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Le 22 fructidor, le général Souwarow fit mettre en marche la première colonne des troupes russes, sous les ordres du général Rosenberg; elle se dirigea sur Novare, pour se porter ensuite par Bellinzona sur le Saint-Gothard.

Soit que le général Moreau se fût aperçu de ce mouvement par les manœuvres du général Kray, soit que la trève éventuelle de Tortone n'étant pas encore expirée, il espérât de pouvoir enlever encore aux alliés ce trophée de la bataille de Novi, il sortit le 23 fructidor de sa position avec un corps de 20 à 25,000 hommes, formant trois colonnes la première se porta sur Acqui, et les deux autres sur Novi et Serra-Valle.

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Le général Kray ayant marché à sa rencontre avec la gauche et une partie du centre de l'armée impériale, il y eut un engagement très-vif; les colonnes françaises furent repoussées. Après une perte assez considérable, Moreau se retira et reprit ses premières positions.

Le 25 fructidor, la citadelle de Tortone fut enfin rendue au général Souwarow,

qui, après avoir fait publiquement ses adieux et témoigné sa reconnaissance aux généraux et aux troupes autrichiennes, partit pour la Suisse avec l'arrière - garde des troupes russes.

Après la reddition de Tortone, toute la partie de l'armée du général Kray, qui était campée à Bozzalo di Formigaro et à Rivalta, pour couvrir le siège, marcha d'abord sur Alexandrie, et ensuite vers Coni, par Feliciano et Alba.

Le gros de l'armée (à-peu-près 35 bataillons et 5 régimens de cavalerie), sous les ordres du général Melas, se trouva rassemblé, le 30 fructidor, à Bra sur la Sture. C'était une position centrale entre les Alpes et les Appenins très-bien choisie pour s'opposer aux progrès du général Championet, et à la réunion qu'il cherchait à exécuter en avant de Coni avec l'armée dont le général Moreau allait lui laisser le commandement dans le pays de Gênes.

Championet se trouvait alors près de Pignerol; son quartier - général était à Villa-Valletta; le corps qu'il avait porté

en avant de Suze, et qu'on estimait à 6 òu 7,000 hommes, s'avançait sur Turin, où commandait le général Bellegarde, frère du feld-maréchal de ce nom, qui avait été appelé à Vienne.

La colonne de gauche de l'armée française des Alpes, conduite par le général Duhem, s'avançait d'Aost sur Yvrea, occupé par le général Haddick, dont la division formait la droite de l'armée autrichienne.

A la faveur de ces mouvemens, par lesquels, en pénétrant par les deux vallées principales, il menaçait d'envelopper la place de Turin et le flanc droit de l'armée autrichienne, le général Championet se porta en force, par le marquisat de Saluces, à l'entrée de la vallée de la Sture, près du fameux champ de bataille de Staffarde, où le maréchal de Catinat battit le duc de Savoie en 1690.

Le 28 et le 29 fructidor, il y eut des combats très - vifs en avant de Fossano et de Savigliano, que le général Gottesheim défendait avec une avant-garde d'environ 6,000 hommes, en attendant d'être soutenu

par le général Melas: il fut cependant forcé de céder ces deux postes importans. Le général Championet s'en empara; mais ils lui furent bientôt enlevés.

Le général Kray avait, comme nous l'avons dit, rassemblé ses forces à Bra; il ne perdit pas un instant pour attaquer le corps du général Championet, qui se trouvait presque isolé, et si avancé, qu'il pouvait, en une marche, se réunir à la gauche de l'armée de Moreau.

L'armée autrichienne partit du camp de Bra le deuxième jour complémentaire; elle fut partagée en deux fortes colonnes : le général Kray conduisait lui-même celle de gauche, et la dirigea sur Fossano; le général Melas, à la tête de l'autre, marcha pour attaquer Savigliano. L'affaire s'engagea d'abord par cette dernière colonne : celle de droite, où les régimens de Fürstenberg et de Stuart attaquèrent, reprit le poste de Savigliano.

Les Français évacuèrent aussi dans la nuit celui de Fossano; et après avoir essuyé une perte considérable, se retirèrent sur Maira, remontant la petite rivière de ce

nom, l'une de celles qui forment et arrosent la vallée appelée Château-Dauphin. Toute la chaîne des postes au-dessus de Turin avait été attaquée en même tems; le général Bellegarde, pressé et repoussé d'abord du côté de Rivoli, fut soutenu par les généraux Kaïm et Wukassowich, qui forcèrent les Français à se retirer à Suze.

Il ne s'était rien passé du côté de Gênes depuis la dernière tentative infructueuse faite par Moreau pour dégager Tortone, et depuis sa retraite dans sa position de Savonne deux petits corps autrichiens étaient restés en observation; l'un entre Gavi et Novi sur la Scrivia, et l'autre aux environs d'Acqui et de Spiguo, sur la Bormida.

Telles furent les manoeuvres et les actions par lesquelles, en allant au-devant des Français, les observant par-tout de près, et les attaquant lui-même à louvert des vallées, le général Kray sut couvrir et assurer la marche des Russes, qui se hâtaient d'atteindre les passages du mont Saint-Gothard. En se rappelant les sièges et les actions qui, dans les guerres précé

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