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pour

ouvrir les de ceux qui pour

yeux

raient encore se laisser égarer, et pour les dégager à jamais des liens de leurs perfides conducteurs du reste, les bases du projet présenté comme une conséquence nécessaire du principe établi par le traité de Lunéville, et de la liberté laissée à la Suisse de se constituer elle-même, offraient une solution raisonnable de ce difficile problème dans les termes suivans:

<< I. La Suisse forme une république fédé» rée, sous la dénomination de Confédéra» tion helvétique.

» II. Elle est divisée en cantons.

>> III. Chaque canton se gouverne d'après » sa volonté, et exerce dans son territoire >> tous les droits de souveraineté qu'il a exer»cés dans l'ancien régime.

» IV. Les villes ne jouiront d'aucune pré>> rogative sur les campagnes ; les unes et les >> autres participent à l'administration de la » justice, de la police, et au gouvernement » intérieur de leur canton, etc. »

Il fallait au premier Consul d'autres ga

ranties qu'une constitution écrite, et dont l'exécution eût été confiée aux ennemis secrets de son pouvoir; il n'admettait pas dans ses combinaisons politiques la possibilité de l'indépendance et de la neutralité de la Suisse dans aucune supposition: il considérait que si elle n'était occupée militairement, ou gouvernée par l'influence de la France, tout l'avantage de cette formidable barrière restait à l'Allemagne, et que la France n'aurait plus de ligne de défense du côté de l'est dans la partie la plus vulnérable de ses frontières. Aussi le puissant médiateur ne se borna point à de vaines menaces: ses exhortations furent appuyées de sérieuses démonstrations militaires; un corps d'armée formé des troupes qui se trouvaient dans les garnisons du Haut et Bas-Rhin, et qui devait être porté à 20,000 hommes, fut rassemblé aux environs d'Huningue sous les ordres du général Ney, et se tint prêt à entrer en Suisse,

La diète de Schweitz, délibérant sur la proclamation du premier Consul, essaya de gagner du temps; elle se flattait encore que la

cour de Vienne, à cause de la garantiedu traité de Lunéville par rapport à l'indépendance de la Suisse, pourrait intervenir, et, malgré l'urgence des circonstances, elle différa de répondre à cette première sommation, dans l'espoir qu'avant d'être contrainte de s'expliquer, M. de Diesbach, envoyé à Vienne, au

rait fait connaître les intentions du cabinet autrichien la diète se borna donc à ratifier l'armistice conclu avec le gouvernement helvétique et à envoyer des députés à Paris.

Mais le général Rapp, conformément à ses instructions, exigea sous un second délai de cinq jours, une réponse catégorique, et déclara si elle n'était satisfaisante où que que seulement elle parût équivoque, les troupes françaises marcheraient pour occuper le territoire. Le général Ney avait déjà commencé son mouvement lorsque la diète annonça qu'elle se soumettait aux dispositions prescrites par le gouvernement français, qu'elle allait notifier cette décision aux cantons, en les exhortant à nommer des députés au congrès de Paris, et qu'elle donnait ordre au

général Bachmann de licencier ses troupes et de les renvoyer dans leurs cantons.

Sur l'avis que l'agent français donna au général Ney de cette détermination, celui-ci fit rentrer ses troupes dans leurs quartiers : toutefois, cet acte de soumission ne fit que mieux constater la violence; on en peut juger par ces expressions.

« Cet exposé vous montrera, citoyen pre» mier Consul, que les mouvemens qui ont >> eu lieu en Suisse ne sont point le résultat » de l'esprit de parti; que la nation n'a d'au >> tre but que de mettre à exécution le droit » qu'elle réclame, celui de se donner une >> organisation centrale et cantonnale, fondée » sur sa position et sur ses besoins, droit >> sacré que vous-même aveż daigné lui assu»rer par le traité de Lunéville. La Suisse >> aurait été calmée depuis long-temps, si >> les membres du gouvernement helvétique, >> ces obscurs métaphysiciens, avaient con» sulté le véritable état des choses, sans s'oc>> cuper obstinément d'essais théoriques aussi >>erronnés quedispendieux. La violence avec

» laquelle ils ont cherché à soumettre les >> cantons démocratiques à leur système, la » guerre civile qu'ils ont soufflée, la dureté » avec laquelle ils l'ont faite, ont excité un » mécontentement aussi juste que général, » et la volonté très décidée de secouer ce joug >> insupportable. C'est la cause sacrée de l'hu» manité, c'est le vœu d'une nation entière » qui nous a donné notre pouvoir et nos >> instructions. »

L'adresse de la diète aux cantons n'était pas moins énergique : « Elle les invitait à >> avoir un œil vigilant sur les ennemis du >> repos et du bon ordre; ils devaient étouf » fer les semences de discorde, attendre les » troupes françaises dans une posture ferme, >> sans toutefois s'opposerà celles-ci en aucune » manière, mais en recommandant et aban » donnant avec patience et résignation à Dieu » et à la postérité le droit de la nation. »

Deux officiers, MM. Pfyffer et Freuler, furent chargés de porter an général Rapp la réponse à sa dernière sommation, et de lui faire connaître les sentimens de la diète : le

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