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BATAILLES DE LÜTZEN, DE BAUTZEN ET DE DRESDE.

REVERS EN ESPAGNE.

Les levées de 1812, se succédant, s'étaient arrêtées en Saxe. Napoléon arrive. L'honneur du vieil ost expiré est remis à deux cent mille conscrits qui se battent comme les grenadiers de Marengo. Le 2 mai, la bataille de Lützen est gagnée Bonaparte, dans ces nouveaux combats, n'emploie presque plus que l'artillerie. Entré dans Dresde, il dit aux habitants: « Je n'ignore pas à quel transport vous vous êtes livrés lorsque l'empereur « Alexandre et le roi de Prusse sont entrés dans vos « murs. Nous voyons encore sur le pavé le fumier des « fleurs que vos jeunes filles ont semées sur les pas des « monarques. » Napoléon se souvenait-il des jeunes filles de Verdun? C'était du temps de ses belles années.

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A Bautzen, autre triomphe, mais où s'ensevelissent

le général du génie Kirgener, et Duroc, grand maréchal du palais. « Il y a une autre vie, dit l'empereur à Duroc : « nous nous reverrons. » Duroc se souciait-il beaucoup de le revoir?

Le 26 et le 27 août, on s'aborde sur l'Elbe, dans des champs déjà fameux. Revenu de l'Amérique, après avoir vu Bernadotte à Stockholm, et Alexandre à Prague, Moreau a les deux jambes emportées d'un boulet, à Dresde, à côté de l'empereur de Russie: vieille habitude de la fortune napoléonienne. On apprit la mort du vainqueur de Hohenlinden, dans le camp français, par un chien perdu, sur le collier duquel était écrit le nom du nouveau Turenne; l'animal, demeuré sans maître, courait au hasard parmi les morts: Te, janitor Orci!

Le prince de Suède, devenu généralissime de l'armée du nord de l'Allemagne, avait adressé, le 15 d'août, une proclamation à ses soldats :

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Soldats, le même sentiment qui guida les Français << de 1792, et qui les porta à s'unir et à combattre les «< armées qui étaient sur leur territoire, doit diriger aujourd'hui votre valeur contre celui qui, après avoir <<< envahi le sol qui vous a vus naître, enchaîne encore « vos frères, vos femmes et vos enfants. >>

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Bonaparte, encourant la réprobation unanime, s'élançait contre la liberté qui l'attaquait de toutes parts, sous toutes les formes. Un sénatus-consulte du 28 août annule la déclaration d'un jury d'Anvers : bien petite infraction, sans doute, aux droits des citoyens, après l'énormité d'arbitraire dont avait usé l'empereur; mais il y a au fond des lois une sainte indépendance dont les cris sont entendus : cette oppression d'un jury fit plus de

bruit que les oppressions diverses dont la France était la victime.

Enfin, au midi, l'ennemi avait touché notre sol; les Anglais, obsession de Bonaparte et cause de presque toutes ses fautes, passèrent la Bidassoa le 7 octobre : Wellington, l'homme fatal, mit le premier le pied sur la terre de France.

S'obstinant à rester en Saxe, malgré la prise de Vandamme en Bohême et la défaite de Ney près de Berlin par Bernadotte, Napoléon revint sur Dresde. Alors le Landsturm se lève; une guerre nationale, semblable à celle qui a délivré l'Espagne, s'organise.

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CAMPAGNE DE SAXE OU DES POËTES.

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On a appelé les combats de 1813 la campagne de Saxe ils seraient mieux nommés la campagne de la jeune Allemagne ou des poëtes. A quel désespoir Bonaparte ne nous avait-il pas réduits par son oppression, puisqu'en voyant couler notre sang, nous ne pouvons nous défendre d'un mouvement d'intérêt pour cette généreuse jeunesse saisissant l'épée au nom de l'indépendance? Chacun de ces combats était une protestation pour les droits des peuples.

Dans une de ses proclamations, datée de Kalisch le 25 mars 1813, Alexandre appelait aux armes les populations de l'Allemagne, leur promettant, au nom de ses frères les rois, des institutions libres. Ce signal fit éclater la Burschenschaft, déjà secrètement formée. Les universités d'Allemagne s'ouvrirent; elles mirent de côté la douleur pour ne songer qu'à la réparation de l'injure : « Que les

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