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proscrivent réciproquement, pour que nul d'entre eux ne puisse usurper la dictature. Le 9 thermidor. Les Conventionnels songent à rétablir eux-mêmes la Royauté, avec Louis XVII. Les difficultés de cette restauration proviennent de leurs propres crimes. Le Comité de salut public traite contradictoirement avec Charette, avec le roi de Prusse et avec le roi d'Espagne. Paix de Bâle. Mort de Louis XVII. La Convention, forte de ses alliances en Europe, de ses conquêtes et de ses principes, ne veut plus rétablir la Monarchie, Louis XVIII proclamé roi de France à Belleville, quartier-général de la Vendée.-Proclamation de Vérone.-Louis XVIII demande à l'Angleterre un vaisseau pour se rendre en Vendée. - Le comte d'Artois sur les côtes du BasPoitou, avec une flotte. - L'amiral Bridport ne le laisse pas débarquer. C'est ce qui sauve la République. remplir le rôle de Monck.

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- Constitution de l'an III.

Pichegru veut
Massacre

du 13 vendémiaire. Le Directoire aux prises avec la Révolution et la contre-Révolution. Campagnes de Bonaparte en Italie.

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Ses victoires et ses traités de paix.— Pichegru chef de la majorité royaliste des Assemblées. Barras se concerte avec Bonaparte pour faire le coup d'État du 18 fructidor. - Traité de Campo-Formio. Congrès de Rastadt. Expédition d'Égypte. Coalition. Paul Ier, empereur de Russie, et François II, empereur d'Autriche. Revers de la France.

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Deuxième

Explosion du JacobiBonaparte revient d'Égypte.

Le 18 brumaire. Toutes les Monarchies européennes sont humiliées par la République française.

La Révolution française a été au xvo siècle, ou mieux est encore aujourd'hui, relativement à chaque État, Monarchie particulière, ce que la Réforme luthérienne fut au XVIe siècle, et ce qu'elle est encore aujourd'hui, relativement à l'Église, Monarchie universelle. Ces deux événements, dont l'un n'est que la conséquence de l'autre, marquent dans l'histoire deux époques parfaitement distinctes. La première exprime l'antagonisme

relatif du parti du droit divin et du parti du droit humain, ayant chacun une existence légale dans chaque société ; la seconde exprime l'antagonisme absolu de ces partis, qui, méconnaissant leurs destinées communes et n'ayant pas conscience de leur indestructibilité réciproque, veulent s'entre-détruire par des moyens aussi violents que barbares, à la seule fin d'établir leur Souveraineté exclusive, spécialement en France et généralement dans toutes les Nations civilisées. De sorte que l'humanité ne peut plus accomplir sa création propre, conformément à son but suprême sur la terre, car le droit divin y anéantit le droit humain; et qu'elle peut, au contraire, accomplir sa destruction propre, en renversant les desseins de Dieu sur l'univers, car le droit humain y anéantit, à son tour, le droit divin.

Tel est, ce nous semble, le caractère sinistre que la Révolution française manifeste dans tous ses actes, faute d'un principe qui manifesterait son caractère auguste, en neutralisant les efforts des partis, pour favoriser le développement des sociétés. A l'exception de la Russie, providentiellement placée en dehors du mouvement révolutionnaire contemporain, tous les États se trouvent

exposés chaque jour aux coups des factions, parce que, l'autorité et la liberté n'étant plus d'accord, depuis près d'un siècle, sur la forme ni sur le fond même du Gouvernement, il n'est donné à personne de dominer les événements et les idées qui résultent de leur antagonisme. Aussi, frappée d'une décadence indéfinissable et n'exprimant plus que le triomphe provisoire de tel ou tel parti sur les sociétés, la Monarchie européenne sera-t-elle menacée dans sa propre existence par la République universelle, jusqu'à ce qu'elle puisse créer un Pouvoir régénérateur ayant pour but d'exprimer le triomphe définitif des sociétés sur les partis. Mais ce Pouvoir, comment l'établir? si ce n'est en vertu d'un principe supérieur aux deux principes opposés qui divisent le monde, puisqu'il doit identifier en lui-même, par lui-même, le droit divin et le droit humain, à l'effet de reconstituer l'unité suprême au sein de la civilisation?

La découverte de ce principe est donc le problème fondamental de la politique moderne.

Pour hâter, autant que possible, la solution d'un si formidable problème, remontons à l'origine de cette scission nécessaire, mais devenue

fatale, et tâchons de lui assigner une fin providentielle. Chose bien remarquable, quoique peu remarquée! l'antagonisme des deux opinions rivales et, par suite, des deux ordres de faits contradictoires, qui entretient une si cruelle incertitude parmi les peuples au sujet de leurs propres destinées, repose sur le principe même de la certitude. Sa première manifestation eut lieu durant le moyen-âge où s'établit la distinction décisive des Nominalistes et des Réalistes (1), par laquelle on put pressentir d'une manière vague, sinon déterminer d'une manière certaine, le rôle que la raison humaine devait remplir, tôt ou tard, à côté de la foi divine, pour l'établissement de la vérité, au théâtre de la civilisation. Mais cette tendance, mal définie, provoqua le conflit des faits et des opinions, malheureusement trop bien défini. Car un groupe d'hommes prétendit et prétend encore que, la raison humaine étant bornée de sa nature, et conséquemment devant rester sujette, elle ne saurait s'élever à la vérité qu'au moyen de la révélation, ou mieux par l'unique secours de la foi divine; tandis qu'un autre groupe d'hommes, au contraire, prétendit

(1) Voy. tome III, chap. XIX, page 42.

et prétend encore que, la raison humaine étant infinie de sa nature et, conséquemment, devant être Souveraine, elle peut s'élever à la vérité sans l'intervention de la foi divine, ou mieux par l'unique effort de sa propre spontanéité créatrice. Transportées du domaine des déterminations morales et spéculatives dans le domaine des déterminations positives et pratiques, depuis l'établissement du Protestantisme, ces deux doctrines inconciliables s'appliquèrent bientôt à tous les objets de l'intelligence et dominèrent alors toutes les considérations politiques, morales, religieuses et scientifiques de l'homme dans chaque société. Comme les partisans de l'une et les partisans de l'autre se tinrent toujours en échec, l'esprit humain s'immobilisa dans ce dualisme, au lieu de marcher à la conquête de l'unité, qui ne pouvait plus s'opérer désormais sans l'intervention d'une doctrine supérieure à laquelle les deux doctrines inférieures seraient enfin subordonnées.

Rien ne favorisait donc le développement de la vérité proprement dite; mais tout favorisait le développement de l'erreur. D'un côté, l'on n'admit, en théorie, que l'expérience ou l'induction empirique, et, en pratique, la recherche de l'intérêt

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