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Bourbons en 1814? j'aurais voulu que la restauration se consolidât par la liberté du pays, et qu'une couronne, contemporaine de nos vieilles gloires nationales, se fût retrempée dans notre jeune et brillante civilisation.

Les fautes du gouvernement, le caractère personnel du dernier roi de la branche aînée des Bourbons, en ont autrement décidé que les destinées s'accomplissent!

J'ai relu mes manuscrits; j'ai changé peu de choses; mes réflexions demeurent les mêmes. J'ai eu le triste avantage de prévoir juste et loin. Ce qui n'était que conjectures, s'est changé en faits! Quelques rapprochemens avec les grands événemens dont nous avons été témoins se sont présentés sous ma plume; pouvais-je m'y refuser!

Je n'ai point flatté le pouvoir nouveau. Les hommes et le parti triomphant aujourd'hui ont des reproches à se faire dans

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les fortunes diverses de la restauration. Je ne les tairai pas, et qu'importe la puissance à l'inflexible histoire!

Trois parties composeront cet ouvrage. J'ai suivi dans la première, les Bourbons depuis 1789 jusqu'en 1814; j'ai tracé l'esquisse des faits contemporains qui ont pu préparer la restauration. J'ai couru sur tous ces faits pour arriver rapidement à l'histoire de cette restauration et des cent-jours. J'ai raconté dans la seconde, le court ministère du prince Talleyrand et du duc d'Otrante, le premier ministère du duc de Richelieu, les ministères du marquis Dessolle, du duc Decazes, le second ministère dé M. de Richelieu; et enfin le ministère de M. de Villèle.

La troisième partie, à laquelle je travaille encore, comprendra les deux ministères de M. Martignac et du prince de Polignac jusqu'à la dernière révolution de juillet.

L'histoire de la restauration, depuis le congrès de Vienne, est celle de l'Europe. La diplomatie tiendra donc une large place dans ce travail. Les cartons des affaires étrangères m'ont été long-temps ouverts; je les ai mis à profit.

Rien n'est écrit que sur des documens authentiques, des pièces officielles, premiers élémens de l'histoire.

Grâce au ciel! vivant aujourd'hui en dehors des affaires, j'ai acquis l'heureux privilége de voir tout à l'abri de ces préjugés et de ces passions qui atteignent l'homme public, alors qu'il touche un portefeuille ; car le premier malheur du pouvoir, c'est de ne plus sentir comme le peuple, de ne plus juger, ainsi que le commun des hommes, et de n'apercevoir la société qu'à travers les intrigues des salons et les applaudissemens de l'antichambre!

HISTOIRE

DE

LA RESTAURATION.

remière Partie.

LIVRE I.

LA FRANCE ET LES BOURBONS

DE 1789 EN 1814.

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