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DES

ÉVÈNEMENS MILITAIRES.

VENDÉMIAIRE.

La découverte du nouveau monde et d'une nouvelle route pour parvenir aux Indes orientales, en doublant le Cap de BonneEspérance, en changeant la direction du commerce, en a aussi accru les élémens et procuré aux habitans de l'Europe des jouissances qui jusqu'alors leur étaient inconnues. Mais ces avantages ont été chèrement payés par tout le sang que l'ambition et l'avarice ont fait répandre pour s'assurer la possession des trésors ou des productions du nouvel hémisphère.

Le commerce, par sa nature, ami de la paix qui le protège et favorise son développement, a été la source de presque toutes les guerres qui, depuis trois siècles, ont

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ensanglanté le monde, et ce qui devait multiplier et resserrer les liens qui rapprochent et unissent les peuples, est devenu la cause presque habituelle de leurs divisions et de leurs querelles.

Les gouvernemens européens, persuadés que la supériorité commercielle devait assurer la suprématie politique dans un tems où la guerre étant devenue si dispendieuse, les conditions de la paix dépendaient de la puissance qui pouvait la dernière payer et soutenir les armées, ont tourné presque exclusivement leurs soins vers tout ce qui pouvait favoriser les perfectionnemens ou l'extension de leur commerce.

L'Amérique et les Indes orientales produisant des denrées si précieuses pour la consommation, ou des matières si importantes pour les fabriques, ont dû attirer toute l'attention des peuples que leur position géographique appelait à la navigation.

Des colonies se sont formées dans toutes les parties de l'univers connu. Ce n'était pas, comme chez les anciens, le superflu de la population qui allait au loin chercher

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un établissement et fonder uné cité indépendante, qui ne conservait avec la métropole que des relations d'amitié et d'affection qu'entretenait la communauté de leur origine.

C'est ordinairement sous les auspices des gouvernemens et avec leur secours que se sont formées presque toutes les colonfes modernes; ou si d'heureux aventuriers sont parvenus à faire des établissemens de quel-` qu'importance, ils ont senti la nécessité de se donner à une puissance qui pût les protéger et les garantir d'une invasion que leurs succès même provoquaient.

Mais ces colonies, bien loin d'être indépendantes, n'ont pas même été appelées à la jouissance des lois communes qui régissaient leurs métropoles. L'immensité des frais qu'exigeait leur conservation, a forcé de les soumettre à un régime fiscal, qui, en ralentissant leurs progrès, a souvent diminué leur attachement pour la mèrepatrie, et les a quelquefois portées à desirer de se soustraire à sa domination.

Sans retracer ici l'histoire des établissemens des Européens dans les deux Indes,

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nous nous bornerons à fixer l'attention de nos lecteurs sur une des époques les plus remarquables de ce siècle, où l'on a vu une portion des colonies anglaises s'élever toutà-coup au rang des puissances les plus respectables; révolution dont les principes et les conséquences n'ont pas été sans influence sur les évènemens extraordinaires qui se sont depuis passés sous nos yeux.

Une multitude de circonstances, qu'il serait trop long d'énumérer, et qui d'ailleurs n'appartiennent pas à l'histoire particulière de la guerre présente, ayant amené cette grande crise qui a changé, sous tous les rapports, l'état politique de la France; le gouvernement britannique, qui n'était pas consolé de la perte de ses colonies de l'Amérique septentrionale, qui ne pouvait pardonner à la France l'assistance qu'elle leur avait donnée, et qui avait si efficacement contribué à leur indépendance, a dû espérer que les troubles inséparables d'une révolution lui présenteraient des occasions favorables pour user de représailles, et accroître sa puissance aux dépens d'une nation rivale.

MHOY WE

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