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Le général en chef, instruit que le général d'Hammerstein occupait Diepholz avec deux régimens d'infanterie, deux de cavalerie, et une division d'artillerie légère, dut croire les approches de cette petite ville, avantageusement située près du lac de Dunner, seraient défendues avec vigueur; en conséquence, et pour menacer le point de retraite du corps du général d'Hammerstein sur Sühlingen, il fit marcher la seconde division et la cavalerie du général Nansouty sur Ehrenbourg. Diepholz fut abandonnée, et le général Walmoden, continuant à replier ses troupes, parut déterminé à concentrer ses moyens de défense derrière le Weser dans la position de Nienbourg, dont il faisait reconstruire à la hâte la tête du pont, en même temps qu'il faisait couper celui de Hoga, et couler bas le bac de Stolzenau, sur la grande route d'Osnabruck à Hanovre.

Ces progrès avaient déjà rempli de crainte la régence. Le duc de Cambridge ne trouvait partout qu'indifférence et inertie. Le but de cette guerre était mal compris par le peuple :

l'injustice de l'agression était évidente, mais on ne concevait pas que le pays dût être sacrifié pour un objet aussi éloigné de ses propres intérêts, que l'était la conservation de l'île de Malte sous la domination anglaise.

Une seconde proclamation ne changea pas les dispositions pacifiques des Hanovriens. Le roi d'Angleterre, s'appuyant de la neutralité solennellement garantie par le traité de Lunéville, se présentait aux cabinets de l'Europe sous un double caractère : comme souverain de la Grande-Bretagne, il repoussait la force par la force, il poursuivait la guerre contre la France; comme électeur, il prétendait rester en paix comme les autres états du continent, et réclamait l'intervention des puissances contre cette violation du droit des gens: mais depuis long-temps on ne s'arrêtait plus à ces subtilités ; il n'y avait pour de telles contestations, ni tribunal ni arbitres.

Déjà l'électorat de Hanovre était au pouvoir de l'armée française, et le roi d'Angleterre s'écriait, « qu'il s'en tenait à la paix gé

» nérale de l'empire, conclue à Lunéville; » qu'il croyait en conséquence pouvoir s'at» tendre, d'après les principes de la justice, » que, par suite de ce traité de paix, ses » états allemands jouiraient d'une sécurité >> parfaite dans une guerre qui était tout-à» fait étrangère à l'empire germanique. >>

Pendant sa marche, le lieutenant général Mortier avait répondu par une proclamation au premierappel aux armes du gouvernement anglais : il annonçait aux Hanovriens que la France ne voulait les soustraire à la domination de l'Angleterre, que pour faire cesser l'infidélité de l'occupation de Malte; que. celle du Hanovre, par les troupes françaises, était une représaille politique bien plutôt qu'une hostilité ; et que les habitans du pays, loin de combattre pour une cause qui leur était étrangère, et de s'exposer à subir les malheurs et les calamités de la guerre, n'avaient pas d'intérêt plus pressant que de les prévenir par une prompte soumission, seul et dernier moyen de maintenir la paix.

Les nouveaux efforts et l'activité de la ré

gence ne purent vaincre cette inertie, et entraîner la population à concourir à la défense; des villages entiers refusèrent d'obéir aux ordres de recrutement; un grand nombre d'habitans se réfugièrent sur le territoire danois. Le cabinet des Tuileries ne manqua pas d'exagérer ces émigrations, et d'accroître le découragement par la terreur.

Les villes anséatiques Hambourg, Bremen, et quelques autres villes libres, dès la première nouvelle de l'invasion, se hâtèrent de complimenter le premier Consul sur son avénement au consulat à vie, et de solliciter la neutralité de leur territoire.

Cependant le duc de Cambridge, et surtout le général Walmoden, avaient mis le temps à profit. Les 1er et 2 juin, lorsque l'armée française occupait la rive gauche du Weser, l'armée hanovrienne se trouva réunie et concentrée sur la rive droite : ses travaux à la tête du pont de Nienbourg ne pouvaient être trop promptement interrompus. Le lieutenant général Mortier ordonna au général Drouet, commandant l'avant-garde, de quit

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ter la position de Wechta pour se porter sur Nienbourg: c'était une marche de douze lieues. L'avant-garde rencontra l'ennemi bien supérieur en nombre. Celui-ci était posté en avant d'un bois, à une demi-lieue au-dessus de Borstel. Le général Drouet l'aborda franchement : il fit battre la charge. La 25° demi-brigade légère se précipita sur l'infanterie hanovrienne, qui, épouvantée de tant d'audace, s'ébranla et plia; la cavalerie, qui tenta de la soutenir, fut elle-même si vigoureusement chargée par le 2o de hussards, que la déroute fut entière. Les Hanovriens se rallièrent à leur réserve, sous la protection de leur artillerie; la canonnade fut vive, mais sans résultat. L'avant-garde prit position en avant de Borstel, et détacha un parti sur la grande route de Nienbourg, pour observer Hoya.

Le général en chef porta le même jour (2 juin) son quartier général à Sühlingen; son intention était de faire attaquer vigoureusement la tête de pont de Nienbourg sur le Weser; et, dans le cas d'une résistance

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