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arriva, le 29 fructidor, à Lugano, après avoir rassemblé ses troupes au Mont-Cénère il fit ses dispositions pour les attaques du St.-Gothard, et pour sa réunion avec les corps autrichiens des généraux Auffenberg et Jellachich, qui occupaient, devant les avant-gardes du général Lecourbe, les frontières des Grisons et des Petits-Cantons.

Cette division de troupes autrichiennes, qui devait recevoir encore quelques renforts par le Tyrol, était destinée à seconder le général Souwarow, dont le but n'était pas seulement de repousser le général Lecourbe, et de rétablir l'aile gauche de l'armée alliée de Suisse dans ses anciennes positions sur la Reuss, mais encore d'envelopper la droite de l'armée française, de la séparer du Valais, et franchissant à-la-fois le mont Furca et l'Engelberg, de marcher sur Lucerne et sur Berne, pour forcer le général Massena à quitter sa position, et à passer l'Aar pour assurer ses derrières.

A mesure que les Russes s'avançaient vers les frontières de la Suisse méridionale, le corps du général Strauch, soutenu par

le général Laudon, se porta en avant et reprit ses anciens postes.

Dès le 1er. vendémiaire, le maréchal Soumarow, ayant remonté la Leventine, ou vallée du Tessin, s'empara du poste d'Airolo, et le lendemain, de celui de St.Gothard, pendant que le général de Rosenberg tournait, par les sources du Rhin', vers le lac d'Oberalp, la position d'Urseren. Plus loin, le général Auffenberg descendait avec sa brigade par le Maderanerthal, dans la vallée de la Reuss, pour se réunir aux colonnes du général Souwarow dans la position du Steig.

Ainsi, la reprise du St.-Gothard et des positions sur la Reuss par le général Souwarow était exactement, dans le sens opposé, la même opération que celle qu'avait faite, un mois auparavant, le général Lecourbe, qui maintenant était forcé de céder ces postes importans. Le détail topographie, par lequel nous avons, dans notre numéro V, essayé d'expliquer cette expédition, pourrait être répété ici. Il suffirait de transposer les noms des vallées et des issues par lesquelles les colonnes du géné

ral Souwarow, débouchant en avant les unes des autres, comme l'avaient fait celles de Lecourbe, coupaient successivement la retraite des divers postes français, établis sur le cours de la Reuss depuis le Pont duDiable jusqu'à Altorf.

L'entrée du maréchal Souwarow en Suisse ne pouvait être plus heureuse, et cette expédition, peut-être d'un genre nouveau pour ce vieux capitaine, était d'autant plus remarquable, que ses officiers et ses soldats sortaient des plaines d'Italie, et n'avaient presqu'aucune expérience de cette espèce de guerre.

Si la prise du St.-Gothard par les Français avait, un mois auparavant, changé, avec tant d'avantage pour eux, la situation de leurs affaires en Suisse, cette clef n'était pas moins importantè entre les mains des Russes. Nous avons dit jusqu'où le général Souwarow aurait poussé ses progrès, si les succès d'une attaqne, ou seulement le maintien de la position de la droite de l'armée sur la Limat, lui en eussent laissé le tems. On verra qu'après un grand revers, l'occupation des Hautes-Alpes et la communica

tion avec l'Italie auraient pu, sinon balancer la fortune des armes, du moins assurer les moyens de rétablir les affaires des alliés. Mais quelque complète qu'ait été la victoire qu'a remportée depuis le général Massena, il semble qu'il aurait dû rendre plus difficile, au général Souwarow, l'entrée de la Suisse par le St.-Gothard.

Depuis que l'armée du prince Korsakow avait remplacé les troupes autrichiennes dans la position de Zurich, et que l'Archiduc avait marché au secours de Philipsbourg, le général Hotze commandait la partie de l'armée autrichienne qui était restée en Suisse, et qui consistait en 29 bataillons et quatre régimens de cavalerie. Contraint, par des forces supérieures, d'abandonner Glarus et Naefels, il avait pris une position avantageuse derrière la Linth, entre Wasen et Utznach; son quartier-général était à Rattbrun; il couvrait, par sa gauche, l'entrée des Grisons. Les Russes s'étendaient depuis Utznach, le long du lac de Zurich et de la Limat jusqu'à Baden; ils avaient un corps campé sur le Horn devant Zurich, et un autre sur les hauteurs

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près de la route qui conduit à Wallishofen ; le corps du général Nauendorf se trouvait vis-à-vis de Baden, et formait l'aile droite qui s'appuyait au Rhin.

Voici quelle était, depuis le 15 au 20 fructidor, la position de l'armée de Massena.

A la droite, le général Thureau occupait le Valais avec une division. Lecourbe occupait le Saint-Gothard et le cours de la Reuss jusqu'au lac des Quatre - Cantons, et poussait ses avant-gardes dans la Vallée des Grisons. La division du général Soult était à Glarus, trois fois pris et repris, et s'étendait jusqu'à Adlitwill. La division du général Mortier, d'Adlitwill à Dietikon; et celle du général Lorges, de Dietikon jusqu'à Baden, formait le centre de l'armée française. Celle du général Ménard, depuis Baden jusqu'au Rhin, et la réserve que le général Klein commandait dans le Frickthal, formaient la gauche; le général Chabran commandait à Bâle,

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