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par son gouvernement, inepte à être consultée sur ses intérêts, inepte à en surveiller la conduite, inepte à donner ou à refuser son adhésion au traité, quel qu'il soit, dont le pain de ses ouvriers est l'enjeu. Elle ne peut rien prévenir, rien empêcher, rien conduire, et il lui faut tout supporter, jusqu'à la ruine!

Quand il n'y aurait dans l'histoire que ce seul exemple à prouver que le premier principe de l'économie industrielle et commerciale d'un peuple est le sacré et imprescriptible principe de la liberté politique, cet exemple ne suffirait-il pas?

C'était le cri de la nation dès 1788. Vous venez de l'entendre par la bouche de la Chambre de commerce de Normandie : « Faisons nos affaires! » Telle était la généreuse pensée qui enflammait tous les esprits. D'un bout de la France à l'autre retentissait ce cri : « Faisons nos affaires! >> qui tintait enfin, après huit siècles, l'agonie du despotisme.

La royauté, éperdue sous le flot montant de l'indignation populaire, essayait, mais en vain, de tenir encore. La déplorable faiblesse de Louis XVI portait ses fruits. Ses ministres, comme lui, semblaient pris de vertige. Ils reconnaissaient tous, enfin, combien la grande honnêteté de Turgot avait jugé juste. Ils offraient des concessions. De Calonne convoquait les notables, et parlait de la suppression des priviléges. La nation la refusait avec mépris de sa main. Brienne essayait d'être plus heureux; à peine avait-il paru, que le pied lui glissait dans le déficit creusé par de Calonne. Enfin, une voix cria: les Etats généraux! A l'instant la nation répéta en chœur immense : les Etats généraux! les Etats généraux!

Il n'y avait plus que ce port de salut qui fût ouvert à tout le monde. On rappela Necker, qui se flatta, que n'était-il capable d'y réussir! d'y faire également jeter l'ancre à la société et à la monarchie; et enfin, le 5 mai 1789, s'ouvrirent les immortelles assises de l'Assemblée constituante.

LIVRE VII.

LA RÉVOLUTION, LE CONSULAT ET L'EMPIRE.

Ouverture des États généraux.

- Généreuse grandeur du mouvement de l'esprit public à cette époque. Cahiers du tiers État. Les États se déclarent Assemblée constituante.- Nuit du 4 août. — Travaux de l'Assemblée. Suppression des corporations et des douanes intérieures. Tarif de La Constituante proclame le principe de la Assemblée législative.

1791 caractère de ce tarif. sanction législative des traités.

- Situation économique de la France pendant la Terreur.

La Convention.

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gypte. Tableau de l'état moral de la France à ce moment. - Paroles du général Bonaparte. Nos pères se donnent à lui: pourquoi.

Désordre de la France à l'avénement du Premier Consul. - État des finances.

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Lettre de Napoléon

Le Premier Consul, aidé de M. Gaudin, les relève. au roi d'Angleterre pour en obtenir la paix. — Refus de l'Angleterre : ses motifs. Marengo: traité de Lunéville.. Paix d'Amiens; ce qu'y gagnaient les Anglais : comment leur aristocratie l'accueillit. - Activité prodigieuse du Premier Consul. - Traités divers. - Rétablissement de la sécurité. Impulsion donnée aux travaux publics. Le Premier Consul interroge les Chambres de commerce. Il provoque une Exposition de l'Industrie. Ce que révèle cette Exposition. - Fox la visite : ce qu'il en dit. Projets et travaux du Premier Consul pour relever notre marine et nos colonies. Expédition de Saint-Domingue.- Rachat de la Louisiane. Négociations pour l'acquisition des Florides. Jalousie de l'Angleterre au spectacle de la renaissance de la France. - Le ministère Addington demande un nouveau traité de 1786. Patriotique colère du Premier Consul.

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Domingue.

Cession de la Louisiane aux États-Unis : négociations à ce sujet. Débats du Parlement anglais à la veille de la reprise des hostilités. Brigandage maritime de l'Angleterre.

La guerre recommence.

