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>> Je

>> temps, comme dans ceux de notre prospé»rité, vous n'avez cessé d'être des modèles de >> bravoure et de fidélité. Avec des hommes tels » que vous notre cause n'était point perdue, » mais la guerre était interminable, c'était la » guerre civile, et la France n'en serait de» venue que plus malheureuse; j'ai donc sa>>> crifié tous nos intérêts à ceux de la patrie. pars; vous, mes amis, continuez de ser>> vir la France; son bonheur était mon uni» que pensée, il sera toujours l'objet de mes >> vœux. Ne plaignez pas mon sort; si j'ai con» senti à me survivre, c'est pour servir encore » à votre gloire : je veux écrire les grandes >> choses que nous avons faites ensemble. >> Adieu, mes enfans, je voudrais vous presser Que j'embrasse en

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>> tous sur mon cœur.

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>> core votre drapeau... >>

Et ici la voix lui manque, et le drapeau

qu'il prend dans ses bras cache et essuie ses

larmes. On n'entend

que

des sanglots.

-

Tous ces hommes pleurent comme des enfans qui vont perdre un père!

Mais la voix de l'empereur se fait entendre de nouveau. «Adieu encore une fois, dit-il, >>> mes vieux compagnons. Que ce baiser >> passe dans vos cœurs!»-Et il s'élance dans la voiture où l'attend le maréchal Bertrand.

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La voiture part, et Napoléon disparaît aux regards de ses vieux frères d'armes.

Nous le retrouverons à l'île d'Elbe!

Ce fut M. Jamin, auteur d'une brochure à laquelle nous avons emprunté force bonnes choses qui nous fit les honneurs de Fontainebleau ancien et moderne, depuis la chambre où François Ier vint visiter Léonard de Vinci mourant jusqu'à celle où l'empereur signa son abdication. Puis il nous conduisit à l'église d'Aron, et nous montra cette tombe de Monaldeschi, que, la relation du père le Bel à

1 Par une coïncidence singulière, la fresque du plancher représente la Force imposant sa volonté à la Justice.

la main, nous eussions retrouvée au pied de son bénitier, quand même une main plus pieuse que savante n'aurait point écrit sur la dalle funéraire cette courte épitaphe : Cy git Monaldeschi.

C'est dans la même église, assure-t-on, qu'ont été enterrées les entrailles de Philippele-Bel. On montre la dalle qui les recouvre; mais de l'inscription effacée par les pieds des curieux et par les genoux des fidèles, on ne peut lire que ces mots : qui trépassa l'an de l'Incarnation 1215, le jour de Pasques.

Aux deux côtés de la porte, scellées dans la muraille, sont les tombes de Vaubanton et de Bezout.

En sortant de l'église, nous primes congé de notre complaisant cicérone, et, remontant en voiture, nous nous remîmes en

route.

IV

Le docteur M.

Le même soir, vers les neuf heures, nous arrivâmes à Cosne. J'avais dans les environs de cette ville un jeune homme de ma connaissance qui vivait avec sa femme et deux beaux enfans, dans sa terre, laquelle lui rapportait dix ou douze mille livres de rente,

dont il mangeait patriarcalement la sixième partie en dix mois sur les lieux, et le reste en six semaines à Paris. Il m'avait souvent invité, si mes courses me conduisaient vers l'embouchure de la Norain, à faire une chasse chez lui, me promettant force gibier; de sorte que, comme la chose devient de plus rare en plus rare, nous nous étions arrêtés à Cosne, avec l'intention de profiter le lendemain de l'invitation. Aussi, en arrivant à l'hôtel du Grand-Cerf, la première chose que je fis fut de m'informer de la terre de Marsilly, et de mon ami Ambroise R. La terre de Marsilly était située à deux lieues, et mon ami Ambroise R. était, par fortune, logé le même soir dans l'hôtel. Il avait été appelé à Cosne pour déposer à l'instruction du procès du docteur M., lequel était accusé d'avoir empoisonné sa femme et sa fille.

Comme Ambroise était sorti pour le moment, nous demandâmes s'il n'y avait point

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