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traire, contre toute apparence, il la détruisait lui-même, et périssait écrasé sous les débris de sa puissance, la France dépouillée de ses conquêtes, mais plus illustrée par ses revers que par ses victoires, devait être rendue à elle-même, à ses lois constitutionnelles, à ses princes: les droits légitimes de ceux-ci, solennellement abandonnés par l'étranger, et pour ses moindres intérêts, ne pouvaient revivre dans le coeur des Français qu'avec la liberté; par ces mêmes lois constitutionnelles qu'elle avait dictées, par les sentimens qu'elle inspirait, et par les nouveaux intérêts qu'elle avait créés.

Ainsi, le véritable but des instigateurs de la guerre ne pouvait être atteint : mais sans anticiper sur les faits mémorables qui remplirent cette sanglante période, quittons enfin la carrière diplomatique, et ramenons nos lecteurs au spectacle des combats.

CHAPITRE IV.

Formation d'un corps d'armée en Hollande, sous les ordres du lieutenant général Mortier. Dispositions défensives du duc de Cambridge. Marche des Français en Westphalie. Invasion de l'électorat de

Hanovre.

Combat de Borstel.

Con

vention de Suhlingen. Retraite de l'ar mée hanovrienne sous les ordres du général Refus du roi d'Angleterre

Walmoden.

de ratifier la convention.

Dispositions du lieutenant général Mortier, pour le de l'Elbe. Fermeté du feld ma

passage

réchal Walmoden.

Capitulation et licenciement de l'armée hanovrienne.

PENDANT ENDANT la dernière période de la guerre, avant le traité d'Amiens, la France et l'Angleterre, seules puissances belligérantes, n'ayant plus rien à craindre pour leurs conquêtes continentales ou maritimes, cher

chaient en vain à prendre l'offensive l'une sur l'autre, et ne pouvaient trouver un point vulnérable. Le Hanovre seul avait échappé aux guerres de la seconde coalition. Compris dans la confédération germanique, il avait été respecté à la faveur de la neutralité dont la Prusse était demeurée protectrice; mais l'attitude de cette puissance, à cause de sa politique versatile, devenait chaque jour moins imposante.

Le premier Consul, pendant les récriminations dont nous venons de rendre compte, avait plus d'une fois jeté les yeux sur ce gage, et voulu, par sa possession, s'assurer de la fidélité de l'Angleterre à remplir les engagemens contractés à Amiens. Il considérait la garantie de la Prusse comme un faible obstacle à l'exécution de ses desseins. Il venait d'éprouver que l'Angleterre n'avait pu réussir à faire intervenir les puissances du continent au rétablissement de l'indépendance de la Suisse et de ses anciennes constitutions; il n'était pas vraisemblable que la neutralité du Hanovre fût plus éner→

giquement soutenue: la Prusse, qui l'avait jusqu'alors protégée dans des vues d'agrandissement, et parce que cette riche dépouille était à sa convenance, n'était pas en mesure de s'opposer seule à l'invasion de l'électorat.

Tout du côté de la France était préparé pour cette expédition : la Hollande, en apparence émancipée de la longue tutelle militaire sous laquelle le premier Consul l'avait retenue après le traité de Lunéville, conservait encore de nombreuses garnisons françaises. C'était le noyau de l'armée destinée à ouvrir la campagne; quelques jours suffisaient pour y porter des renforts tirés des départemens de la Belgique ces forces à peine réunies pouvaient, sans délai, être mises en marche.

On a vu que la rupture entre la France et l'Angleterre était prévue long-temps avant qu'elle dût éclater, et que depuis plus de six mois les communications diplomatiques étaient de véritables hostilités. Les armemens de l'Angleterre étaient publiquement annon

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cés ; le recrutement de l'armée française n'était pas plus secret. Les ambassadeurs des deux nations ne cherchaient point à dissimuler ces apprêts, et M. de Talleyrand, avant l'agression contre le Hanovre, avait notifié à lord Withworth, que les circonstances paraissaient exiger que la France rassemblât une armée en Hollande.

Ainsi, dès le mois de mars de l'année 1803, l'inquiétude du gouvernement anglais avait dû être éveillée sur le sort de l'électorat, et cependant rien n'avait été préparé pour sa défense, tandis que les bataillons français atteignaient déjà la frontière. Ce ne fut que peu de jours avant le message du roi du 18 mai et après le départ des ambassadeurs, qu'on chercha, par des dispositions tardives, à réparer cette négligence.

La possession de l'électorat de Hanovre, dont la maison régnante se montra toujours plus jalouse que la nation anglaise elle-même, n'était pas moins importante pour celle-ci, non-seulement à cause de l'utilité de ce lien politique avec les co-états de l'empire, mais

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