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troisième nom donné à la légion, nom sur lequel j'ai promis . de revenir, nous permettra d'en préciser davantage la date.

Ce nom, on se le rappelle, est représenté dans l'inscription par l'abréviation GER, dont l'explication naturelle est Germanicae. Cependant ne connaissant aucun texte, aucun monument qui pût faire supposer que la légion II Traiana eût, à aucune époque de sa longue existence, quitté l'Orient pour venir combattre les Germains, j'avais cru pouvoir supposer que dans cette abréviation GER, la lettre E était le résultat d'une erreur du graveur, qui y aurait mis cet E pour un O, comme il a mis un A pour cette même lettre O dans le mot QVANDAM1; et j'avais vu dans cette abréviation, que

1 Je reçois, au moment où je corrige les épreuves de cette communication (4 décembre 1872), le 11° numéro des Bulletins de l'Institut égyptien, et j'y trouve, p. 139, une inscription qui, si je l'avais connue, m'aurait empêché. d'émettre cette supposition. Cette inscription, qui a été trouvée au même endroit que la nôtre, et qui fait aujourd'hui partie des collections de l'Institut égyptien, y est ainsi reproduite :

c'est-à-dire :

POMPEIVS VERIN VS MIL LEG II TR F
OR GER VIR POST STIP VIII ANTISTIVS P
ROBVS PROC INSTITVS BEN M.P

Pompeius Verinus, mil(es) leg(ionis) II Tr(aianae) For(tis) Ger(manicae), centuria quinti principis) post(erioris), stip(endiorum) VIII. Antistius Probus, proc(urator) institutus, ben(e) m(erenti) p(osuit).

On voit que j'ai lu, au commencement de la deuxième ligne, V PR POST au lieu do VIR POST; c'est une restitution certaine et dont la nécessité n'a pas besoin d'être démontrée; le quintus princeps posterior était le commandant de la quatrième centurie de la cinquième cohorte, ou le vingt-huitième centurion de la légion.

Les mots proc(urator) insti[tu]tus ne sont pas un titre de fonctions publiques; ils peuvent se traduire en français par fondé de pouvoirs (de la famille du mort évidemment). Le mot procurator est employé dans le même sens, dans une inscription funéraire de Lambaese (Inscr. de l'Algérie, n. 1342), qui se termine ainsi Iulia Saturnina uxor dulcissimo marito bene merenti fecit, curante Iulio Basso Donato procuratore.

:

je corrigeais ainsi : GOR, le sigle de Gordianae, ce qui me donnait, pour la date de notre monument, le règne de Gordien le Jeune (239-244 de notre ère); on sait en effet que rien n'est plus commun sur les monuments postérieurs au règne de Septime Sévère que de voir les légions et les autres corps militaires, cohortes, ailes, flottes, ajouter à leur nom un surnom dérivé de celui de l'empereur régnant.

Mais notre savant confrère, M. Robert, a bien voulu m'avertir qu'il existe, ou plutôt qu'il a existé une médaille unique de Victorin, sur laquelle on lisait le nom de la légion II' Traiana, et qui a été ainsi décrite par M. de Witte1: IIa

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IMP VICTORINVS P F AVG; buste lauré à droite.

R. LEG II TRAIANA; dans le champ PF, Hercule debout à droite, la peau de lion sur le bras gauche, tenant la massue et l'arc. Bibliothèque de Strasbourg.

Or.

--

Cette médaille prouve évidemment que la légion II Traiana faisait partie de l'armée de Victorin, et, comme celui-ci ne fut reconnu comme empereur que dans les provinces gauloises, il faut nécessairement admettre qu'elle se trouvait alors (265-267) dans ces provinces. Elle n'avait pu y être amenée que dans les premières années du règne de Gallien (253-257), avant que Postume n'eût été proclamé empereur (258); elle dut y rester au moins jusque sous Aurélien (270-275), et l'on conçoit facilement que, pendant cette période de dix années environ, elle ait pu se distinguer dans quelque bataille contre les Germains, et recevoir en conséquence le surnom de Germanica.

Du reste, elle ne dut pas tarder à revenir en Égypte, où sa présence est signalée, sous le règne de Carin et Numérien,

Recherches sur les empereurs qui ont régné dans les Gaules, p. 100, n. 35.

en 284, par des médailles frappées à Alexandrie, et qui sont ainsi décrites par Eckhel1:

A.K.M.A KAPINOÇ CEB; caput laureatum.

R. AEг B TRAI L., vel ETOYC г; aquila legionaria.

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Je crois devoir appeler, en finissant, l'attention de l'Académie sur les deux enseignes représentées sur notre monument; leur forme, suivant Scaliger, est celle que reçurent les. signa qui remplacèrent les perches surmontées d'une poignée de foin, et la main ouverte, par laquelle elles se terminent, pourrait être une allusion au nom du manipule2. Du reste, sur ces enseignes le nombre des disques n'est pas toujours le même; il est de sept sur les nôtres, et l'on n'en compte que six sur une enseigne dont est décoré le monument d'un signifer de la légion VIII Augusta, conservé aujourd'hui au musée d'York3.