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-

Comment le Premier Consul y répond. - Napoléon devient empereur : Pitt rentre au ministère. Exactions des Anglais contre les neutres; représailles de Napoléon. - Préparatifs de l'expédition de Boulogne. — Troisième coalition: Austerlitz et Trafalgar. Nouvelle lettre de Napoléon au roi d'Angleterre.- Singulière réponse de Pitt. - Napoléon transporte la guerre sur le terrain économique. Décret sur les fils et tissus de coton. Alarme à Londres. Mort de Pitt. Ministère de Fox: ses bonnes

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dispositions envers la France. Quelles notes échangea avec lui M. de Talleyrand: vrai motif de la rupture de la paix d'Amiens. Propositions extraordinaires de Napoléon à l'Angleterre. — Mort de Fox. - L'école de Pitt rentre aux affaires. Campagne de Prusse. - Pirateries des Anglais : leurs exactions envers les États-Unis. Ils bloquent nos ports et nos colonies sur le papier. - Réponse de Napoléon. - Décret de Berlin.—Message du Sénat. - Paix de Tilsitt. Adhésion de la Russie au décret de Berlin. Nouvelles violences des Anglais. - Décret de Milan. continental. L'Europe entière y adhère. Grand caractère de cet acte. - Épouvante et péril de l'Angleterre. Activité de Napoléon. Situation de la France en 1807.- Quelles privations. le blocus continental coûta à la France et quels désordres il entraîna. - Comment Napoléon travailla à adoucir les unes et à prévenir les autres. Jugement à ce sujet. -Influence admirable du blocus sur le progrès économique de la France. Progrès de l'agriculture. —Élan de l'industrie.—Omnis fert omnia tellus. - Développement de l'industrie du coton. - Invention de la filature mécanique du lin. Prospérité de la soierie et de la draperie. - Essor de - ÉnuméraElle supplée aux produits du Nouveau-Monde. tion de ses principales découvertes en ce genre. Histoire du sucre indigène décret de 1812. Progrès d'industries diverses. Travaux de la métallurgie. Tableau comparé du commerce et de la fortune de la France en 1788 et en 1812. · Elle - Détresse de l'Angleterre à la fin de 1811.

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est à la veille de se rendre les fautes de Napoléon la sauvent; comment. — Quel nouvel homme s'était fait en l'Empereur depuis Tilsitt. - Comment et pourquoi le blocus continental était devenu odieux à l'Europe. — Ukase du czar. Campagne de Russie.

néral de cette époque.

Chute de l'Empire.

Caractère gé

« Il n'est point arrivé de grand changement, dit Bos<«< suet, qui n'ait eu ses causes dans les siècles précé

dents... C'est pourquoi tous ceux qui gouvernent se «sentent assujettis à une force majeure... Ils ne sont pas « les maîtres des dispositions que les siècles passés ont «mises dans les affaires... » Cette maxime est également vraie à toutes les époques et dans toutes les situations de l'histoire; mais jamais peut-être sa vérité n'avait mieux été faite pour frapper les esprits que dans cette journée, à jamais mémorable, du mois de mai 1789, où se fit, à Versailles, l'ouverture des États généraux.

La pesée des événements passés sur la marche des esprits et des choses était immense. Le régime féodal tout entier avec ses huit cents ans d'exactions augmentait, de tout le poids des haines séculaires qu'il avait accumulées, la puissance d'impulsion de la révolution. Le passé poussait le présent avec une force irrésistible. Les dispositions mises dans les affaires par les siècles antérieurs, comme dit Bossuet, non-seulement étaient inévitables, mais elles étaient les maîtresses des événements aussi bien que des volontés. Le dix-huitième siècle avait instruit le procès de la féodalité : l'arrêt rendu contre elle de toute éternité dans le ciel était promulgué sur la terre. L'énorme constitution sociale, qui avait écrasé si longtemps le génie de la nation, était à bout: le soleil de la liberté se levait enfin sur la France.

Immortelle Assemblée ! le souvenir du noble et pur enthousiasme qui vous anima, après soixante ans de hasards, nous transporte encore aujourd'hui. Nous n'avons fait que la traverser cette terre promise que vous nous aviez ouverte et où nous nous croyions établis pour tou

1 Discours sur l'histoire universelle, troisième partie, chapitres 11 et viii.

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