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Parmi ces états, treize étaient connus sous le nom de cantons, et tels étaient ces cantons suivant l'ordre de préséance qui, depuis le milieu du XIVe siècle, régnait entre eux: Zurich, Berne, Lucerne, Ury, Schweitz, Underwald, Zug, Glaris, Bále, Fribourg, Soleure, Schaffhouse et Appenzell.

Les alliés de ces cantons étaient l'abbé et la ville de Saint-Gall, la ville de Bienne, les trois ligues Grises, le Valais, Neufchâtel, et quelques autres états réunis à la république française depuis la révolution.

Un lien fédéral unissait ces états indépendans, et de ce lien résultait une défense commune et une protection réciproque. Ces grands intérêts d'union se traitaient dans des diètes générales qui, tous les ans, s'assemblaient à Truwenfeld en Turgovie, lieu qui cependant n'était point tellement déterminé qu'elles ne pussent se tenir ailleurs, comme cela s'est fait pour les diètes extraordinaires.

Le canton de Zurich était dépositaire de la chancellerie helvétique, et par cette raison c'était sur sa convocation que les diètes s'assemblaient.

Les diètes se formaient des députés des cantons qui chacun en envoyaient deux, et de ceux de quelques alliés des cantons; leur nombre était de vingt-huit à vingt-neuf; dans des cas extraordinaires, ce nombre était plus considérable.

La France a été long-temps la seule puissance qui ait eu des relations importantes avec la diète; elle

en fit même convoquer d'extraordinaires. L'empereur, l'Espagne, avaient assez habituellement en Suisse des agens ou chargés d'affaires, et le pape un nonce à Lucerne.

L'agent français complimentait la diète sur sa réunion, n'y assistait qu'en cas de quelque mission particulière. Il voyait les divers députés des cantons pour les disposer à seconder respectivement les vues politiques de la France, et prenait connaissance de tout ce qui se passait à la diète.

Cette assemblée, réunion simple de députés nommés par des états indépendans, n'exerçait aucun acte de souveraineté ni de juridiction. Ce n'était point un corps politique.

L'objet de sa formation annuelle était de recevoir les comptes des gouvernemens, des bailliages et possessions communes à la plupart des cantons; d'écouter les plaintes des habitans, de connaître les différends élevés entre les cantons, et s'en rendre, non pas juge, mais conciliateur. La diète délibérait encore sur les propositions faites par les puissances étrangères, enfin se concertait sur ce qui pouvait intéresser le bien général de l'union helvétique.

C'était une réunion consultative d'états alliés entre eux dans laquelle la volonté d'aucun ne pouvait être soumise à celle des autres. Elle était très- distincte et presque étrangère, par sa nature, à la constitution des états confédérés.

Cette constitution des cantons était autant variée que leur nombre, et leurs formes administratives étaient plus multipliées encore.

A Zurich, la ville était le souverain, et le reste du canton sujet. Treize tribus, dont une dite des nobles, avaient le droit de choisir les membres du corps qui exerçait la souveraineté. Le gouvernement était formé d'un conseil général de deux cent douze membres, y compris deux bourgmestres. Ces membres étaient tirés proportionnellement des treize tribus, pour l'administration des affaires. Ils se divisaient en un grand conseil de cent soixante-deux, en un petit de cinquante, et le premier de ces deux conseils en fournissait douze pour un conseil intime.

A Berne, la ville seule avait part à la souveraineté ; le pays n'offrait que des sujets; un conseil général de deux cents membres à qui se joignaient quatrevingt-dix-neuf assesseurs, et que présidaient alternativement deux avoyers, formaient le gouvernement. Le pouvoir exécutif résidait dans vingt-sept de ses membres choisis à cet effet, et qui formaient le petit conseil ou sénat dont le pouvoir cessait dès que le conseil général était assemblé. Neuf membres tirés de ce même conseil général traitaient, sous le nom de conseil secret, les affaires qui demandaient à n'être connues que d'un petit nombre. Le petit

conseil ou sénat et seize membres du grand conseil nommaient aux places vacantes dans ce dernier, et le grand conseil nommait les sénateurs, en cas de vacances; tous ces membres ne pouvaient être pris que dans les douze tribus de la bourgeoisie bernoise.

A Lucerne, c'était dans un conseil composé de cent personnes tirées de la seule bourgeoisie, et que deux avoyers faisant partie du conseil présidaient alternativement pendant une année, que résidait le gouvernement. Le pouvoir administratif était confié à trente-six membres choisis dans le grand conseil, et qui, sous le nom de sénat ou de petit conseil, exerçaient leurs fonctions pour lesquelles, divisés en deux sections, ils alternaient de six mois en six mois.

A Ury, la souveraineté résidait dans l'assemblée générale. Tout mâle qui avait atteint la seizième année y avait droit de suffrage. Elle confiait l'administration des affaires à soixante personnes choisies dans tout le pays que présidait un landamman.

Schweitz avait une constitution semblable à cette dernière.

Underwald, partagé en deux vallées, offrait une variété d'administration qui lui était particulière. L'assemblée générale de tout le pays avait aussi la souveraineté; mais pour l'administration de ses affaires intérieures, chaque vallée avait son landam

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man et son conseil particulier, nommés par le peuple; pour les affaires du dehors, on formait un conseil général pris entre les administrateurs des deux vallées.

A Zug, l'assemblée générale exerçait la souveraineté. Tout mâle parvenu à seize ans, tant de la ville que d'une partie du canton nommé campagne, y avait droit. La ville et les campagnes se divisaient en cinq quartiers, et la ville comptait pour deux. Un conseil de quarante sénateurs, dont treize de la ville. et vingt-sept de la campagne, était chargé de l'administration. Il avait pour chef un landamman, pris tour à tour dans les cinq quartiers. La ville et les quartiers avaient en outre chacun son administration particulière.

La constitution de Glaris ressemblait à celle d'Ury. Ce canton avait son assemblée générale du peuple et son conseil de soixante-deux sénateurs, présidés par un landamman, et un statthalter choisis dans tout le pays.

A Bale, c'était dans un grand et petit conseils réunis, présidés par deux bourgmestres et deux tribuns, formés de deux cent quatre-vingts membres choisis dans les seules dix-huit tribus de la grande et petite ville, que résidait la souveraineté ; le reste du pays était considéré comme sujet.

Fribourg avait sa constitution privée comme les

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