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en d'autres occasions, les fortifications de l'île seraient gardées par les troupes anglaises.

Cette proposition était plus explicitement exprimée, de la manière suivante, dans les instructions de lord Withworth. Il avait ordre de demander,

« 1°. Que S. M. britannique conservât ses » troupes à Malte pendant dix ans.

» 2°. Que l'île de Lampedouze lui fût cédée >> en toute propriété.

» 3°. Que les troupes françaises évacuas>> sent la Hollande. ».

En exhibant cet ultimatum, verbalement et conformément à ses instructions, lord Withworth déclara que si, dans sept jours, il n'y avait pas une convention conclue sur ces bases, il avait ordre de quitter Paris, et de retourner en Angleterre.

Malgré l'irrégularité de ce procédé, malgré le refus que fit lord Withworth de mettre par écrit et de revêtir de sa signature les dernières volontés de sa cour, M. de Talleyrand détermina le premier Consul à ne pas repousser un terme moyen qui fût de nature

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/ à concilier les intérêts et la dignité des deux

pays.

« On conçoit moins que jamais, disait ce » ministre, dans sa note officielle du 4 mai, » comment une nation grande, puissante et >> sensée, pourrait vouloir entreprendre de » déclarer une guerre, dont les résultats en>> traîneraient des malheurs si grands, et » dont la cause serait si petite, puisqu'il » s'agit d'un misérable rocher; puisque » S. M. britannique paraissait croire que la » garnison napolitaine ne présenterait pas » une force suffisante pour assurer vérita»blement l'indépendance de l'île, le pre>> mier Consul était prêt à consentir qu'elle. >> fût remise aux mains d'une des trois princi>> pales puissances garantes, soit l'Autriche, la » Russie ou la Prusse'; que, si cette modifica» tion n'était pas acceptée, il serait manifeste » que l'Angleterre n'avait jamais voulu exé» cuter le traité, et qu'elle n'avait été de >> bonne foi dans aucune de ses demandes. » Lord Withworth, qui avait déjà demandé ses passeports, se décida à transmettre à sa

cour cette nouvelle ouverture; il reçut, par le prompt retour de son courrier, ce projet de convention, qu'il communiqua officiellement au ministre des relations extérieures.

ART. 1er. Le gouvernement français s'engage à ne faire aucune opposition à la cession de l'île de Lampedouze à S. M., par le roi des Deux-Siciles.

2. Vu l'état actuel de l'île de Lampedouze, S. M. restera en possession de l'île de Malte, jusqu'à ce qu'il ait été pris des arrangemens pour mettre S. M. à même d'occuper Lampedouze comme poste militaire; après quoi l'île de Malte sera remise aux habitans, et reconnue état indépendantur**

3. Le territoire de la république batave sera évacué par les troupes françaises, dans l'espace d'un mois après la conclusion d'une convention fondée sur les principes de ce projet.

4. Le roi d'Étrurie et les républiques italienne et ligurienne seront reconnues par S. M.

5. La Suisse sera évacuée par les troupes françaises.

6. Une provision territoriale convenable sera assignée au roi de Sardaigne, en Italie.

Article secret.

S. M. ne sera requise par le gouvernement français d'évacuer l'île de Malte, qu'après l'expiration du terme de dix ans.

La note de l'ambassadeur, en communiquant ce projet, rejetait comme impraticable la proposition de remettre l'île de Malte à l'une des trois grandes puissances, à cause, disait-il, du refus de l'empereur de Russie de se préter à cet arrangement; tandis qu'au contraire cette occupation était une conséquence de sa garantie, et que sous la condition de légers changemens acceptés par le premier Consul, son ambassadeur le comte de Marcoff venait de renouveler, par une dernière communication, les intentions de

sa cour.

Il ne restait plus de prétextes à discuter avec lord Withworth. Il fallait se soumettre aux conditions dictées par l'Angleterre, et lui abandonner l'île de Malte le cercle de ce nouveau Popilius était irrévocablement

:

tracé, mais ce n'était pas un Antiochus qu'il y renfermait. Le premier Consul ordonna à M. de Talleyrand, le 12 mai 1803, d'expédier à l'ambassadeur d'Angleterre les passeports qu'il avait demandés trois fois, et de rappeler le général Andréossi, qui s'embarqua à Douvres le 18 mai, quelques heures après que lord Withworth y fut arrivé. La guerre entre la France et l'Angleterre fut déclarée; le 16 mai 1803, le chancelier de l'Échiquier dans la chambre des communes, et lord Pelham dans celle des pairs, remirent le message suivant de S. M. britannique.

« S. M. croit convenable d'informer les >> chambres que les discussions qu'elle leur >> a annoncées dans son message du 8 mars >> dernier, comme subsistant alors entre elle >> et le gouvernement français, ont obligé >> S. M. de rappeler son ambassadeur de Pa» ris, et que l'ambassadeur de la république >> française a quitté Londres. S. M. a donné » l'ordre de remettre aux chambres, dans le » plus court délai possible, copies de tous les

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