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»ples parle peuple français, qu'une grande na>>tion ne peut jamais être effrayée. Il croyait » que la bonne politique et le sentiment de >> la véritable dignité inspirent toujours d'es>> timer une nation rivale, et jamais de la » menacer. On peut tuer un grand peuple, >> mais non l'intimider.

» S. M. Britannique parlait de discussions >> dont le sujet est douteux quelles étaient >>> ces discussions? quelles étaient les notes >> officielles? quel était le protocole qui con>> statait l'ouverture, le progrès, les vicissi• >>tudes d'un débat?.... Ici l'appel avait éclaté >> avant qu'on pût savoir qu'il y avait eu lieu >> à mésintelligence.....

>> Le premier Consul, en lisant le message, » n'avait pu comprendre le sens ni de l'une >> ni de l'autre déclaration qu'il renfermait. » Aussi s'était-il abstenu d'aucune démarche » ostensible; et quels qu'eussent été l'éclat, » l'activité, les provocations de guerre qui >> avaient eu lieu en Angleterre depuis ce >> message, il n'avait donné aucun ordre, » n'avait fait aucune disposition. Il mettait

>> toute sa gloire, dans une affaire de cette »> nature, à être pris au dépourvu........... »

Le reste de la note répliquait aux allégations de lord Hawkesbury sur l'accroissement de puissance de la République française depuis la paix d'Amiens. Le premier Consul se plaignait amèrement non-seulement de la licence de la presse et de la protection accordée aux auteurs des plus misérables pamphlets, mais encore des discours injurieux prononcés dans les séances du parlement, et sur lesquels les journalistes qui les répétaient ne pouvaient guère enchérir.

Jamais Bonaparte ne put admettre qu'il fût possible de gouverner un pays où la liberté de la presse serait établie comme loi fondamentale; bien loin de reconnaître que cette liberté et les discussions publiques sont pour les gouvernemens modernes la véritable force intrinsèque, celle que les états tirent d'eux-mêmes, leur principe de vie et de conservation, il feignait de les mépriser comme des signes de faiblesse et d'anarchie, et les redoutait comme le plus dangereux écueil de sa puissance.

Aussi exprimait-il dans cette même note « le désir que l'on parvînt à s'entendre, pour » que désormais, dans ces discussions offi»cielles et les écrits polémiques en Angle» ferre, on ne traitât rien de ce qui se faisait >> en France, comme dans les discussions >> officielles et les écrits polémiques en France, >> on ne traiterait rien de ce qui se ferait en >> Angleterre. » Étrange langage à tenir à des Anglais ! Bizarre transaction qu'on ne pourrait croire avoir été proposée au 19° siècle par un esprit aussi éclairé, si les documens authentiques n'en faisaient foi!

Enfin, la publication du rapport du colonel Sebastiani était présentée comme une réfutation et une réparation que l'armée française avait droit d'attendre, après l'ouvrage calomnieux publié contre elle et contre son général par un colonel de l'armée anglaise.

Il n'existait donc qu'un seul objet qui fût digne de fixer l'attention des deux nations; l'exécution du traité en ce qui concernait Malte. En résumé, disait le général Andréossi, qui adressa cette note, « le soussigné est >> chargé de déclarer qué le premier Consul

»> ne veut point relever ce défi de guerre » que l'Angleterre a jeté à la France, et que >> quant à Malte, il ne voit aucune matière » de discussion, le traité ayant tout prévu. »

Telles furent les explications sévères que provoqua des deux parts le message du roi d'Angleterre. Le ministère anglais, avant de se décider, avant d'exposer aussi solennellement ses griefs, et d'avouer ses prétentions, qui déviaient évidemment de la base du traité, avait tenté d'obtenir du gouvernement français, qu'on adoptât le principe des concessions équivalentes aux nouvelles acquisitions de la république. Lord Withworth, chargé de pressentir à ce sujet M. de Talleyrand, avait eu avec ce ministre, vers le 15 février, un entretien dans lequel il développa ce système de compensation, et fit sentir que les alarmes répandues par le rapport du colonel Sebastiani, avaient dû réveiller la sollicitude dé son gouvernement, et changer ses dispositions. Il déclara ouvertement qu'il était impossible d'entrer dans aucune discussion ultérieure concernant

l'ile de Malte, jusqu'à ce qu'on eût reçu des explications satisfaisantes sur les vues du premier Consul.

M. de Talleyrand, dans sa réponse à cette ouverture, s'était borné à témoigner sa surprise ; il affirmait que la mission du colonel Sebastiani avait été purement commerciale; qu'on avait à dessein répandu de fausses alarmes, et qu'il était évident que la situation des finances de la France, indépendamment du désir sincère qu'avait le gouvernement de garder inviolablement la paix, lui faisait une loi d'éviter, autant qu'elle le pourrait honorablement, de s'engager dans une guerre maritime, dont les chances les plus probables devaient ruiner son commerce à peine renaissant, et faire fleurir celui de sa rivale.

Impatient de mettre un terme à ces hésitations, le premier Consul, au lieu de laisser aux talens éprouvés et à la dextérité de son ministre le soin de conjurer l'orage, voulut essayer lui-même de manier les armes de la diplomatie, genre d'escrime dans lequel il était aussi inhabile que présomptueux ; il

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