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cun grand mouvement. Le corps de Wrede vint s'établir entre Rosny et Charonne, sous les murs de Paris. Le général Pahlen, ayant poussé une reconnaissance générale jusqu'à la vue d'Essonne, laissa ses avant-postes en face de la ligne française et revint prendre position à Juvisy. Le général Emmanuel s'établit à Montlhéry, et poussa ses avant-postes vers Arpajon. L'armée française continua à se serrer. Les corps des ducs de Trévise et de Raguse restèrent derrière Essonne. L'empereur Napoléon en passa la revue, et fut reçu par les troupes avec les plus vives acclamations. La garde arriva un peu tard à Fontainebleau; les corps du duc de Tarente passèrent l'Yonne.

Le 2, le duc de Tarente s'avança jusqu'à la hauteur de Montereau. Les 2 et 11 corps s'établirent à la droite de la Seine, sur les hauteurs de Surville. La cavalerie du général St.-Germain, à Cannes. Le 7 corps et la cavalerie du comte de Valmy, à Villeneuve-la-Guyard. Le général Milhaud, à Émans et Noisy. La division Allix occupa Auxerre. Ce jour-là, Napoléon passa la revue de sa garde, à laquelle il annonça, dans les termes suivans, son dessein de marcher sur Paris. «Sol

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dats! l'ennemi nous a dérobé trois marches, et » s'est rendu maître de Paris; il faut l'en chasser. D'indignes Français, des émigrés, auxquels nous >> avions pardonné, ont arboré la cocarde blanche, » et se sont joints aux ennemis. Les lâches! ils » recevront le prix de ce nouvel attentat. Jurons

et une ville populeuse, dont le mécontentement n'était pas méconnaissable, ils avaient à craindre l'effet moral qu'une insurrection sérieuse ferait sur leurs troupes. Le conseil des souverains décida en conséquence, que les armées coalisées quitteraient leurs positions actuelles, évacueraient Paris, et se retireraient à Meaux. Les ordres étaient expédiés et allaient être adressés aux deux généraux en chef, lorsque le prince de Schwarzenberg, arrivant de son quartier- général de Chevilly, vint rendre compte d'un événement, qui, en écartant toute espèce de danger, rendait cette mesure inutile.

CHAPITRE X.

Défection du duc de Raguse. —Abdication conditionnelle de Napoléon.-Les troupes du duc de Raguse sont conduites à Versailles. — Négociations relatives à l'abdication conditionnelle. Elles échouent. - Constitution du sénat de Paris.

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Défection de plusieurs généraux. - Emeute militaire à Versailles. - Napoléon est forcé d'abdiquer sans restriction. - Traité du 11 avril.

DEPUIS l'évacuation de Paris, le duc de Raguse, déjà ébranlé par ses amis, et par le parti du prince de Bénévent, était entré en négociation avec le prince de Schwarzenberg d'une part, et avec le gouvernement provisoire de l'autre. Les négociations nefurent pas longues, et bientôt le duc de Raguse se laissa entraîner à abandonner la cause de l'empereur Napoléon. On dit que le motif principal qui l'engagea à sacrifier ainsi la reconnaissance, qu'il devait à son bienfaiteur, fut le désir d'empêcher la guerre civile et de terminer la révolution, en jouant

le rôle de Monck et de Malborough. Il vaut mieux qu'il ait été guidé par cette illusion de l'amour-propre, que par un motif moins honorable; mais ce n'était qu'une illusion. Le danger de la guerre civile n'existait pas alors, puisque l'autorité de Napoléon était reconnue sans contradiction dans les départemens non-occupés par l'ennemi; que même dans la plupart de ceux occupés, le peuple s'insurgeait en sa faveur; que l'armée lui était dévouée; et que les places et leurs garnisons lui étaient fidèles. Quant aux rôles de Monck et de Malborough, il n'y avait aucune parité. Ces derniers étaient dans une position bien différentes ; ils entraînèrent leurs armées en entier, et le duc de Raguse fut obligé d'user de surprise, pour enlever ses troupes, qui, irritées de se voir livrées à l'ennemi à leur insu, pensèrent sacrifier leurs chefs. Quoi qu'il en soit, le duc de Raguse conclut le 3, avec le prince de Schwarzenberg, une convention, par laquelle il s'engageait à se retirer avec les troupes de l'armée de l'empereur Napoléon, et se rendre derrière la ligne des coalisés, à la disposition du gouvernement provisoire. La seule condition qu'il y mit, fut un acte de garantie, 1o pour les troupes qui voudraient suivre son exemple; 2° pour la sûreté de la personne de Napoléon. Ayant ainsi stipulé sa défection, il s'appliqua à gagner les généraux de son corps d'armée, et les mit succesivement dans le secret, excepté les généraux Chastel et Lucotte, qu'il trouva inébranlables. Le gé

néral Ricard qui était déjà resté à Paris, le 31, y avait accepté le commandement de la rere division militaire, sous les ordres du général Dessolles, nommé par le gouvernement provisoire, commandant supérieur et chef de la garde nationale.

Les suggestions et les manoeuvres du prince de Bénévent, ne s'étaient pas arrêtées au duc de Raguse; elles s'étaient étendues sur un grand nombre de généraux de l'armée, et particulièrement sur les maréchaux. Ces derniers qui avaient leurs familles et leurs hôtels à Paris, étaient surtout inquiets du sort de la capitale, et craignaient pour elle des dangers qui les regardaient de si près. Ils étaient tous las de la guerre, et désiraient par dessus tout, que la paix les mit en jouissance paisible des avantages que leur promettaient leur rang et leurs fortunes, acquises par vingt ans de guerre. Il est vrai que la patrie pouvait bien exiger le sacrifice de quelques parties de ces fortunes, acquises aux prix du sang de ses enfans. Mais la paix présentait un moyen terme pour échapper à cette dure nécessité.

Les maréchaux présens à l'armée s'étant donc réunis dans l'après-midi du 3, se rendirent chez l'empereur Napoléon, et le prince de la Moskowa portant la parole, ils lui déclarèrent sans beaucoup de détours, qu'il fallait abdiquer. Cette brusque défection fit une profonde impression sur Napoléon. Réfléchissant que les maréchaux n'auraient pas hasardé cette démarche, sans être sûrs

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