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» aussi loin de sa prévoyance qu'opposée à » toutes ses déterminations. Son intention » formelle était de ne concourir à l'organi»sation de la Suisse, que pour lui assurer » une indépendance absolue. »

par

Quelque partiales et peu rassurantes que dussent paraître ces déclarations du gouvernement français, les puissances continentales feignirent de croire à sa modération. Retenues par son influence, et plus encore des considérations d'intérêt particulier, dans le partage litigieux des indemnités de l'Empire, elles n'agirent en faveur des cantons confédérés qu'avec la plus timide circonspection. L'Angleterre seule avoua leur cause, et ne se borna pas à les secourir secrètement. Lord Hawkesbury adressa à ce sujet, à M. Otto, ministre français à Londres, une note dans laquelle il exprimait les profonds regrets qu'avait excités, dans le coeur de S. M. britannique, la proclamation du premier Consul. « S. M. ne voyait, disait-il, » dans les derniers efforts des cantons suis>>ses, que le vou légitime d'une nation

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» loyale et courageuse pour recouvrer son >> ancien gouvernement et ses anciennes lois, >> et obtenir le rétablissement d'un système » que l'expérience avait prouvé n'être pas >> seulement favorable au maintien de leur >> bonheur domestique, mais encore parfai>>tement en harmonie avec la tranquillité >> des autres puissances. >>

Peu de temps après, M. Moore, l'un des secrétaires qui tenaient la plume aux négociations d'Amiens, fut envoyé en Suisse pour remplir une mission confidentielle. Il devait reconnaître la véritable situation des affaires, seconder les dispositions des habitans, assurer la diète de Schweitz des ́intentions de l'Angleterre, et promettre aux confédérés les secours d'argent dont ils auraient besoin, dans le cas où ils se décideraient à opposer la force à la force. Cette intervention aurait suffi pour déterminer le premier Consul à presser les mesures qu'il avait résolues pour rendre impossible aux insurgés toute espèce de résistance, et forcer leur adhésion au plan de pacification qu'il avait conçu. Pendant que

les troupes françaises traversaient les cantons de Bâle et de Soleure pour occuper l'Argovie, le vice-président de la république italienne, le comte de Melzi, ordonnait au gé- · néral Charpentier, chef d'état-major, de faire occuper le canton de Lugano, d'où les confédérés avaient chassé les autorités helvétiques, et de diriger une colonne par le Splugen sur le pays des Grisons. Le général Murat, commandant en chef l'armée italienne, se rendit à Milan pour surveiller ces mouvemens combinés avec ceux du général Ney du côté du nord. Le gouvernement helvétique, rappelé de Lausanne à Berne, et solennellement réinstallé par le général Rapp, s'occupa d'abord de préparer, de concert avec les agens du gouvernement français, la formation de l'assemblée des notables de Suisse appelés à Paris en vertu de la procla mation du premier Consul. Un décret du sénat, rendu le 25 octobre, prescrivit aux dix-huit cantons les formes d'élection, et fixa au 15 novembre l'époque de la réunion des députés à Paris.

Cependant, ni la dernière sommation du

général Rapp, ni les proclamations du gouvernement helvétique, ni l'approche des troupes françaises et italiennes qui, de toute part, sedirigeaient vers les cantons orientaux, n'avaient pu ébranler la fermeté des mem ́bres de la diète de Schweitz, et les décider à se dissoudre les troupes confédérées qui se trou vaient dans les cantons de Berne, de Fribourg et du pays de Vaud, à l'époque de l'arrivée du général Rapp, avaient été licenciées conformément à la première convention; mais le général Bachmann avait rallié sur la Reuss toutes les milices qu'il avait pu rassembler, et occupait militairement cette dernière ligne de défense des cantons démocratiques.

Le général Ney, après avoir fait occuper Zurich par son avant-garde, sous les ordres du général Serras, s'y rendit lui-même avec la meilleure partie de ses troupes, qu'il dirigea ensuite sur Saint-Gall, Glaris et Schweitz. Il avait quelques jours auparavant envoyé à Lucerne, par un de ses aides-de-camp, l'ordre positif au gouvernement provisoire de se dissoudre sur le - champ ; il requérait la

diète de déclarer si elle adhérait ou non à la proclamation du premier Consul; il invitait le président Aloys Reding à se rendre de sa personne soit à Lucerne, soit au point qu'il voudrait désigner, pour conférer avec cet officier. Reding s'y refusa, mais il envoya M. Hirzel, l'un des membres de la diète, et le chargea de déclarer «que la diète de » Schweitz, cédant à la force, avait main» tenant résolu de se séparer, en réitérant, >> au nom de toute la Suisse, la même ré>> serve pour l'avenir qu'elle avait déjà fait >> connaître. >>

Cette assemblée, en ordonnant à ses troupes de rentrer dans leurs foyers, ferma ses séances par l'adresse suivante :

« Les députés des cantons unis de Zurich, » Berne, Lucerne, Ury, Schweitz, Under» walden, Zug, Glaris, Bále, Fribourg, » Soleure, Schaffhouse, Appenzell, ville de » Saint-Gall, Ligues-Grises, Thurgovie, » Baden et Rheinthal, se sont déterminés » à remettre leurs pouvoirs entre les mains » de leurs commettans, en tant que la force

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