M. de Longpérier, interrogé sur la question de savoir si le style général de la sculpture confirme les données de l'épigraphie, déclare, après examen de la photographie qui lui est soumise, que, si le vêtement du personnage et les accessoires ne sont pas assez significatifs pour la date à fixer, la coiffure offre des particularités d'une grande précision. Elle consiste en courtes hachures obtenues dans la masse du marbre au moyen de petits coups de ciseau, de façon que la mèche de cheveux soit rendue non par le procédé ordinaire, mais par

2

1 Doctrina num. vet. VII, 513 et 515; Cf. IV, 95.

Hasta, cum manu supra eminente, nonne allusione ad manipuli nomen?» De militia Rom. lib. IV, dial. 5.

Corp. inser. lat. vol. VII, n. 243.

un procédé de convention. Cette manière de traiter la chevelure est enfermée dans un intervalle très-précis qui commence au temps d'Alexandre Sévère et se termine à l'époque du double règne de Valérien et de Gallien.

Sont présentés à l'Académie les ouvrages suivants:

1o Le dieu ERGE, note sur le paganisme dans les Pyrénées, par M. Frossard, pasteur (1872, br. in-8°).

2o Du même, Numismatique protestante, ou description de 41 mereaux de la communion réformée (br. grand in-8°).

3° Contributions à l'histoire de la chirurgie oculaire chez les anciens, par A. Anagnostakis, doyen de la Faculté de médecine d'Athènes, etc. (1872, grand in-8°).

4° Les tombes en bronze de deux évêques fondateurs de la cathédrale d'Amiens, par l'abbé J. Corblet (sans date), in-8°, avec deux planches représentant les deux évêques.

5° Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France, année 1871 et 1" trimestre de 1872.

6° Bulletin de la Société des antiquaires de Picardie, année 1872,

n° 1.

7° Revue archéologique, juin 1872 (avec une planche représentant un beau miroir grec de Corinthe).

8° Annales de philosophie chrétienne, mai 1872.

9° L'Investigateur, etc. mai et juin 1870.

10° M. DE LONGPÉRIER, à l'occasion de la présentation du numéro de juin 1872 de la Revue de la Suisse catholique, communique sur l'un des articles qui font partie de ce numéro les observations suivantes:

M. Joseph Grivel, de Fribourg, en Suisse, qui a déjà adressé, il y a six mois, une notice intitulée Le plus ancien dictionnaire, désire que j'offre de sa part à notre compagnie un article nouvellement publié par lui dans la Revue de la Suisse catholique, et intitulé Revue critique de l'inscription dite de BORSIPPA (tour de Babel). Je me conforme avec plaisir à l'intention de ce savant estimable. Mais je dois, en même temps, faire quelques réserves au sujet du texte dont il s'occupe. Ce texte a été publié et traduit par M. Oppert il y a seize ans. Notre savant professeur a, en Suisse même, publié une rectification de son premier travail', et M. Grivel

Dans un discours prononcé à Fribourg le 22 février 1871 et imprimé depuis à Bale en 1871.

l'a ignoré. Sur quelques points, M. Oppert et M. Grivel sont donc plus en accord que ce dernier ne l'a supposé. Mais il reste un point très-important où la divergence est formelle. Ce point concerne l'édifice de Borsippa. M. Oppert traduit: «Un roi ancien l'avait commencé, il y a 42 périodes; M. Grivel, adoptant l'opinion de M. Rawlinson fournie par le dictionnaire de M. Norris, traduit: Un roi ancien l'avait construit et élevé de 42 «coudées. La difficulté réside dans une expression qui a le sens de mesure (de temps, de longueur, de poids). La distinction à faire est très-importante; car il s'agit là d'un des monuments les plus intéressants de l'antiquité; mais la question ne semble pas résolue.»

"

11° Le même membre présente un extrait de la Revue archéologique concernant les Recherches et découvertes en Palestine par M. ClermontGanneau. Ce simple aperçu donne une liste des textes inédits (tant ins-criptions hébraïques et autres plus ou moins connexes qu'inscriptions latines et grecques) que M. Ganneau a réunis en nombre déjà considérables (83), élucidés en partie et qui forment une branche presque entièrement nouvelle de l'épigraphie antique.

12° M. MAURY fait hommage des deux dissertations suivantes de M. Anatole de Barthélemy: I. Les libertés gauloises sous la domination romaine de l'an 50 à l'an 27 avant J. C. (Extr. de la Revue des questions historiques, 1872, in-8°); II. Essai sur l'origine des armoiries féodales et sur leur importance pour la critique historique (Extr. des Mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest, Poitiers, 1872, in-8°).

13° M. le PRÉSIDENT présente, au nom de l'auteur, M. le marquis DE LA GRANGE, membre de l'Institut, un opuscule intitulé Pensées (1872, in-24).

M. le D' Revillout continue, pour son frère, la lecture du Mémoire sur le philosophe Secundus d'après la comparaison des textes arabes, grecs, syriaques qui nous sont parvenus.

SÉANCE DU VENDREDI 26.

PRÉSIDENCE DE M. MILLER.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et la rédac

tion en est adoptée.

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