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» pour qu'il fût prudent, de la part de la » Grande-Bretagne, de différer d'un seul » instant les démarches nécessaires pour s'as» surer amplement contre tout danger qui » pourrait la menacer, ou contre toute atta» que qu'on pourrait méditer contre elle.... » La France, possédant des avantages con» sidérables par sa position géographique, » maîtresse de la Hollande comme des Pays» Bas, commandant la navigation et l'em» bouchure de la Meuse, de l'Escaut et du >> Rhin, entretenant les armées les plus puis »santes, qu'elle augmente encore tous les »jours; la France offre un aspect que notre » pays ne peut envisager sans une sérieuse >> alarme, et contre lequel elle est impérieu>>.sement appelée à pourvoir à sa défense. »

Avant de faire la demande de fonds pour les différentes branches du service, le secré taire d'état présenta un tableau des forces militaires de la France, dont le total s'élevait à 427,910 hommes, dont 46,350 de cavalerie, 341,000 d'infanterie, 26,000 d'artillerie, 14,560 invalides. Cet état de situation,

dans lequel n'étaient compris ni la gendar merie d'environ 17,000 hommes, ni les gardes nationales et les garde-côtes, était

peu près exact: les forces britanniques, dont M. Yorke proposa l'entretien, s'élevaient à 132,880 hommes dont 66,574 pour la Grande-Bretagne et l'Irlande, sans compter 50,000 hommes de milice, qu'on pouvait porter à 70,000, et les corps volontaires; ce qui mettait en tout à la disposition du gouvernement, pour la défense propre du territoire, à peu près 200,000 hommes prêts à entrer en campagne.

Attentif à ces débats qui révélaient l'avenir, le premier Consul ressentit profondément les attaques personnelles de lord Grenville, et ne le ménagea pas dans ses répliques, toujours insérées au Moniteur; inutile et funeste échange d'assertions injurieuses, dans lesquelles il prenait encore le soin de ménager le ministère de lord Hawkesbury. On peut en juger par ce dernier trait."

<< Lord Grenville doit parfaitement con>> naître ces essaims d'agens que l'ancien mi

»nistère (dont il faisait partie) avait cou>>tume de répandre sur le continent, pour » y tramer et fomenter des complots; qui >>>ourdirent le massacre de Rastadt, et firent » insulter à Vienne et à Rome les ambassa>> deurs français. Pour nous, nous avons >> trop bonne opinion du ministère britan>>nique actuel, pour croire qu'il eût con>> tinué à suivre cet abominable système, >> pratiqué avec tant d'activité par lord Gren

>> ville. >>>

Malgré cette exaspération et la publicité des apprêts de guerre, les deux gouvernemens gardaient l'apparence de la bonne harmonie, et renouvelaient les assurances mutuelles du désir de la conserver; aucune explication solutive, aucun office relatif à l'exécution des clauses du traité ne furent, pendant trois mois, échangés entre les ministres et les ambassadeurs. Leurs conversations à Londres et à Paris semblaient tendre à aplanir les obstacles; M. de Talleyrand insistait sur les évacuations que le cabinet de Saint-James s'étudiait à éluder : les

ordres et les contre- ordres se succédaient; tous les prétextes étaient épuisés. Cette astucieuse hésitation fut surtout remarquable au sujet de la remise du Cap-de-Bonne-Espérance aux Hollandais, conformément à l'art. 6 du traité d'Amiens.

Le lieutenant-général Dundas et le viceamiral sir Roger Curtis avaient reçu des ordres positifs pour la remise, aux troupes bataves, de la ville du Cap, des châteaux et de toute la colonie.

La meilleure intelligence régnait entre les chefs et les troupes des deux nations; le jour de la prise de possession avait été fixé au 1o janvier 1803. Le 31 décembre, au matin, toutes les dispositions ayant été faites de part et d'autre, les troupes anglaises commencèrent à s'embarquer. La moitié était déjà rendue à bord, et les commissaires hollandais allaient faire relever le reste dans les forts et châteaux, lorsque la frégate anglaise l'Imogène, sortie de Plymouth le 30 octobre 1802, entra dans la baie du Cap. A peine le capitaine Vaughan, qui la commandait, eut-il remis ses

dépêches au général, que les dispositions furent changées. L'embarquement des troupes anglaises fut immédiatement suspendu ; celles qui étaient déjà sur les transports furent remises à terre avec la plus grande précipitation, et rentrèrent dans leurs postes et dans leurs quartiers. Cette résolution subite glaça d'étonnement la garnison batave, qui n'était guère que de 1,000 à 1,500 hommes, et devait être incessamment renforcée. La surprise fit même perdre aux Hollandais l'avantage de leur position à peine l'Imogène était entrée dans la baie, que le bruit se répandit que les Anglais allaient reprendre possession de la colonie. Leurs troupes qui étaient encore à terre se trouvaient campées à huit milles environ hors de la ville, et il ne restait plus au château qu'une arrièregarde de 50 hommes qui allaient être relevés. Les Hollandais pouvaient s'en emparer avec la plus grande facilité; mais ils ne soupçonnèrent pas une rétractation si imprévue. Le contre amiral Dekker, commandant la flotte batave, et le colonel Henry, comman

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