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Les principaux membres de l'association royaliste étaient MM. de Montmorency, de Quinsonas, Clermont de Mont-Saint-Jean, Just de Noailles, Sosthène de La Rochefoucauld. Quelques uns ne s'étaient jamais attachés au gouvernement de Napoléon, quoiqu'ils comptassent un grand nombre de membres de leur famille dans la maison impériale; d'autres, par exemple, M. Sosthène de La Rochefoucauld, avaient sollicité et eu l'honneur d'être présentés chez S. M. l'empereur et roi; mais le temps des grandes solennités du mariage était passé! Vers le 30 février, MM. Mathieu et Adrien de Montmorency avaient reçu et propagé une proclamation de S. A. R. M. le comte d'Artois, datée de Vésoul; une presse clandestine en avait multiplié les exemplaires. En voici les

termes :

Nous Charles-Philippe de France, fils de France, MONSIEUR, comte d'Artois, lieutenantgénéral du royaume, etc., à tous les Français, salut.

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Français, le jour de votre délivrance approche; le frère de votre roi est arrivé.

» Plus de tyran, plus de guerre, plus de conscription, plus de droits vexatoires. Qu'à

la voix de votre souverain, de votre père, vos malheurs soient effacés par l'espérance, vos erreurs par l'oubli, vos dissensions par l'union dont il veut être le gage.

» Les promesses qu'il vous renouvelle solennellement aujourd'hui, il brûle de les accomplir, et de signaler par son amour et ses bienfaits le moment fortuné qui, en lui ramenant ses sujets, va lui rendre ses enfans. Vive le roi! Signé CHARLES-Philippe. »

A mesure que les alliés se rapprochaient de Paris, l'association royaliste prenait un caractère plus prononcé encore. Les salons du faubourg Saint-Germain s'emplissaient de gentilshommes en rapport avec les princes sur les frontières; on y discutait des projets de mouvemens à Paris, en faveur de la cause royale; mais on ne dissimulait pas que rien ne serait plus difficile que de faire triompher, sans la présence des alliés, une dynastie que personne ne connaissait plus. Il y avait dans la capitale une habitude d'obéissance à la famille impériale, et c'était une entreprise hasardeuse, que de substituer les fleurs de lis aux aigles d'Iéna et d'Austerlitz, qui ornaient le faîte des édifices, et le drapeau blanc au drapeau tricolore!"

BATAILLE ET CAPITULATION DE PARIS.

EFFORTS DES ROYALISTES.

29 ET 30 MARS 1814.

TELLE était la situation de Paris, lorsque l'armée alliée, forte de 180,000 hommes, arriva aux environs de la capitale. La présence des ennemis dans les villages rapprochés de Paris, fut signalée aux habitans de la grande cité par un spectacle attendrissant.

Des familles entières, avec leurs enfans, leurs troupeaux, se présentaient aux barrières, et bientôt elles remplirent les boulevards, et cherchèrent un abri dans les cours où une généreuse hospitalité leur était offerte. Des convois de blessés sillonnaient les rues, et déjà leur multitude encombrait les hôpitaux ; une sombre inquiétude s'était répandue parmi les familles opulentes; beaucoup quittaient la ville, et

se retiraient dans les provinces de l'Ouest et du Midi.

Le gouvernement de la régence se réunissait tous les jours; l'impératrice tenait le conseil des ministres, et, dans l'absence des nouvelles de l'empereur, toutes les délibérations étaient prises sous l'influence du roi Joseph et du prince archichancelier. Lorsqu'on sut à n'en plus douter que Paris était menacé, on résolut d'organiser les moyens de défense. La garde nationale et la troupe de ligne passèrent une revue dans la cour des Tuileries, le 27 mars, et défilèrent sous les yeux de l'impératrice et du roi de Rome; le tout formait environ 36,000 hommes qui, joints aux corps des ducs de Raguse et de Trévise, complétaient un effectif de 55,000 hommes, dont 24,000 au plus pouvaient prendre une part active à la défense extérieure. C'était la seule force à opposer aux deux grandes armées alliées; mais on pouvait soulever une immense population, et se procurer, en les armant, l'appui de 30 ou 40,000 ouvriers qui auraient harcelé l'ennemi durant l'attaque; mais la méfiance qu'inspiraient les faubourgs, et surtout un système de trahison organisé dans l'intérieur, ne permet

tait pas l'emploi des ces dernières ressources. Il était une condition essentielle pour le gouvernement impérial, c'était de rester au sein de la capitale, afin de donner l'impulsion à la résistance, et surtout d'empêcher les ennemis de la dynastie de Napoléon d'en préparer la ruine. Le 28 mars on mit en délibération, dans le conseil de régence, si l'impératrice et le roi de Rome demeureraient à Paris, en cas de siége. Le conseil décida d'abord qu'on resterait; mais le roi Joseph et l'archichancelier montrèrent un ordre de l'empereur, qui prescrivait de quitter la capitale, si les ennemis parvenaient à la surprendre. Il fut décidé que la régence se retirerait à Blois, ainsi que tous les membres du gouvernement. On avait tant parlé d'oriflamme, d'invasion de Maures et de Sarrasins, sous Charles-Martel, et des Anglais, sous Charles VII, qu'on s'imaginait que Blois deviendrait le siége du gouvernement, comme Bourges, sous le dauphin, fils de Charles vi. Paris n'était plus alors qu'une ville ordinaire. Une fois que le siége du gouvernement était porté autre part, Marie-Louise devait invoquer l'antique fidélité des Français. Les politiques d'administration croyaient aussi que les bu

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