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BATAILLE DE LEIPSICK.

RETOUR DE BONAPARTE A PARIS.

TRAITÉ DE VALENÇAY.

Le 18 et le 19 octobre se donna dans les champs de Leipsick ce combat que les Allemands ont appelé la bataille des nations. Vers la fin de la seconde journée, les Saxons et les Wurtembergeois, passant du camp de Napoléon sous les drapeaux de Bernadotte, décidèrent le résultat de l'action; victoire entachée de trahison. Le prince de Suède, l'empereur de Russie et le roi de Prusse pénètrent dans Leipsick à travers trois portes différentes. Napoléon, ayant éprouvé une perte immense, se retira. Comme il n'entendait rien aux retraites de sergent, ainsi qu'il l'avait dit, il fit sauter des ponts derrière lui. Le prince Poniatowski, blessé deux fois, se noie dans l'Elster : la Pologne s'abîma avec son dernier défenseur.

Napoléon ne s'arrêta qu'à Erfurt: de là son bulletin

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annonça que son armée, toujours victorieuse, arrivait comme une armée battue: Erfurt, peu de temps auparavant, avait vu Napoléon au faîte de la prospérité.

Enfin les Bavarois, déserteurs après les autres d'une fortune abandonnée, essayent d'exterminer à Hanau le reste de nos soldats. Wrède est renversé par les seuls gardes d'honneur : quelques conscrits, déjà vétérans, lui passent sur le ventre; ils sauvent Bonaparte et prennent position derrière le Rhin. Arrivé en fugitif à Mayence, Napoléon se retrouve à Saint-Cloud le 19 novembre; l'infatigable de Lacépède revient lui dire : « Votre Majesté « a tout surmonté. » M. de Lacépède avait parlé convenablement des ovipares; mais il ne se pouvait tenir debout.

La Hollande reprend son indépendance et rappelle le prince d'Orange. Le 1" décembre les puissances alliées déclarent « qu'elles ne font point la guerre à la France, mais à l'empereur seul, ou plutôt à cette prépondérance qu'il a trop longtemps exercée, hors des limites de son empire, pour le malheur de l'Europe et de la France. »

Quand on voit s'approcher le moment où nous allions être renfermés dans notre ancien territoire, on se demande à quoi donc avaient servi le bouleversement de l'Europe et le massacre de tant de millions d'hommes? Le temps nous engloutit et continue tranquillement son

cours.

Par le traité de Valençay du 11 décembre, le misé-, rable Ferdinand VII est renvoyé à Madrid : ainsi se termina obscurément à la hâte cette criminelle entreprise. d'Espagne, première cause de la perte de Napoléon. On peut toujours aller au mal, on peut toujours tuer un

peuple ou un roi; mais le retour est difficile: Jacques Clément raccommodait ses sandales pour le voyage de Saint-Cloud; ses confrères lui demandèrent en riant combien son ouvrage durerait : « Assez pour le chemin « que j'ai à faire, répondit-il : je dois aller, non revenir. »

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LE CORPS LÉGISLATIF CONVOQUÉ, PUIS AJOURNÉ.
LES ALLIES PASSENT LE RHIN. COLÈRE DE BONAPARTE.

PREMIER JOUR DE L'AN DE 1814.

Le Corps législatif est assemblé le 19 décembre 1813. Étonnant sur le champ de bataille, remarquable dans son conseil d'État, Bonaparte n'a plus la même valeur en politique : la langue de la liberté, il l'ignore; s'il veut exprimer des affections congéniales, des sentiments paternels, il s'attendrit tout de travers, et il plaque des paroles émues à son insensibilité : « Mon cœur, » dit-il au Corps législatif, « a besoin de la présence et de l'affection « de mes sujets. Je n'ai jamais été séduit par la prospérité; « l'adversité me trouvera au-dessus de ses atteintes. « J'avais conçu et exécuté de grands desseins pour la « prospérité et le bonheur du monde. Monarque et père, je « sens que la paix ajoute à la sécurité des trônes et à « celle des familles. »>

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