuis que les alliés s'avancent sur l'Elbe.

Napoléon, voulant savoir définitivement à quoi s'en tenir, change son ambassadeur à Vienne. Le comte de Narbonne remplace le comte Otto.

Malgré tant de dispositions hostiles qui surgissent de tous côtés, un parti parmi nous s'obstine à soutenir que la paix est encore possible, et qu'on est toujours maître de ne point se battre. Ils citent l'Autriche pour exemple. Sa conduite, depuis vingt ans, est admirable. C'est le nec plus ultra de la politique. On vous propose, disent-ils, de vous contenter de la ligne de l'Elbe et de payer un armistice par la cession de toutes les places de l'Oder et de la Vistule. C'est la Prusse, il est vrai, qui, au moment où ellemême déchire ses traités avec la France, vous lance cette proposition comme un dernier outrage. N'importe; prenez-la au mot. Dissimulez et négociez 1.

Napoléon n'est pas politique. Fatigué d'un langage qui est nouveau pour lui, il détourne les

1 Voir à cet égard les lettres de M. de Saint-Marsan des 16 et 18 février, supplément, Pièces historiques. Dix jours après cette proposition de la Prusse, son traité avec la Russie était signé.

yeux et les arrête involontairement sur le pommeau de son épée '.

;

Dès son retour de Moscou, T'empereur avait vu le danger, et s'était appliqué à le conjurer. Dès cet instant même il fut constamment décidé aux plus grands sacrifices mais le moment de les proclamer lui semblait délicat, et c'est ce dernier point qui l'occupait surtout. Si sa puissance matérielle était grande, sa puissance d'opinion l'était bien, davantage elle allait jusqu'à la magie. Il s'agissait de ne pas la perdre. Une fausse démarche, une parole prononcée mal à propos pouvait détruire à jamais tout le prestige! Une grande circonspection, l'apparence d'une confiance. extrême dans ses forces lui étaient donc commandées ; il fallait surtout voir venir! (Mémorial de Sainte-Hélène, par le comte de Las Cases, tom. vi, pag. 40.)

[ocr errors][merged small][ocr errors][merged small]

LES ALLIES SE DISPOSENT A PASSER L'elbe.
DÉPART DE NAPOLÉON,

Un mois s'est déjà écoulé depuis que le viceroi a pris ses positions derrière l'Elbe.

Arrivé le 6 à Wittemberg, le 9, il a porté son quartier-général à Leipzick, ayant sa gauche à Magdebourg, sa droite à Dresde, et voyant venir à lui les armées ennemies qui s'avancent par deux routes différentes. Les troupes de Wittgenstein, qui débouchent de Berlin, se répandent sur la rive droite devant les forteresses de Torgau, de Wittemberg et de Magdebourg. Elles s'avancent jusque sur le Bas - Elbe. La grande armée russe de Kutusoff, dont Wintzingerode et Blücher forment l'avant-garde, arrive de la Silésie par la Lusace et marche sur Dresde.

Maître des passages fortifiés qui couvrent le centre de notre ligne, le vice-roi n'est inquiet que pour sa droite où se trouvent les ponts de Meissen et de Dresde, dont aucune forteresse ne

lui donne la clef. C'est donc sur Dresde que toute l'attention du vice-roi s'est d'abord portée.

Le prince d'Eckmulh a reçu l'ordre de remonter le cours de l'Elbe, faisant la police de la rive gauche avec la division Lagrange. Il a brûlé les ponts de Meissen, et est arrivé à Dresde le 13 mars. Il y trouve le général Reynier avec les débris de son septième corps.

Le roi de Saxe n'avait pas voulu exposer dans sa personne un allié de la France à tomber prisonnier entre les mains de l'ennemi, et dès le 23 février, à l'approche du partisan Brindel, il s'était retiré sur Plauen.

Après avoir disputé quelques jours la position de Dresde aux troupes légères des Russes et aux dispositions peu bienveillantes des habitans, les généraux français ont été forcés de reculer devant les masses de l'ennemi qui se présentaient de toutes parts. C'est surtout à la vue dẹ nos préparatifs pour couper le pont de Dresde que les ressentimens des Saxons ont éclaté. Hors d'ici les Français ! s'écriait une population furieuse; et, pour mettre le comble à l'outrage, elle prodiguait aux parlementaires de Wintzingerode les acclamations les plus amicales.

Le général Reynier a cédé le 20 mars la ville neuve de Dresde à l'ennemi; ce n'est que le 26 qu'il lui a cédé la vieille ville.

Le prince d'Eckmulh s'est retiré sur le vice-roi. Le général Reynier a conduit son septième corps sur Torgau. Mais le général saxon Thielman qui commande dans cette place commence à donner de vives inquiétudes. Nonobstant l'instruction qui lui enjoint, de la part du roi, de remettre la forteresse au général français, il prend sur lui de refuser garnison française, et méconnaît les ordres du prince Eugène.

Dans le moment où les alliés passaient l'Elbe sur notre droite, une insurrection éclatait sur le Bas-Elbe et à Hambourg, et leur livrait un passage sur notre gauche. Le 12 mars, le général Carra Saint-Cyr avait évacué Hambourg, et, le 18, le général Tettenborn y était entré avec tous les cosaques de Wittgenstein 1.

Les troupes légères de l'ennemi ont aussitôt franchi l'Elbe, et, se répandant sur les plaines qui sont désormais ouvertes devant Hambourg et

1 L'évacuation de Hambourg laissait le Danemarck à découvert, et la situation de nos alliés devenait difficile. Le roi de Danemarck s'adresse avec loyauté à l'empereur Napoléon lui-même pour sortir d'embarras, et celui-ci est digne d'une telle confiance. Voici sa réponse : « La France est aujourd'hui impuissante pour soutenir son allié; il faut céder à la force des circonstances qui obligent le cabinet danois à contracter de nouvelles liaisons le roi est

:

« ZurückWeiter »